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Jeux et jouets.

De trois à six ans, l'enfant passe à jouer le plus clair de son temps. Le jeu est la forme même de son activité. Et jouer ne consiste plus seulement, comme au cours de la première enfance, à courir, sauter, grimper, remplir et vider, construire et démolir. A ce simple exercice du mouvement et des sens, le jeu ajoute désormais l'imitation des adultes : par exemple, pour le garçon, bêcher le jardin, conduire une auto, téléphoner comme papa ; pour la fille, coudre, repasser, mettre le couvert comme maman ; de sorte que le jeu enfantin revêt souvent l'apparence des occupations sérieuses des grandes personnes.
Réciproquement, la seule façon d'intéresser l'enfant de cet âge à une activité autre que le jeu, c'est précisément de la transformer en jeu : ainsi, pour celui qui répugne au contact de l'eau savonneuse sur son visage, on réussit à procéder à sa toilette sans cris ni résistance en lui faisant imaginer qu'il s'agit du lavage d'un bateau ou d'une voiture ; on incite à manger celui qui n'a pas d'appétit en l'engageant à voir dans le repas autre chose que ce qu'il est, dans chaque bouchée de pain un petit soldat ou un petit animal, dans chaque cuillerée de potage une ration destinée à un membre de la famille, etc.

La plupart des jeux pratiqués dans cette période sont encore purement individuels. L'enfant (chez qui se développe alors le goût, déjà social, de se donner en spectacle, de se faire admirer, de se rendre intéressant) y demande la présence de témoins plutôt que de partenaires. De même que, dans ses conversations avec d'autres enfants, il se borne à monologuer sans guère tenir compte du monologue de l'autre, dans les jeux collectifs qu'il ébauche ou que l'on organise pour lui, il ne vise que son propre plaisir et son propre succès. Il ne pratique le jeu à plusieurs que pour y gagner et, voulant à tout prix gagner, il triche, d'ailleurs tout innocemment, et sans comprendre la notion de tricherie.

Signification profonde des jeux : l'agressivité.

Dans son jeu, l'enfant peut figurer un seul personnage ou plusieurs à la fois. Il s'identifie à son père, à sa mère, à son professeur, il préfère le plus souvent détenir l'autorité. Il montre, dans les rapports qu'il prête à ces différents personnages avec lui-même, beaucoup plus d'agressivité qu'ils ne lui en manifestent dans la vie réelle : la petite fille punit sévèrement sa poupée pour des peccadilles et n'hésite pas à la fesser plusieurs fois en cinq minutes ; les sentiments se traduisent ainsi par des gestes. Ce film accéléré de la vie réelle donne aussi une image très grossie des événements sentimentaux de la vie enfantine et souligne la violence des passions qui l'agitent. Le petit garçon tue son frère avec une arme en carton, meurt lui-même, détruit sauvagement ce qu'il peut atteindre ; il projette dans ce combat beaucoup de sa vie intérieure.
L'enfant s'identifie aussi à ses jouets : on le voit les enfermer, les protéger, parfois se refuser lui-même à s'en servir, ou bien les perdre, les détruire selon les cas. Il aime posséder des animaux ou des objets qu'il considère comme des sortes de protecteurs : tel le vieil ours, si sale et si usé, que vers six ans l'on jette et que l'enfant pleure en secret, ou bien que l'on remplace par un bel animal neuf auquel il persiste à préférer le vieux.
Ces objets, qui sont sa propriété, lui ont tous été donnés ; ils sont des preuves matérielles de l'amour qu'on lui porte. Les supprimer, c'est l'aimer moins. Souvent les parents sont tentés de les confisquer lorsqu'ils sont mécontents de leur petit, et ils choisissent, pour l'atteindre, son plus cher trésor. Mais l'enfant qui traverse une crise a, au contraire, besoin d'être aimé davantage, d'être aidé, pour franchir la difficulté dont il ne peut aisément triompher seul.
Les jeux agressifs sont nécessaires à l'enfant : il peut ainsi se libérer par un certain nombre de décharges, au lieu de les laisser exploser au cours d'un conflit avec ses parents.

Les jouets.

Il est indispensable que l'enfant de trois à six ans ait des jouets à sa disposition, et même en ait assez, et d'assez variés, pour pouvoir en changer, en oublier à l'occasion certains qu'il aura la joie de redécouvrir. Mais il ne convient pas qu'il en possède un trop grand nombre, qu'on lui donne d'emblée tous ceux qu'il désire, que les jouets s'accumulent à la maison. D'abord parce qu'il se fatigue d'autant plus vite des jouets qu'il en a davantage, s'attachant au contraire, quand il en a peu, à un ou deux jouets privilégiés ; ensuite parce qu'il a plus d'hésitation à choisir entre eux ; enfin parce qu'il est plus facile de lui donner l'habitude de prendre soin de ses jouets, de ranger des jouets peu nombreux que des jouets innombrables éparpillés partout; cette habitude est de celles qu'il importe d'acquérir très tôt.

Les jouets qui plaisent le plus aux enfants ne sont pas les jouets coûteux et compliqués ; on en voit beaucoup qui délaissent les trains et les automobiles miniature pour traîner une planche attachée à une ficelle, dont leur imagination s'accorde mieux. Deux catégories de jouets semblent particulièrement recommandables pour cet âge : d'une part, ceux qui favorisent le besoin de mouvement de l'enfant; d'autre part, ceux qui imitent les objets dont se servent les grandes personnes. Quel que soit le jouet destiné à l'enfant, on le choisira robuste et simple de forme ; les jouets mécaniques, avec leurs ressorts fragiles et leurs pièces trop facilement séparables, ne conviennent pas encore à cette phase de l'enfance.









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