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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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« Solitude »

Le monde actuel ne comprend pas plus chez l'homme que chez la femme le besoin d'être seul.
N'importe quelle excuse est mieux acceptée que celle-là. Le temps qu'on se réserve pour aller à un rendez-vous d'affaires ou chez le coiffeur ou à une réception, ou tout simplement pour faire des courses, est reconnu par chacun comme inviolable. Mais si vous dites :« Non, je regrette, c'est mon heure de solitude », on vous taxera de mauvaise éducation, de narcissisme, de bizarrerie. Quel jour cela jette sur notre société, où la solitude paraît suspecte, où il faut s'en excuser, la camoufler, la traiter comme un vice secret !
Et pourtant les heures de solitude comptent parmi les plus importantes de la vie. A certaines sources nous n'avons accès que dans la solitude. L'artiste sait qu'il doit être seul pour créer, l'écrivain pour diriger le cours de ses pensées, le musicien pour composer, le religieux pour prier. Et c'est dans la solitude que les femmes peuvent retrouver l'essence véritable de leur être, ce fil résistant qui sera nécessaire à toute la toile des relations humaines. Elles doivent trouver cette tranquillité intérieure que Charles Mordant définit ainsi: « L'apaisement de notre âme au milieu des activités de l'esprit et du corps, de façon qu'elle demeure immobile comme le moyeu d'une roue. » Cette image, les femmes devraient la garder devant les yeux. C'est là le but que nous devrions rechercher : être l'axe immobile au centre de la grande roue en mouvement de nos rapports humains, de nos obligations et de nos activités.
D'un point de vue matériel, la femme a beaucoup gagné depuis quelques générations. Il est certain que notre vie est maintenant plus facile, plus ouverte aux occasions de tout genre, mais en même temps que nous avons réalisé des progrès matériels, nous avons reculé dans l'ordre spirituel. Autrefois il y avait dans la vie de la femme des forces qui l'aidaient à se centrer. Dans sa réclusion, il y avait place pour des heures de solitude. Nombre de ses tâches favorisaient la contemplation, l'unification de l'être, et elle consacrait plus de temps à des activités créatrices.
Le soin du ménage comporte de moins en moins d'art et de métier, mais les besognes mangeuses de temps sont loin d'en avoir été éliminées. Dans la vie de la maison, comme dans le reste de l'existence, le rideau de la mécanisation s'est abattu entre le cerveau et la main.
La vie actuelle de la femme se rapproche de plus en plus de l'état que William James a si bien qualifié par le mot allemand « Zerrissenheit »: le « déchirement en morceaux ». La femme ne peut pas vivre indéfiniment dans le déchirement. Il nous faut, au contraire, cultiver des activités capables de compenser les forces centrifuges de la vie moderne. Nos armes seront le calme, la solitude, la méditation, la prière, la musique, un programme cohérent de pensée ou de lecture, d'étude ou de travail. Notre activité pourra être physique, intellectuelle ou artistique, pourvu qu'il s'agisse d'une activité créatrice, née de la personnalité. L'oeuvre que nous entreprendrons n'aura pas besoin d'être grandiose, mais il faut qu'elle nous appartienne en propre. On peut préparer en soi la réserve de paix nécessaire à une journée surchargée en arrangeant un vase de fleurs le matin, de même qu'en écrivant un poème ou en disant une prière. Ce qui importe, c'est de prêter un moment d'attention à sa vie intérieure.

Tu me diras tout bas le mot de solitude. Tu me rappelleras que je dois essayer de vivre seule une partie de l'année - une semaine ou seulement quelques jours - et que je dois rester seule une partie de la journée - une heure ou seulement quelques minutes - afin de conserver ma qualité d'île, de coeur, de centre. Tu me rappelleras que si je ne sais pas garder cette qualité intacte, je n'aurai rien à donner à mon mari, à mes enfants, à mes amis ou même au monde. Tu me rappelleras que la femme doit rester immobile comme le moyeu d'une roue au milieu de ses activités, et être la première à conquérir la paix intérieure, d'abord pour son propre salut, mais aussi pour celui de la famille, de la société et peut-être de notre civilisation.









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