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L'harmonie dans la famille

3. Rôle des enfants

Toute réserve faite quant à la part incombant aux parents eux-mêmes dans l'effort de créer l'harmonie dans la vie de famille, il n'en demeure pas moins que celle-ci est souvent assombrie par les conflits de sentiments et de paroles, qui surgissent entre nos enfants et leur sont imputables. Evidemment dans les familles nombreuses (et dans les autres aussi); on ne supprimera pas les différences de caractère, de tempérament; elles sont la richesse de ces familles; on n'étouffera pas non plus le coeur naturel qui se manifeste sous forme d'amour-propre, d'esprit dominateur, de plaisir à chicaner, de besoin d'avoir le dernier mot, de moquerie, d'amour de ses aises; de là naissent les frottements, les conflits, les disputes, parfois des voix qui s'élèvent, des paroles vives, toutes choses douloureuses au coeur des parents; la vie de famille en est troublée alors qu'elle n'aurait pour être normale et bienfaisante qu'à suivre un cours paisible. Ces conflits sont de deux sortes: il faut distinguer les disputes courantes, les petits conflits quotidiens amenés par les frottements, les contrariétés, les vicissitudes de la vie de chaque jour, - et les divisions plus profondes que des parents peuvent parfois voir poindre entre tels et tels de leurs enfants et qui les remplissent d'angoisse pour l'avenir.

Les premiers sont pénibles, ils troublent la paix, ils gâtent la vie commune, ils affligent nos coeurs et y sèment la tristesse. Nous sourions de pitié et en même temps nous sommes affligés en voyant nos enfants si habiles à saisir les occasions de chicane, si ingénieux à découvrir les moyens de «se picoter», si pressés d'intervenir mal à propos dans les affaires de leurs frères et soeurs, si susceptibles, si irritables. Eh bien ! ne nous en faisons pas trop de chagrin, et cela pour trois raisons: 1° ces conflits sont inévitables, ils peuvent même être utiles: il est nécessaire que les caractères se frottent, et si cela ne se fait pas sans éclats, ces éclats contribuent à former les caractères. Il manque quelque chose à des soeurs qui n'ont jamais été rabrouées par des frères; il manque quelque chose à des jeunes gens qui n'ont jamais rencontré la contradiction. Les plantes ne se développeraient pas aux perpétuels rayons d'un soleil qui réchauffe; le souffle âpre de la bise, s'il n'est ni trop âpre ni trop continu, les fortifie. 2° Ces choses-là passent: ce sont les excroissances de la vie d'enfance et de jeunesse, mais plus tard des liens profonds se forment, les frères et les soeurs deviennent des appuis et des aides les uns pour les autres et de belles relations fraternelles leur constituent une force vitale. 3° Nos enfants mettent à ces conflits beaucoup moins d'importance que nous: pour eux ce sont agitations. de surface et le fond des coeurs n'en est point atteint; preuve en soit la facilité avec laquelle ils se réconcilient et peuvent parfois, l'instant qui suit une dispute et l'échange de paroles vives, se parler cordialement et s'égayer ensemble.

Evidemment cependant il y a une mesure à tout, et nous aurons à rendre ces conflits le moins fréquents possible: parfois, nous imposerons le silence et mettrons d'autorité terme à une discussion irritante ou à un entretien qui menace de mal tourner, nous déclarerons l'incident clos; d'autres fois nous ferons sortir de la chambre un frère malhonnête vis-à-vis de sa soeur; d'autre fois, nous trouverons un dérivatif dans une occupation ou une distraction en commun; d'autres fois, nous parlerons en particulier à tel de nos enfants, et sans méconnaître les torts des autres, nous lui montrerons les siens et nous l'exhorterons à savoir se dominer lui-même. - Surtout, nous chercherons à le convaincre de la beauté possible d'une vraie vie de famille, nous lui dirons combien elle offre de somme de bonheur, et par conséquent combien il est coupable de gâter ce bonheur et de souiller ces joies, combien de regrets cuisants on se prépare pour le moment où la mort aura peut-être créé des vides et produit des séparations irréparables. - Nous lui montrerons aussi quelles conséquences graves peuvent avoir des actes qu'il juge innocents, comment on peut aigrir à jamais, le caractère d'un frère ou d'une soeur qu'on tourmente constamment; comment on peut décourager des efforts qu'on critique ou desquels on sourit avec malveillance; comment un acte de violence peut causer un accident irréparable. Nous chercherons à les amener à se comprendre les uns les autres, nous les éclairerons sur leurs responsabilités réciproques, nous présenterons comme but à leurs efforts le bien de leurs frères et soeurs; nous les exhorterons au respect mutuel et à l'amour fraternel.

Mais il y a des divisions plus profondes dont parfois nous pouvons discerner les germes et qui nous engoissent pour l'avenir: des égoïsmes enracinés, un mépris du droit des autres, l'absence d'une vraie affection, des caractères intéressés. Ces craintes-là rentrent dans le domaine des grandes douleurs paternelles et maternelles. Tant que nous sommes là, nous sentons que nous pouvons remédier dans une mesure à ce danger, nous sommes un centre de rapprochement, nous formons un trait d'union; - mais quand nous aurons disparu ! il nous semble voir d'avance se creuser des fossés, des éclats se produire, des ruptures s'effectuer. Pouvons-nous quelque chose ? le remède décisif et qui transformerait le fond de semblables situations, c'est la conversion des coeurs et ce remède là est entre les mains du St-Esprit: mais nous possédons néanmoins une influence dont il est de notre devoir d'user: paroles, exhortations, ardeur d'amour, prières, nous mettrons tout en oeuvre; nous réunirons nos enfants autour de nous le plus souvent possible, nous leur rendrons le foyer paternel lumineux, nous nous efforcerons de créer par ce foyer des souvenirs qui deviendront des liens entre ceux qui y ont été abrités, et qui leur parlent après notre mort d'union, d'affection, de famille. - Il y a quelques années, dans un dîner habituel de Nouvel-An, un père vénéré, se levant au milieu des siens, leur dit d'une voix émue: « Mes enfants, je vous laisse une parole de Jésus: « Aimez-vous les uns les autres »: deux ans après, il était retiré de ce monde et ce legs paternel n'est pas demeuré sans action. Nous voudrons enfin, comme tant de parents ont tenu à le faire dans les siècles passés et de nos jours, et comme tant de papiers de famille en sont les touchants témoins, prolonger notre parole alors que notre voix sera éteinte, et nous laisserons à nos enfants dans une lettre à lire ensemble alors que nous les aurons quittés et à un moment où si souvent surgissent de douloureuses divisions, des exhortations dernières à la paix et à l'amour fraternel. Ces testaments là ont plus de prix que les autres.

Pour conclure, ce qui a troublé l'harmonie dans le monde, c'est le péché; ce qui trouble l'harmonie dans la famille, c'est le péché; tout péché, tout défaut de caractère, en se manifestant au dehors, trouble l'harmonie. Pour faire régner l'harmonie, il faut supprimer le péché. Notre propre conversion et notre sanctification personnelle, la conversion et
la sanctification de nos enfants, voilà donc le but à poursuivre, le point sur lequel doivent porter nos désirs, nos efforts, nos prières.









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