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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURRepas - Repos Malgré tout ce qu'on dit de la dispersion des familles, les vacances n'en restent pas moins, pour beaucoup, l'époque où on se retrouve. Que ce soit pour du camping en commun, que ce soit - fait trop rare hélas !- dans une vieille demeure familiale, chez des grands-parents ou chez une tante, on est heureux de voir accourir du Nord ou du Midi, les frères et soeurs, les cousins et les cousines. Et l'on se pousse, et l'on rajoute des lits et l'on couche par terre ou sous tente ; qu'importe, pourvu qu'on se trouve, qu'on puisse reprendre la conversation là où on l'avait laissée l'an dernier, ou se communiquer les noms, prénoms et qualités de tous les copains. L'atmosphère est à la détente, à la liberté, à la gaieté. Tout cela est bel et bon, mais il faut cependant nourrir toutes ces bouches ; et cela au moins trois fois par jour! Quelle charge pour la maîtresse de maison ! Si l'on veut que tout le monde soit heureux, il faut résoudre tant de problèmes, car comment faire manger Paul qui n'a que deux ans, Catherine qui en a six, Jacques qui en a quatre en même temps que les « intermédiaires » qui en ont entre huit et quatorze, et les adultes qui en ont… jusqu'à soixante-quinze ! Faut-il faire trois régimes: viande, sans viande, purées ? Faut-il faire deux ou trois tablées ? Comment respecter à la fois le besoin de liberté (si normal à tous les âges), la joie de la réunion et une discipline familiale sans laquelle la vie serait bientôt intenable ? Voici la solution préconisée par une jeune maîtresse de maison à la tête d'un ménage de vingt personnes âgées de deux à soixante ans. Aide de cuisine complètement absente, chacun est donc appelé à collaborer. Premier déjeuner servi à la salle à manger vers 8 h. 30. Ceux qui veulent déjeuner à l'aube ou à 11 heures s'occupent eux-mêmes de leurs affaires. Chacun relave sa vaisselle et la remet à sa place. Repas de midi : liberté totale. La maîtresse de maison, avec l'aide de ceux ou celles qui sont « de corvée » ce jour-là met les plats chauds ou froids sur la table à midi trente ; pile d'assiettes, couverts en quantité, verres et tasses. Chacun se sert à sa guise, et prend son déjeuner où il veut; les « civilisés » amateurs de conversation et de confort, dressent une table soignée et prolongent le plaisir par un bon café et des cigarettes. Pierre emporte ses assiettes dans son bateau et, seul, goûte un doux farniente et jouit de la lumière ardente sur le lac; Jean avale sa nourriture en un instant et repart à la chasse aux insectes ; un groupe, surpris par l'heure alors qu'il était loin sur le lac, décide de se serrer la ceinture et de rester où il est; tandis que d'autres mangent avec délices sur le « robinson » qu'ils ont fabriqué tout en haut du grand sapin. N'oublions pas de dire que les « moins de cinq ans » mangent ensemble et sous surveillance, avant d'aller faire leur sieste. A 15 h. 30 toute la vaisselle doit être remise en ordre, propre et nette ; les plats ont été relavés par la « corvée de service » du jour. Le repas du soir est toujours pris en commun, le port du pantalon et de la robe étant exigé des enfants. L'expérience a été couronnée de succès. Parents et enfants ont déclaré s'être mieux reposés que jamais ; les conflits provenant d'arrivées tardives ont été supprimés et remplacés par une délicieuse sensation de liberté et de détente. Plus besoin de s'interrompre au milieu d'une partie de pêche ou dans une chasse aux papillons ! Faite dans une famille nombreuse, cette expérience peut être pratiquée dans un petit groupe. Si nos lectrices la tentent, ne nous feraient-elles pas part de leurs réflexions en septembre ? En attendant, « Bonnes Vacances et Bon Repos »! |
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