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Les sorties des adolescents

Parmi tous les problèmes que pose l'éducation des adolescents l'un des plus importants est celui des sorties du soir.
Faut-il les défendre? les permettre? les limiter? les contrôler? paraître aux réceptions ou laisser le champ libre à la jeunesse? et combien d'autres questions encore les pauvres parents ne doivent-ils pas résoudre !
Désireuse d'éclairer ma lanterne - peut-être un peu ternie par l'âge - j'ai demandé leur avis à quelques mères d'enfants adolescents de 14 à 17 ans. Les réflexions qui suivent sont donc le fruit d'un travail d'équipe et ne concernent que cette classe d'âge.
Précisons dès le début que nous n'avons étudié le problème que tel qu'il se pose en ville ; la situation à la campagne est peut-être différente.
Il est évident qu'il ne saurait y avoir une seule solution juste ; chaque cas est à traiter pour lui-même et les parents peuvent être amenés à permettre à l'un ce qu'ils refusent à l'autre. Et c'est là que gît le noeud du problème : trop souvent les parents démissionnent d'une façon incroyable ; ils laissent faire ; ils sont beaucoup trop prompts à céder au « chantage » des enfants: « Je suis la seule à qui on ne permet pas »; « Tous les autres le font »; « Tu dis non rien que pour m'ennuyer »; « Tante Antoinette permet bien à sa fille »;« C'était bon de ton temps, mais ça ne se fait plus »; etc. etc.
Si l'on va au fond des choses on s'aperçoit souvent que « tous les autres » ne le font pas ; que Tante Antoinette a assorti sa permission de plusieurs conditions, et que « ça » se fait encore !
Les parents doivent savoir ensemble ce qu'ils se veulent et pourquoi ils le veulent. Et, chose essentielle mais combien grave et difficile à obtenir, l'enfant doit être si persuadé, si absolument sûr de l'amour de ses parents qu'il accepte avec confiance (ce qui ne veut pas dire sans regrets ou même sans une petite larme) leur décision.
Autorité des parents et confiance de l'enfant, n'est-ce pas à la fois la base et la condition de toute éducation bonne?
Suivant son caractère personnel, suivant aussi le caractère de son « groupe » ou de sa « bande » ou de ses « copains », l'adolescent a plus ou moins d'occasions de sortir le soir. Tant qu'il est écolier, il semble qu'une ou deux sorties par semaine soit une moyenne à ne pas dépasser, sinon le travail scolaire en souffrira ; rappelons ici que les Genevois ont le grand privilège d'un congé complet le jeudi, ce qui leur permet de dormir le matin, contrairement à leurs camarades d'autres cantons qui ne disposent que de deux après-midis libres et ne peuvent donc jamais compenser un coucher tardif au milieu de la semaine. Cela complique évidemment les programmes de sorties !
Il faut que l'enfant soit libre de choisir son genre de distraction : cours de danse, cinéma, concert, soirée, etc., car là aussi tout est question de caractère.
Comment les parents feront-ils un choix entre les sorties ? Faut-il par exemple admettre que garçons et filles se rencontrent dans des lieux publics: tea-rooms, bars à café, etc. ? Ce genre de sortie doit être contrôlé de très près mais, surtout pour les jeunes filles, il ne semble pas que ce soit une bonne habitude à prendre ; les autorisations devraient être très exceptionnelles. La question d'argent intervient immédiatement. Qui payera les consommations ? Le garçon pour la fille ? (coutume ancienne), la fille pour le garçon ? (coutume qui tend à se répandre et qui est grosse de dangers), chacun la sienne? (c'est le mieux).
L'important dans toute la question des sorties, c'est d'avoir donné à l'adolescent un sens profond de sa dignité personnelle, du respect qu'il se doit à lui-même. C'est ce sens du respect personnel, et ce sens seul, qui lui permettra de marcher droit dans les circonstances variées de sa vie. Il y a des choses qu'on ne fait pas, un langage qu'on n'emploie pas, des attitudes qu'on n'a pas, non pas parce qu'on vous l'a défendu, non pas parce que c'est bien ou mal jugé, mais tout simplement parce qu'on est soi, et que si on se permettait telle chose on descendrait dans sa propre estime, on se jugerait d'un niveau inférieur. Et les parents doivent, très tôt, aider l'enfant et plus encore l'adolescent, à acquérir ce respect, cette estime de lui-même (à ne pas confondre avec l'orgueil).
Il faut que filles et garçons se rendent compte qu'il vaut mieux fuir la tentation que de surestimer ses propres forces de résistance ; c'est à l'entrée du chemin qu'il faut placer le feu rouge, et non pas deux kilomètres plus loin ; « ce n'est pas tant pour maintenant que nous exigeons certaines choses, c'est pour que notre fille en ait pris l'habitude quand elle aura 18 ans ».
En effet, lorsque les adolescents ont atteint leurs 18 ans, la question des sorties se pose tout autrement. Ils ont l'âge requis pour avoir leur permis de conduire, ils peuvent souvent disposer de la voiture de leurs parents… quand ils n'ont pas la leur ! La situation est donc fondamentalement différente et doit être traitée pour elle-même.

Un dernier point enfin : les parents doivent-ils être présents lorsque leurs enfants invitent des amis? Sans hésitation nous répondons : oui. Ils doivent accueillir leurs hôtes, être là au moment du départ (il est d'usage à cet âge que les soirées se terminent à minuit), mais ne pas trop se faire voir le reste du temps ; il suffit qu'on sache qu'ils sont dans l'appartement. Comme buffet, une quantité astronomique de jus de fruits (pour compenser la transpiration provoquée par les danses modernes), mais pas d'alcool si ce n'est un bôle fabriqué par les parents qui auront pu ainsi en limiter la teneur en alcool ! Bien rares heureusement seront les enfants qui manqueront à ce point de respect envers leurs parents que de faire apporter en cachette par leurs invités des bouteilles de vin.
Si astreignant, fatigant et dérangeant que ce puisse être pour les parents, il ne faut pas laisser des retours de soirée s'arranger tout seuls, en disant: « Tu trouveras bien quelqu'un pour te raccompagner ». Il faut aller chercher sa fille, quitte à s'arranger entre parents pour qu'un même père rapatrie cinq ou six danseurs et danseuses ! Là encore il vaut mieux prévoir et éviter la tentation que de la créer.
L'idéal c'est que les adolescents puissent librement recevoir chez eux leurs camarades, garçons ou filles, avec le plein accord des parents, et connaître ainsi les incomparables joies de l'amitié. Hélas ! cet idéal est trop souvent rendu inatteignable par l'exiguïté et la sonorité des appartements modernes. Comment recevoir, alors qu'on partage sa chambre avec un ou deux frères ou soeurs ?
Alors que les voisins - qui ont le droit de dormir - ne tolèrent plus la radio après 22 h. 30 ?
Alors que les planchers vacillent dangereusement à la moindre rumba ou au chachacha ?
Les parents seront peut-être bien obligés de disparaître pour que les jeunes aient la jouissance de la chambre commune; mais qu'ils rentrent alors avant minuit pour veiller au départ !
Encore une fois il n'y a pas de solution-type ; et la solution individuelle ne peut être trouvée que par une étude confiante et ferme du problème entre parents et enfants.









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