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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURPerspective L'organisation disciplinée de la vie de tous les jours se résume au fond en une question de perspective. Ce serait élémentaire de l'établir si nous pouvions nous en éloigner suffisamment, mais nous sommes en plein dans la mêlée, nous manquons de recul et de vue d'ensemble et constamment nous nous trompons en sacrifiant l'essentiel à l'accessoire. Il nous arrive souvent de ne pas savoir si nous devons vraiment faire une chose ou si seulement nous croyons devoir la faire, et ces conflits de devoirs sont angoissants. C'est dans ces moments d'incertitude qu'une promenade solitaire à la campagne peut nous aider. Si nous arrivons à imaginer les choses comme nous les verrions dans dix ans, la perspective s'établit tout à coup, et le vrai devoir émerge du chaos. Chacune de nous doit le chercher pour elle-même, selon ses forces physiques, ses capacités et son caractère et aussi selon la profession du mari, sa situation, le nombre des enfants et l'aide qu'elle trouve dans son entourage. Cherchons donc sans nous lasser, en nous disant bien que nous n'arriverons jamais à quelque chose d'immuable, car nos vies évoluent, nos conditions changent et nous-mêmes avec elles. Quelle sera notre tâche principale, au premier plan de nos vies ? Je n'hésite pas à répondre : la garde du foyer. 1. Le foyer matériel, avec les fastidieux petits devoirs dans lesquels s'exprime notre tendresse pour les nôtres. 2. Le foyer intellectuel de la maison ouverte aux idées, aux beaux livres, à la musique, à la discussion des opinions. 3. Le foyer moral où le mensonge n'entre pas, où règnent la confiance, la droiture, la bonté, où la mère a pu s'élever assez haut pour représenter l'idéal aux yeux des enfants et pour que sa seule présence arrête sur leurs lèvres toute méchanceté, toute mesquinerie et même tous gros mots. Je crois que la femme doit être plus épouse que mère ; la maternité doit resserrer l'union conjugale et non la relâcher ; le danger que nous courons est l'excès de passion maternelle. Sous prétexte que l'enfant est l'avenir et que nous en sommes responsables, nous nous consacrons trop à lui, aux dépens du mari, et ce n'est pas juste. Il ne faudrait pourtant pas que nous tombions dans l'excès contraire et que nous le négligions an profit du mari. L'enfant a un besoin intense de joie, de gaité et d'amour et se tourne vers son père et sa mère pour les trouver, tout comme la plante se tourne vers le soleil. Donnons-lui toute la joie et toute la liberté que nous pouvons lui accorder. Dieu, en mettant au coeur de l'enfant cette foi magnifique en ses parents qui les lui fait considérer comme la beauté, la force, la puissance et la sagesse, nous a accordé un privilège très doux mais une responsabilité d'autant plus grande. Les enfants marchent vite, plus vite souvent que nous le voudrions et ils comptent sur nous pour leur montrer le chemin. Pendant leur enfance, nous devons marcher devant eux pour les protéger, puis derrière eux pour les pousser et ce n'est que quand ils seront élevés que nous pourrons nous reposer et marcher à côté d'eux comme amie, en attendant qu'à leur tour ils nous soutiennent et nous conduisent. Ces paragraphes sont extraits d'une causerie donnée aux environs de 1920 à un groupe de "Dames de Morges" par une ancienne du comité de rédaction de nos Entretiens sur l'Education. Ils sont suivis d'un texte tout récent inspiré et rédigé par deux éducatrices actuelles. Malgré les quelque quarante années qui se sont écoulées entre temps, nous avons été frappées de constater combien le climat intérieur est resté le même. |
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