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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURVoici, maman… Une grande fille de 15 ans expose à sa mère qui n'est pas à la page comment elle devrait l'élever afin qu'elle soit heureuse à la maison: Il faut me laisser tricoter et coudre tout ce que je désire quitte à acheter des bouts de tissu au marché aux puces. Il faut me laisser faire la cuisine, même si je te gâche de la marchandise. Pourquoi m'enlèves-tu sans cesse un ustensile des mains sous prétexte que tu veux me montrer que je suis maladroite? Si tu continues, je le deviendrai vraiment et me dégoûterai de cette cuisine où tu es si parfaite ! Ne lis jamais ma correspondance, même les cartes postales. Ne me dis pas sans cesse: « Où vas-tu ? Pourquoi rentres-tu si tard? » avec méfiance. Je n'ai rien envie de te cacher et ta méfiance m'offense. Bien sûr, si j'ai une période « tête folache », comme tu dis, remets-moi sur la bonne route en interdisant certaines sorties trop fréquentes. C'est si difficile de refuser quand on est invitée souvent par une bonne équipe. Il faut me laisser dire mon opinion, même si j'ergote, même si tu n'es pas d'accord. Sinon, j'ai l'impression de n'être qu'un sousproduit de mes parents et de n'avoir pas d'idées toute seule. Il faut me laisser faire du camping avec des amis (et non un ami). Il faut me laisser arborer un bijou qui me plaît, même si tu le trouves ridicule. Il faut me laisser inviter amis et amies à la maison et leur offrir à manger. Pas besoin de repas branle-bas, un simple casse-croûte de temps en temps : des pommes, du pain, du café, du thé, ce n'est pas compliqué. Me laisser une fois tous les six mois inviter des amis, 6 à 10 peut-être pour danser à la maison. Et ne pas faire comme certains parents qui ne viennent pas saluer les invités, paraissant avoir peur de cette folle jeunesse et surtout peur de paraître vieux jeu. Ne pas non plus s'incruster, régenter, n'admettant pas que la soirée, même si une tasse de café est renversée sur le tapis, est mieux sans eux. Il faut me laisser apprendre à conduire une voiture quand j'aurai 18 ans si j'ai économisé assez d'argent de poche. Il faut me laisser acheter peu à peu mes vêtements, même si je choisis un pull rouge qui choque tes goûts calmes. Enfin, fais-moi confiance car ta méfiance me donne du chagrin et me pousserait par bravade au crime. Tandis que si tu sais que ta grande fille fera de son mieux, ça me rendra plus forte, petite mère, qui me comprends si peu. |
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