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Notre enfant serait-il dyslexique ?

Quand un enfant normalement intelligent semble rencontrer des difficultés particulières dans l'apprentissage de la lecture et de l'orthographe, il est bon de s'assurer qu'il n'est pas dyslexique.
Qu'est-ce que la dyslexie ? Comment les parents peuvent-ils la dépister? Et comment doivent-ils agir pour venir en aide à leur enfant?
Les passages suivants, extraits d'un article plus complet paru dans les « Entretiens sur l'Education » en 1957, vous permettront de vous faire une idée d'ensemble de la question.
Si vous désirez en savoir davantage, n'hésitez pas à nous écrire, afin de vous procurer le numéro de mars 1957, consacré uniquement aux « Difficultés d'apprentissage de la lecture et de l'orthographe » par Francis Kocher.


Avant de parler de dyslexie, il faut s'assurer que les possibilités de compréhension et de raisonnement de l'enfant sont normales dans la mesure où le langage écrit n'intervient pas ; les résultats aux épreuves orales d'arithmétique par exemple en font foi. Les organes des sens fonctionnent bien. Le langage parlé n'est pas particulièrement en retard par rapport à la moyenne des autres enfants de son âge. La scolarité a été régulière. L'application et le comportement de l'enfant à l'école et à la maison sont bons ; du moins l'enfant était-il bien adapté socialement jusqu'au moment où les difficultés de lecture et d'écriture se sont présentées et maintenues. Les conditions de vie et de travail de l'enfant sont satisfaisantes. Il est alors probable qu'après examen, on puisse poser le diagnostic de dyslexie spécifique (difficulté spécifique d'apprentissage de la lecture). Des statistiques faites au cours de ces dernières années dans plusieurs pays indiquent que 5 à 10% des enfants présentent ce trouble à un degré plus ou moins important.

Les manifestations de la dyslexie

Il y a chez tout jeune dyslexique une difficulté à analyser certains phénomènes perçus auditivement ou visuellement, à percevoir les relations qui existent entre eux, à situer les éléments du tout, les uns par rapport aux autres, dans l'espace ou dans le temps. Ainsi lorsqu'on demande à un tel sujet de répéter un mot quelque peu compliqué ou un mot sans sens, il rencontre généralement plus de difficultés qu'un non-dyslexique : il intervertit des lettres ou des syllabes, il en oublie ou au contraire en rajoute; il déforme certains sons (confusion entre «b» et «p», «t» et «d», «k» et «g», «f» et «v», etc.): en fait, le mot entendu était pour lui trop complexe pour qu'il perçoive chacun des éléments qui le constituent. Si l'erreur n'a consisté qu'en une interversion (il a répété par exemple « blibiothèque » pour « bibliothèque ») cela montre que le sujet a perçu tous les sons dont ce mot est composé mais non pas l'ordre exact dans lequel ils se sont succédé (trouble de l'orientation dans le temps). Si on lui demande d'indiquer oralement l'endroit où se situe le « r » dans la syllabe « pra » qu'on vient de prononcer, il n'y parvient qu'avec difficulté, quoiqu'il soit parfaitement capable de répéter ce son complexe ; le fait est qu'il l'a perçu globalement, comme un tout indissociable. Les notions mêmes « avant » et « après », « passé » et « futur » sont souvent confondues. On comprend que chez de tels enfants le langage (composé de successions de sons, de groupes plus ou moins distincts dont il s'agit de faire l'analyse et la synthèse) se développe souvent lentement.

Ce sont les mêmes difficultés qui sont à la base des troubles du rythme que l'on constate chez eux.
Les diverses difficultés d'analyse et de mise en relation sur le plan auditif conduisent par exemple à des fautes d'orthographe du genre de celles-ci: « câteau » pour « gâteau », « on nouvrai » pour « on ouvrait » ; dans le deuxième exemple, l'enfant n'a pas pu individualiser le radical « ouvrait », et pourtant cet élément de base a été perçu par ses oreilles un grand nombre de fois dans « il ouvrait », « tu ouvrais ».
Ces difficultés d'analyse, de découverte d'éléments communs, de mise en relation de données variées perçues par l'oreille, on les retrouve, comme nous l'avons dit plus haut, au niveau de la perception visuelle : sur le plan spatial. Ainsi, le jeune dyslexique confond souvent la droite et la gauche, les notions « devant » et « derrière », etc. En lecture cette inaptitude conduit à des confusions entre certaines lettres : la différence entre le dessin d'une boucle placée à la droite de la hampe (« p », « b ») ou au contraire à sa gauche (« q », « d ») peut être mal perçue. Dans ces conditions l'enfant parvient difficilement à respecter le sens gauche-droite de la lecture : il lit « ne » pour « en », « cirque » pour « crique », etc. C'est encore un défaut d'organisation de sa perception visuelle qui le conduit à sauter des lignes, à relire deux fois la même, etc. L'acte de déchiffrage lui demande dès lors une telle attention qu'il comprend mal le contenu de ce qu'il lit, ne respecte pas la ponctuation. L'écriture sous dictée consiste d'abord à établir une correspondance parfaite entre la succession des sons entendus et la succession des lettres qui les représentent ; cela implique donc une bonne utilisation des notions « avant » et « après » « gauche » et « droite ». Dans le mot « statue » j'entends d'abord « s », donc je devrai inscrire cette lettre en premier; après « s » j'entends « t », donc je devrai mettre la lettre correspondante à la droite du « s », etc. Ce travail qui nous paraît élémentaire est, pour le jeune dyslexique, une gymnastique mentale particulièrement laborieuse. Dans le meilleur des cas, il n'écrira le mot correctement que si on lui laisse beaucoup plus de temps qu'à un non-dyslexique. Quoi qu'il en soit, le régime scolaire ne pourra pas lui en laisser assez pour qu'après cet effort de transcription des sons entendus, l'enfant puisse encore se soucier de faire les raisonnements grammaticaux nécessaires à l'écriture correcte des mots variables notamment. D'autre part, les séquelles de son retard de langage - souvent imperceptibles dans la conversation - le rendent peu réceptif à l'initiation grammaticale habituelle.

Que faire ?

Le traitement de la dyslexie, la solution à apporter aux problèmes que pose ce trouble, ne peuvent évidemment être décrits en quelques lignes. Enonçons d'abord certaines considérations très générales, valables pour les dyslexies moyennes ou légères. Efforçons-nous de maintenir l'enfant dans la classe où il suit sans difficulté le programme d'arithmétique. Expliquons-lui qu'il n'est pas responsable de ses difficultés en lecture, qu'elles ne sont pas dues à de l'inintelligence, qu'elles disparaîtront de façon certaine s'il est prêt à fournir un effort pour acquérir en dehors des heures d'école les bases de la lecture et de l'écriture (dans certains cas les parents peuvent faire eux-mêmes une bonne partie de ce travail). Montrons-lui que s'il ne profite pas actuellement de l'enseignement du français qui lui est donné à l'école, ce sera beaucoup moins le cas d'ici quelques mois, s'il est d'accord de fournir l'effort supplémentaire dont nous venons de parler. Rappelons-nous que le dyslexique est généralement conscient de ses difficultés, qu'elles ne s'expliquent pas simplement par de la mauvaise volonté de sa part, qu'il est donc inutile et nuisible de le critiquer de façon désobligeante, qu'il est beaucoup plus profitable de lui montrer les progrès qu'il fait, si petits soient-ils.
L'évolution de l'enfant, dans quelque domaine que ce soit, présuppose de bonnes conditions de vie, des rapports harmonieux entre l'enfant et les milieux dans lesquels il vit, une obéissance satisfaisante ; la dyslexie, certaines erreurs éducatives ou d'autres circonstances peuvent avoir perturbé ces rapports. Si l'on ne trouve pas aisément la solution de tels problèmes, il faut commencer par consulter un psychologue ; ce n'est qu'ensuite que l'on pourra valablement s'occuper des difficultés de lecture.









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