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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Pourquoi il ne faut pas…

Un matin, nos travaux terminés de bonne heure, nous décidons avec mon mari d'aller voir les enfants et leurs amis qui campent dans notre cabane au bord du lac. De loin, nous apercevons la cheminée qui fume ; les enfants sont levés.
Un groupe vient à notre rencontre, mais comme il manque Jeannette et Théo, nous nous informons.
"Ils sont restés à la maison, Théo a une indigestion. Nous allons jusqu'à la clairière chercher du bois".
Arrivés à la cabane, nous ouvrons la porte : les deux amis sont étendus sur le divan, Théo dans son sac de couchage et Jeannette toute habillée à côté de lui.
"Oh !", faisons-nous en choeur.
Jeannette se lève, nos regards désaprobateurs l'ont vexée, tout dans son attitude proteste contre notre visible manque de confiance. Pourtant il est évident que les enfants nous ont dit la vérité, le bol de tisane que Jeannette vient d'apporter fume encore sur la tablette; Théo n'a rien d'un garçon qui vient de se laisser entraîner par ses instincts.
Au moment où j'allais leur servir un discours sur la pudeur, la vie licencieuse qui mène à la perdition, mon mari me pince le bras et je reste muette…
Ensemble, nous préparons le petit déjeuner. Notre fille s'affaire, étonnée, inquiète même d'une réaction aussi faible de notre part. Mon mari questionne :
- Les autres vous ont vus étendus côte à côte?
- Bien sûr !
Les voici qui arrivent avec des brassées de bois de sapin ; la cabane embaume la forêt et le café.
- Vous êtes-vous bien amusés ces deux jours ?
- Oui. On a dansé sur le môle, Christiane est tombée là l'eau, on l'a mise au lit avec un grog.
- Et un infirmier est venu s'étendre tout près d'elle, pour la soutenir moralement?
- Non ; et si cela était vrai, quel mal y aurait-il, quand on campe entre amis ?
- Aucun, l'amour n'est pas un mal, mais il peut le devenir quand il s'agit d'une aventure avec un partenaire qui ne convient pas ou à un moment inopportun de la vie, dis-je, un peu prêcheuse.
- Quand on a votre âge, ajoute mon mari, on a des poussées d'amour comme on a des accès de fièvre. N'importe quoi, n'importe qui peut vous enflammer, tant votre tempérament est à fleur de peau. Moi aussi, j'ai eu une passion affolante pour l'énorme servante de mon oncle, simplement à cause de certaines rondeurs et d'une mèche de cheveux roux qui lui tombait sur l'oeil. Heureusement, je ne m'en suis pas trop approché et c'est un gars du village qui a été pris et forcé de l'épouser.
Couteaux en l'air, bouches entr'ouvertes, garçons et filles sont sidérés. Mon mari a visé juste.
- Oui, continue-t-il, il faut vous méfier de vous-mêmes, vous contrôler : surtout pour les garçons c'est bigrement difficile. Parce que ces filles astucieuses, mais qui n'ont pas encore le tempérament éveillé, sont avides de tendresse et savent bien nous enchanter. Seulement on peut tout gâcher bêtement, en ne gardant pas assez de distances, en voulant trop se hâter. Il faut attendre une certaine maturation ; l'heure viendra pour l'amour complet et il est particulièrement difficile à discerner dans le brouillard de la sensualité naissante.
- D'accord, crie Théo, vous avez raison de nous dire ces choses, nos parents nous croient souvent encore des gosses, ou ils n'osent pas parler.
- Pour toi et Jeannette, c'est sans doute fort agréable, mais sans danger. Mais pensez à Luce facilement excitée et à Roger si mollachu, s'ils vous imitent, où s'arrêteront-ils ? Vous voyez la suite… faux rapports, faux couples, vies gâchées ! C'est surtout à cause de ceux qui sont faibles que vous devez garder une certaine retenue. Si vous avez l'esprit « copain », vous me comprendrez.
Les adolescents sourient. Ils ont compris.









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