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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Faut-il faire travailler les enfants pendant les vacances ?

Beaucoup de parents ont l'impression que, dès que leurs enfants ne sont plus encadrés par les exigences de l'horaire et du programme scolaires, ils ne font plus rien d'utile. A l'école, ils s'instruisent, ils emmagasinent des connaissances, ils développent leurs capacités intellectuelles. Les vacances? C'est du temps vide; du temps perdu !
Croyez-vous vraiment que le cerveau soit comme un coffret dans lequel il faille accumuler le plus grand nombre possible de trésors pendant les années d'enfance ? Pensez-vous qu'il ne soit qu'un réservoir dans lequel, une fois adulte on pourra puiser tout le savoir entassé pendant la jeunesse ? On oublie trop que l'enfant n'est ni un récipient, ni une machine. C'est un être dynamique dont l'évolution générale est stimulée particulièrement par la joie de vivre.

Le grand air, la joie et la liberté stimulent toutes les facultés.

Oui, nos enfants ont un besoin considérable de joie et de liberté. Les règlements scolaires qui prévoient trois mois de détente par an le font précisément pour tenir compte de ces besoins fondamentaux de l'être humain. Lorsque, pendant un certain nombre de semaines, l'enfant n'est plus soumis aux exigences de l'horaire et de la discipline scolaires, il se produit en lui une sorte de dilatation de toutes ses facultés et possibilités. Il mange mieux et dort davantage ; il est moins agressif; il commence à s'intéresser à des choses qui semblaient le laisser indifférent jusqu'ici. L'absence de soucis scolaires, le grand air et la liberté rechargent ses batteries et augmentent son potentiel vital.
Quand le corps et l'esprit ont été abondamment aérés et oxygénés, le rendement de l'être est infiniment meilleur. Bien des mères qui laissent la paix à leurs enfants tout l'été disent qu'elles sont chaque fois frappées de remarquer combien leur intelligence fonctionne mieux à la rentrée. Les maîtres font aussi la même observation et sont souvent surpris de retrouver vifs et pleins d'entrain des élèves qu'ils avaient quittés quelques semaines auparavant apathiques, passifs et quasiment bornés.
Ne pas être hanté par les rattrapages scolaires, ne pas être obsédé par l'idée que l'enfant devrait « prendre de l'avance », ne pas céder à la tentation de juger uniquement d'après les moyennes d'orthographe et d'arithmétique.
Cueillir des fleurs, rêver, suivre l'activité des insectes, fréquenter des enfants dont la vie habituelle est très différente de celle qu'on connaît, s'initier à une activité nouvelle (que ce soit la pêche, les foins, les courses de montagne ou les soins du bétail), n'est-ce pas s'enrichir l'esprit et élargir son horizon de façon au moins aussi indispensable que de posséder son livret à la perfection ou ne jamais hésiter devant l'accord des participes ?


Un cadre large et quelques conventions.

Cependant, gardons-nous des extrêmes : Il y a des enfants qui « manquent d'idées », qui ont de la peine à découvrir ce qui les tente quand ils sont vraiment libres ou qui sont simplement déconcertés quand les obligations de la vie scolaire sont supprimées. Pour ceux-là particulièrement (et pour la plupart des autres) il faut prévoir un cadre. Un cadre large, qui tienne compte des goûts de l'enfant et des possibilités de la famille.
Par exemple :
On établira à l'avance, et d'entente avec lui, quels sont les petits ou grands services qu'il sera appelé à rendre au cours de l'été.
A l'avance. Et d'entente avec lui. J'insiste bien. Car beaucoup de frottements, de lamentations, de reproches et de déceptions viennent du fait qu'on n'a jamais su exactement, pendant toute la durée des vacances, ce que chacun attendait de l'autre : l'enfant croit souvent pouvoir faire ce qu'il veut, comme il veut et quand il veut, alors que les parents espèrent continuellement le voir se transformer en un modèle de conscience, de dévouement et de générosité.
Si vous estimez qu'il peut consacrer une partie de ses heures de liberté à se charger d'une ou deux besognes régulières (comme vous avez raison de penser cela!), voyez avec lui comment et quand il assumera telle ou telle responsabilité. Etablissez les conventions d'un commun accord ; il y a tellement plus de chances qu'elles soient respectées!
Et puis, pour que vous ne soyez pas trop déçus, mettez-vous bien dans la tête, dès le départ, que votre enfant n'a pas encore une conscience d'adulte parfait et que, malgré ses intentions les plus louables, il ne pourra certainement pas tenir ses promesses sans défaillance. Admettez que vous devrez souvent l'encourager, lui rappeler vos conventions, le stimuler d'une manière ou de l'autre.
Doit-il faire son lit tous les jours ? laver la vaisselle à midi ? aller chercher le lait et le pain chaque matin ? couper le bois nécessaire à la cuisine si vous êtes dans un chalet rustique ? vider les ordures et ravitailler la famille en eau potable si vous campez? A-t-il décidé de faire un herbier? une collection de cailloux? un journal de vacances illustré de photos et de cartes postales? Soyez-en bien convaincus: rien de cela ne sera fait régulièrement, rien ne sera vraiment mené à chef si vous ne songez pas à le soutenir et à l'encourager de loin en loin.
Enfin, acceptez dès maintenant que le lit ne soit pas fait à fond, que les assiettes portent des traces d'eau jusqu'au repas suivant, que les bûches soient coupées de longueurs inégales, que tout soit moins vite et moins bien fait que lorsque c'est vous qui êtes à la tâche. Votre enfant est encore un apprenti ; il n'a pas de brevet en sciences ménagères !


Quinze jours avant la rentrée.

Si vous y tenez absolument… et si vous craignez que les notions scolaires acquises avant l'été se soient volatilisées au cours des vacances, proposez une courte séance quotidienne de révision des branches faibles : un quart d'heure de lecture, un quart d'heure de calcul, dix minutes de vocabulaire. Mais prenez soin de fixer cette petite séance de manière à ce qu'elle ne gâche pas les derniers jours de liberté : tout de suite après le petit déjeuner, ou éventuellement tout de suite après le dîner de midi. Et regardez bien votre montre, afin de ne pas vous laisser entraîner à jouer trop longuement à la maîtresse d'école. Car ces répétitions, proposées dans les intentions les plus louables du monde, ont une fâcheuse tendance à se transformer en combats épiques, si l'on ne surveille pas sa montre et sa bonne humeur !
Quels que soient les plans, le cadre ou les conventions élaborés, n'oubliez jamais que les vacances sont faites tout d'abord pour être heureux.
Les souvenirs heureux sont un capital pour plus tard. L'instruction aussi, bien sûr. Mais, il y a un temps pour tout !









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