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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURUn sentiment répandu : la peur. « Comment se fait-il, disait une jeune femme à son mari que Louisette (3 ans) à qui nous avons toujours évité de parler de choses effrayantes, et qui, jusqu'à maintenant, s'est montrée très confiante et pas craintive du tout, déclare tout à coup :« J'ai peur !» ? L'étonnement de cette jeune maman est compréhensible. Mais il faut toutefois savoir - cela pourra peut-être nous rassurer ! - que le sentiment de la peur existe en chaque être humain, ceci dès sa naissance. Nous ne pouvons rien contre cet « héritage » sinon l'accepter, sans pour autant avoir à le subir. A côté de ces peurs « innées » (les biologistes les mettent au pluriel), nous avons aussi à reconnaître les peurs « acquises ». Ces deux adjectifs sont clairs et précis. Où se fait donc l'acquisition des peurs que nous n'avons pas reçues à la naissance ? Tout d'abord, dans la famille, puis à l'école et dans la société qui, par tous les moyens qu'elle met à notre disposition, c'est-à-dire journaux, littérature, radio, TV, cinéma, nous offre un vaste choix. Qu'allons-nous faire, nous parents, en face de ces peurs ? Allons-nous les redouter au point d'en devenir, nous et nos enfants, les victimes ? Bien au contraire, dès l'instant que nous sommes conscients de ces peurs, nous allons essayer de les surmonter, et nous allons créer dans notre famille un climat de sécurité et d'amour qui permettra à nos enfants de voir qu'il n'y a pas de danger: nous les aiderons ainsi à vaincre leurs frayeurs et leurs craintes. Quelques exemples nous rendront les choses plus claires. Prenons la « peur du loup »: c'est une peur « innée »; nous la trouvons dans les histoires d'enfants, même si les loups n'existent plus dans nos régions, car elle exprime symboliquement ce que redoutent tous les petits. Un psychologue affirmait que: « Les histoires de loup servent à maîtriser cette peur. Pour la vaincre il faut l'associer à son contraire : la sécurité, et à l'amour qui lui est apparenté de si près; le meilleur moyen de « guérir » la peur du loup est d'en parler à l'enfant en l'ayant sur les genoux, et en le mettant dans une atmosphère de sécurité très chaude. C'est le travail des grand'mères et leur fonction de prendre les enfants sur les genoux et de leur raconter des histoires épouvantables » (Dr Sivadon). « Si tu ne manges pas, je te conduirai au gros chien et c'est lui qui te mangera » disait une mère affolée devant le manque d'appétit persistant de son enfant. Une telle remarque est bien propre à faire « acquérir » un sentiment de peur au plus courageux des enfants. Et vraiment, pourrait-on mettre à exécution cette menace ? Si l'on peut comprendre le souci de cette maman de voir dépérir son petit garçon qui fait des scènes à chaque repas, il faut lui dire que la peur ne doit pas être utilisée comme moyen d'éducation ; il en existe d'autres. On pourrait encore évoquer la peur du gendarme, la peur de l'école et de tous les mauvais traitements qu'on est prêt à vous y faire subir, la peur du médecin et de l'hôpital. Combien de fois entendons-nous des parents déclarer avec assurance: « Si tu n'es pas sage, le gendarme viendra te prendre » ou bien « tu verras quand tu seras à l'école, on saura bien te faire obéir, la maîtresse te mettra au cachot noir », ou encore « puisque tu as de nouveau traîné dans la rue, je te mènerai à l'hôpital et le docteur te fera une piqûre pour te calmer ». Et les mêmes parents seront les premiers à s'étonner du manque de confiance de leur enfant à l'égard de la police, de son manque d'enthousiasme à l'idée d'aller à l'école et des scènes qu'il fera dès qu'il sera question d'un vaccin ! Ces quelques réflexions sont loin d'avoir fait le tour du problème, mais elles rappelleront aux parents que les taloches, les vaines menaces, l'atmosphère tendue, l'agitation, la nervosité et l'inquiétude sont des facteurs qui ne contribuent pas au sentiment de sécurité nécessaire à l'enfant. Au contraire, la compréhension des réactions enfantines, la sollicitude, l'amour sont indispensables et l'enfant n'a pas seulement besoin d'être rassuré devant ce qu'il peut croire être un danger pour lui, il lui faut vivre dans un climat familial de calme et de sérénité. |
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