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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Ne faites pas à autrui…

Il en est de ce propos évangélique: « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas que l'on vous fît », comme de tant de dictons et de locutions proverbiales; ils se sont émoussés à force de familiarité, à force d'évidence même, et ils n'ont plus dans l'usage courant de la vie d'autre valeur que celle de mots usés, dont on reconnaît le bien-fondé de façon si machinale que cela n'empêche nullement, au même moment, de marcher sur le pied du voisin tout en étant fermement résolu à l'empêcher d'en faire autant.
Et puis d'ailleurs, autrui, les autres, c'est vague, c'est l'humanité confuse qui s'agite au-delà de la chaude cellule familiale, non négligeable, certes, mais tellement autre chose que nos proches, nos parents ou nos amis intimes!
Or il y a là un commencement d'erreur. Autrui, pour l'époux, c'est l'épouse et réciproquement. Il est mauvais d'avoir une politesse pour les étrangers, et une autre ou plus exactement parfois une absence de politesse, à l'usage du conjoint…
On voit sans doute où je veux en venir. Autrui, c'est aussi les parents pour les enfants, et une fois encore, réciproquement. Vous attendez d'eux qu'ils vous écoutent avec un respectueux intérêt quand vous avez quelque chose à leur dire, qu'ils vous remercient gracieusement quand vous faites quelque chose pour eux, qu'ils tiennent leurs engagements vis-à-vis de vous, que sais-je; mais vous, en faites-vous autant?
Vous pensez peut-être qu'il n'est pas compatible avec votre autorité, avec votre dignité, avec l'écart d'âge et d'expérience qui vous met au-dessus d'eux, de vous abaisser à ces prévenances? Comme vous vous trompez ! Cela ne vous abaisserait pas plus que Louis XIV n'était abaissé par le grand coup de chapeau qu'il dédiait aux servantes croisées dans les galeries de Versailles. Et cela vous donnerait au contraire une autorité accrue, celle de l'exemple.

Sa maman exigeait toujours d'une petite Juliette de cinq ans, fort éveillée, qu'elle dise « merci » chaque fois que l'occasion s'en présentait. Mais quand elle disait à Juliette « Apporte-moi ma boîte à ouvrage » et que Juliette l'apportait, elle se bornait à murmurer, affairée: « Donne… » ou « Pose-la sur la table ». Un jour elle eut la surprise de voir sa fille, une petite mission de ce genre accomplie, faire une belle révérence qui ne lui était nullement destinée, et dire, haut et clair, à la cantonade: « Merci Juliette! ».
La mère pensa un instant sévir contre ce qui lui sembla être une moquerie, une insolence. Elle se ressaisit à temps, n'ouvrit pas la bouche, mais… la fois suivante prit soin de dire « merci, Juliette » elle-même.

Si vous n'écoutez pas les enfants quand ils ont à vous confier quelque chose d'important - d'important à leurs yeux, bien sûr,pourquoi vous écouteraient-ils, vous, quand vous prétendez leur parler sérieusement? « Il ferait beau voir, protestez-vous, que je doive tout planter là pour écouter leurs petites histoires sans importance! » D'abord vous ne sauriez en mesurer l'importance qu'en les écoutant, justement. Et puis si vous avez en effet autre chose à faire pourquoi ne pas le dire, en remettant l'entretien à un moment plus favorable, mais en n'oubliant surtout pas d'y revenir, ce moment arrivé?
Si vous bouleversez leurs petites affaires personnelles, si vous allez même jusqu'à en disposer, sans avertissement et sans justification, pourquoi n'en feraient-ils pas autant à l'égard des vôtres? Le risque c'est qu'étant moins bien armés que vous, ils le fassent plutôt sournoisement. Double désavantage. Et si vous ne leur dites jamais « merci », ou presque jamais, on ne voit pas bien comment vous pourriez les convaincre que ce petit mot est une nécessité sociale.









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