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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURQuand votre enfant revient de l'école Au début d'une année scolaire, les mères de famille sont souvent préoccupées par le problème que leur pose l'adaptation de leurs enfants à cette nouvelle forme de vie. Comment accepteront-ils cette séparation d'avec leur milieu familial? Comment se plieront-ils au travail et à la discipline d'une classe ? * Nous aimerions insister particulièrement sur l'attitude de la mère lorsque le tout jeune ou moins jeune écolier revient de l'école. Première nécessité: Maman doit être chez elle quand son rejeton arrive. Chez elle… si elle n'est pas allée à sa rencontre - ce qui sera nécessaire pour le tout petit, ébranlé par la découverte de ce monde dont il vient de faire connaissance, ou si l'école est trop éloignée. « Une maman, c'est quelqu'un qui est là » disait une petite fille de six ans. Toutes les mères savent bien que le premier mot qui jaillira de tout l'être de leur enfant lorsqu'il franchira le pas de porte sera : « Maman, où es-tu ?» Seconde exigence : Maman sera là, présente, et surtout disponible. Elle devra lui manifester sa joie de le revoir, et lui cacher, le cas échéant, l'ennui qu'elle aura éprouvé de son absence, le chagrin même, dans certains cas, d'avoir dû se séparer de lui et le confier à une maîtresse qui ressemble fort à une rivale. Cette chaleur, cette harmonie que l'enfant aspire à trouver à chaque retour au foyer sont essentielles pour les plus jeunes bambins comme pour les adolescents. « Quand je rentrais de l'école supérieure, à midi seulement, car nous habitions la campagne, me raconte une amie, je trouvais toute la famille à table. A la façon dont mon père tenait sa fourchette, je sentais si l'atmosphère du repas familial serait gâtée par des discussions, des gronderies ou de lourds silences et dans ce cas, toute ma joie tombait. » Cette anecdote nous montre combien il nous est indipensable de savoir dominer notre fatigue, notre nervosité, nos difficultés, pour recevoir avec sérénité l'enfant qui revient vers nous. Il est entendu que certains jours maman devra s'absenter. Elle prendra alors la peine de prévenir son enfant qu'il ne la retrouvera pas en arrivant mais elle fera en sorte de réduire au minimum ces instants de séparation. Elle préparera son goûter avec la même affection, l'agrémentant éventuellement d'une friandise. Elle glissera dans la poche à serviette un billet « doux » ou humoristique. Si l'absence doit se prolonger, certaines mamans donnent un coup de téléphone pour s'assurer que tout va normalement et manifester ainsi leur intérêt. D'autres mamans confient à leur enfant l'exécution d'une tâche précise pour l'occuper et éviter qu'il ne ressente une impression de vide ou d'abandon (« Tu me dessineras un beau tableau, tu habilleras tes poupées de leurs plus jolies toilettes pour préparer mon retour, tu aideras Ursula à préparer une tarte aux abricots… .). Les mamans n'oublieront pas que pour la plupart des petits, l'absence signifie: « Elle ne m'aime pas! » Donc maman s'efforce d'être là et elle accepte aussi, pour les plus grands, que ce besoin de communion soit très bref. Après avoir constaté que maman est là, après avoir apprécié son baiser et… le goûter, ils repartent au galop jouer avec Pierre, Paul ou Jacques. Après avoir manifesté sa joie de revoir son enfant, devra-t-elle immédiatement lui poser mille questions : Combien as-tu fait de fautes à ta récitation ? A quoi as-tu joué à la récréation ? Avez-vous appris une nouvelle chanson ? Non, gardons-nous de cette tentation de curiosité. Le plus souvent l'écolier souhaite penser à autre chose. Il a, en premier lieu, besoin de rétablir le contact affectif ; attendez par conséquent qu'il ait envie de raconter. A ce moment-là votre intérêt devra se manifester nettement par votre admiration pour le travail accompli, par vos encouragements. Acceptez avec le sourire l'engouement presque certain qu'il montrera pour sa nouvelle maîtresse, son acceptation sans réserve de tout ce que « la maîtresse a dit ». Ne ressentez surtout aucune jalousie en imaginant que vous ne comptez plus et ne concluez pas de cette impression infondée qu'il sera désormais insensible à votre absence. Vous savez bien que tout au fond de son coeur, c'est vous qu'il veut retrouver et que c'est le jour ou la nuit selon que vous êtes là ou non. Après le goûter dont nous avons déjà dit combien il est le bienvenu, un moment de détente paraît indispensable pour la plupart des écoliers. Quelques rares enfants aiment à se débarrasser tout de suite du souci de leurs devoirs pour se sentir ensuite plus libres pour jouer, mais en général les petits ne supportent pas de se remettre au travail après les heures d'attention et d'immobilité exigées en classe. Sauter, courir, éventuellement chanter, crier à tue-tête, sont une nécessité vitale. Si cela ne peut pas se faire en plein air, admettons que le vestibule serve d'hippodrome pendant quelques instants. Puis il se mettra à ses devoirs. Observez-le pendant son travail. S'il « traîne », c'est qu'il est sans doute fatigué. Accordez-lui une petite récréation entre la lecture et le vocabulaire. Un jeune écolier ne doit d'ailleurs pas avoir pour plus de 40 minutes à une heure de travail intellectuel après la classe. Il faut veiller à ce que l'enfant ne prenne pas l'école en grippe, et éviter le surmenage. Si vraiment il vous semble mettre trop de temps à accomplir ses tâches journalières, vous prendrez contact avec son institutrice pour connaître les normes exactes du temps à consacrer à ce travail à domicile **. En outre, le pédiâtre ou la psychologue peuvent vous donner d'utiles conseils. Quand votre enfant rentre de l'école, répétons-le, il a besoin de votre présence, de votre disponibilité, de vos encouragements et de votre compréhension. Puis la journée terminée, vous le coucherez de bonne heure, vous rappelant qu'à chaque début d'année scolaire, ses efforts d'adaptation à une nouvelle institutrice, à un maître, à de nouvelles méthodes, accroissent son besoin de sommeil et qu'il est normal qu'il manifeste des signes de fatigue. N'oubliez pas que les heures qu'il passe en famille sont beaucoup plus nombreuses que celles qu'il passe en classe; en définitive, c'est vous qui élevez votre enfant et de votre attitude dépendra en grande partie la sienne à l'égard de l'école ; ses succès scolaires sont en proportion des efforts qu'il aura pu accomplir grâce à votre intérêt compréhensif, grâce à votre présence affectueuse et efficace. Bonne rentrée de septembre à tous nos écoliers et… à leurs mamans ! * Voir à ce sujet l'article de Marguerite Loutan (Entretiens, septembre 1961). ** A Genève, le règlement de l'Enseignement primaire prévoit que pour les écoliers de force moyenne le temps consacré aux devoirs à domicile ne doit pas excéder: 20 min. (7 et 8 ans) - 40 min. (9 et 10 ans) - 60 min. (11 et 12 ans) |
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