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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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L'imagination et le prochain

Les Américains W. Lederer et E. Burdick ont publié un roman intitulé « Le vilain Américain » où ils étudient, critiquent ou admirent quelques cas de l'aide des U.S.A. à des régions peu développées du sud-est asiatique. Un de leurs chapitres nous emmène au Sarkhan, pays imaginaire de collines où les paysans « ont beaucoup de mal à faire monter l'eau des rivières jusqu'aux terrasses plantées de riz, à l'aide de systèmes vétustes peu rentables ».
Un ingénieur des Etats-Unis est envoyé dans cette région afin d'étudier l'amélioration de cet arrosage. Il connaît bien le pays, sa langue et les conditions de vie de ses habitants. Avec son associé indigène, Jeepo, ils réussiront, à force d'imagination, à créer un système de pompage qui apportera une aide efficace, immédiate et indépendante de capitaux étrangers.
Les longs travaux préliminaires de l'ingénieur ayant abouti à l'invention d'une pompe qui s'adapte à la situation, il s'agit encore de trouver la source d'énergie à lui appliquer ; et c'est en voyant circuler les Sarkhanais sur leurs bicyclettes, seules machines existant là-bas, que l'Américain et sa femme pensent tout à coup à la possibilité de les démonter et d'en utiliser certaines parties pour actionner les pompes à eau.
Mais on ne peut priver les habitants de leur moyen de locomotion, et la recherche reprend, pendant des heures, pour se servir des bicyclettes sans les démolir.
«Le crépuscule tombait quand ils résolurent enfin le problème et ce fut Jeepo qui trouva la solution. Il se redressa brusquement, se précipita vers la bicyclette, remonta en selle et se mit à pédaler furieusement. L'eau jaillit de la pompe.
… C'était le comble de la simplicité. Ce qu'il proposait, c'était de construire une chaîne sans fin qui pourrait être actionnée par la roue arrière d'une bicyclette ordinaire fixée dans un léger cadre de bambou. Cela signifiait qu'une famille possédant une unique bicyclette, pourrait la placer dans le cadre de bambou et qu'on n'aurait plus qu'à monter en selle et qu'à pédaler.
Quand on aurait besoin de la bicyclette, il suffirait de la décrocher du cadre et de s'en aller… »
Les paragraphes suivants décrivent la fabrication des premières pompes et leur succès immédiat auprès des cultivateurs qui ont ainsi un outil de travail, à la portée de leur habileté mécanique, construit sur place sans grands frais et parfaitement adapté à leurs habitudes.
Cet ingénieur aurait pu sans doute trouver une solution de facilité, à coups de dollars par exemple, mais le résultat humain aurait-il été le même ? Ce n'est qu'en se mettant profondément à la place des Sarkhanais et en travaillant autant avec son coeur qu'avec son cerveau et ses mains qu'il a pu imaginer et réaliser une amélioration qui répondait exactement à ce qu'on en attendait. Cet effort de tout son être a éveillé un écho chez ses bénéficiaires et tissé un lien de solidarité et d'amitié entre eux.









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