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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Télévision et éducation

Si l'on convient que l'essentiel de l'éducation se forge dans le cadre familial, il faut se demander si la TV va renforcer ou « déforcer » ce rôle imparti aux parents.
A en croire les slogans publicitaires, tout serait pour le mieux : la TV va sauver la famille décadente en réunissant tous ses membres autour du cadran magique…

Rassemblés, oui ; unis, non.

Rien n'est moins certain. La TV peut rassembler les membres mais non point les réunir. Songez au tableau qu'il est fréquent de contempler aujourd'hui dans maints foyers : ils sont là, en demi-cercle, les yeux rivés sur l'image, chacun ignorant l'autre, muets, coeurs fermés ; s'ils ouvrent la bouche, c'est pour manger, rangés autour de la table dont un côté est devenu inutile, car même pendant les repas on louche vers l'écran.
Qu'est-ce qui fait le ciment d'une famille, si ce n'est l'amour qu'on éprouve l'un pour l'autre? Si ce n'est le souci qu'on a de l'autre, si ce n'est le réconfort, l'aide qu'on apporte ou qu'on reçoit? Les repas étaient, jusqu'à présent, le moment de la journée où la famille réunie reprenait corps après la dispersion de la journée; c'étaient des haltes heureuses où l'on s'inquiétait des autres, de leurs études, de leurs travaux, de leurs difficultés et de leurs joies ; autour de la table s'établissait la vraie communauté familiale.
La TV sape cela, comme elle sape la douceur des soirées au foyer. Le repas terminé - et pour ne rien perdre du programme - il faut vite mettre les gosses au lit : on s'énerve, on crie, on pleure, bonsoirs distraits et impatients… au point qu'on ne peut mieux faire sentir aux enfants qu'ils sont de trop !

L'éducation sabordée.

Un tel usage de la TV ne concourt certes pas à créer l'atmosphère familiale propice à solutionner heureusement les problèmes d'éducation des enfants et des jeunes.
Pour beaucoup de parents, elle est devenue un oreiller de paresse, le tiers au profit duquel on a abdiqué ses droits et devoirs, toute autorité. Il n'est pas rare, par exemple, d'entendre ceux-là avouer qu'il n'y a que telle émission qui puisse faire rentrer les enfants ou les retenir à la maison, ou encore, que le meilleur moyen d'avoir la paix consiste à tourner le bouton du récepteur. Est-il plus clair aveu d'un foyer en pleine banqueroute, d'une faillite éclatante des parents?
D'aucuns se réjouissent de ce que leurs enfants passent maintenant tous leurs loisirs à la maison… Mais est-il vraiment de bonne éducation de les priver de la vie de groupe avec les camarades du quartier ou dans le cadre des organisations de jeunesse ? Si en raison des heures d'émission, la TV ne paraît pas devoir être mise directement en cause en ce qui concerne le manque de ponctualité dans la fréquentation des réunions des mouvements de jeunesse, il faut néanmoins savoir que le prétexte à l'absentéisme aux séances du samedi ou du dimanche est le travail scolaire… Dans beaucoup de cas, il s'agit de travaux qui n'ont pu être réalisés dans la semaine en raison du temps extrêmement important passé devant le petit écran…
Une enquête menée auprès d'étudiants au niveau humanitaire, a révélé que 50 % d'entre eux suivaient les émissions à raison d'environ deux heures par jour! N'est-ce pas un peu beaucoup ?
Il n'est pas rare de voir des enfants écrire leurs devoirs et étudier leurs leçons tout en lorgnant l'écran et en ouvrant grandes les oreilles. Les parents de ces enfants sont peut-être parmi ceux qui dénoncent le plus violemment le surmenage scolaire !
De plus, la bonne condition physique des enfants, même jusqu'à un âge assez avancé, n'a-t-elle pas toujours été dépendante d'un temps de sommeil assez important? Or, la TV en plus qu'elle cause par elle-même une grande fatigue, favorise les veilles prolongées au-delà d'une heure raisonnable. C'est peut-être là qu'il faut rechercher une cause du surmenage et du grand nombre d'échecs scolaires.
Il faut en outre convenir que la TV est loin de constituer le loisir idéal pour les jeunes. On peut se demander, avec angoisse, si on n'est pas en train de créer une génération de badauds de l'écran, une génération qui absorbe passivement une matière toute prête, facile, superficielle, et qui croira tout connaître, mais deviendra incapable d'imagination, de tout effort créateur, qui ne pourra plus découvrir l'éclat d'une fleur, la majesté d'un arbre, la beauté d'une forme, l'harmonie des tons, la plainte du poète… sans le secours du petit écran…

Maître chez soi.

Tout est là :« rester maître chez soi » devrait être la devise des parents téléspectateurs. Ne pas se laisser envoûter par l'écran, ne pas lui céder ses prérogatives. Ne nous le dissimulons pas: il faut être fort. Je connais bien des parents dont les bonnes résolutions ont été rapidement vaincues.
C'est que la télévision est une force terrible. Pensez donc : elle pénètre au coeur des foyers, aimable, captivante, drôle, intéressante et vivante. Elle fait les doux yeux à chacun, s'intéresse à tous, flatte les uns et les autres. Rien d'étonnant à ce qu'elle devienne bientôt le centre de la maison. Et c'est déjà trop ; rien ne l'empêchera plus d'en être la maîtresse.
Il n'y a pas trente-six solutions : il faut éviter que le living ne devienne chaque soir une salle de cinéma permanent.
Il faut s'abstenir de tourner le bouton pendant le temps consacré aux repas et aux travaux scolaires ; il faut même maintenir jalousement des soirées sans TV, parce qu'il y a quand même autre chose à faire que de regarder un écran, parce que tout n'est pas intéressant ou de bonne facture.
Il faut respecter l'heure du coucher des enfants ; ni la devancer, ni la reculer. Il faut être attentifs à ce qu'on leur montre et même s'il s'agit de programmes qui leur sont destinés, la vigilance doit rester de règle.
Il faut veiller encore à ce que les jours de congé, les dimanches, ne se consument pas uniformément et immanquablement devant le récepteur : les livres, les promenades, les sports, les mouvements de jeunesse ont aussi quelque chose à apprendre aux jeunes. Il faut du bon sens, de la volonté, de la fermeté… Il le faut.









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