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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Boursier de l'American Field Service

C'est grâce à l'American Field Service que le 21 août 1961 je débarquais à New-York au terme d'une traversée de 10 jours sur le MS Seven Seas. Nous étions 2222 boursiers de quelque 50 nations à venir cette année-là grossir les
rangs des 15.000 étudiants étrangers qui, depuis 1947, ont participé au programme de bourses internationales de l'AFS. Cette organisation américaine et privée, parfaitement neutre tant sur le plan politique que sur le plan religieux ou racial, a débuté fort modestement en invitant, en 1947, une cinquantaine d'étudiants européens à venir passer une année aux USA. Devant le succès de cette entreprise, elle a progressivement pris de l'ampleur, si bien qu'environ 3000 boursiers partent chaque année. Le voyage aller et retour est à la charge des
parents, l'organisation fait le reste. Des subsides supplémentaires peuvent être obtenus par les candidats de condition modeste. Les étudiants sont placés dans une famille américaine et suivent les cours d'une High School (école secondaire).

Cette expérience magnifique, couronnée par un voyage de deux semaines en bus à travers une partie des USA, offre un enrichissement considérable sur le plan social, humain et linguistique. Les impressions que l'on ressent au contact de la population américaine et de ses institutions sont fort diverses. Néanmoins, l'une d'entre elles nous frappe dès le début et ne cesse d'être un sujet d'étonnement. Il s'agit de l'incomparable facilité d'accueil et le sens très poussé de l'hospitalité du peuple américain. Les familles-hôtes reçoivent bénévolement leur étudiant et elles l'acceptent dès les premiers jours comme un de leurs enfants. Peu de temps s'écoule avant que nous appelions nos hôtes Mom (maman) et Dad (papa), et ceci sans aucun artifice, mais tout naturellement, tant leur accueil est chaleureux et cordial. Il en va de même, à un moindre degré, bien sûr, de toutes les personnes que l'on est appelé à connaître parmi les nombreuses relations que l'on se fait là-bas. Je ne saurais trop insister sur l'immense bénéfice que l'on retire de cette disposition d'esprit des Américains. Lorsque l'on arrive là-bas, avec des connaissances toutes relatives de la langue anglaise et l'appréhension inévitable avant un séjour d'une année loin de son pays et de sa famille, l'esprit d'accueil d'un hôte contribue grandement à aplanir les difficultés qui sont inhérentes à une adaptation à un pays qui nous est somme toute mal connu et qui diffère profondément du nôtre à bien des égards.
En dehors de l'école, sur laquelle je reviendrai, nous participons à une foule d'activités. Dans le cadre de la famille tout d'abord, nous partageons toutes les joies et les peines de notre foyer et nous prenons part à tous ses projets. Bien qu'habitant à Yonkers, dans la proche banlieue de New-York, j'ai eu ainsi l'occasion de visiter la Virginie et la côte est des USA, ainsi que la Nouvelle Angleterre, au cours d'un magnifique voyage de vacances. La religion de nos parents américains correspond aussi à autant d'activités sociales. En effet le fourmillement des communautés religieuses les plus diverses constitue aux USA, non seulement des assemblées spirituelles, mais aussi des centres de sociétés et de clubs très variés. Enfin, après Noël, c'est-à-dire une fois l'adaptation effectuée, nous sommes appelés à donner un très grand nombre de conférences sur la Suisse dans les milieux les plus divers, allant du Rotary Club au cercle de bridge local !
L'organisation scolaire américaine diffère profondément de la nôtre. Il est difficile, voire vain, de marquer sa préférence pour l'un ou l'autre système car leurs buts sont différents. Alors que nous nous efforçons de sélectionner très tôt les éléments doués pour les faire accéder aux études supérieures, les USA préfèrent donner une éducation sensiblement égale à l'ensemble de leur jeunesse tout en offrant aux élèves la possibilité de se spécialiser très tôt dans les branches pour lesquelles ils sont doués. Ainsi la durée de la scolarité obligatoire est en moyenne de douze ans. Dès la sixième année, le jeune Américain a la possibilité de choisir ses cours parmi l'éventail très large des matières enseignées. Il choisit chaque année trois cours, l'anglais et l'histoire américaine restant obligatoires jusqu'à la fin de ses études. Il suit donc cinq cours par an et chaque jour ces cinq matières lui sont enseignées. Cela peut paraître peu. N'oublions pas toutefois que l'école américaine est non seulement une maison d'étude mais aussi une entité sociale. En dehors du programme scolaire existe une foule de sociétés (orchestre, chÅ“urs, rédaction d'un journal, troupes de majorettes, etc,..) et d'équipes sportives (football, baseball, bowling, golf, etc…). De plus, ne négligeons pas l'existence d'un gouvernement étudiant organisé sur le modèle du gouvernement américain (quelle manière vivante d'apprendre cette rébarbative instruction civique !). La direction de l'école doit compter avec les décisions de cette organisation pour prendre toute décision sortant du cadre purement pédagogique. Chaque étudiant se doit de participer à plusieurs de ces activités, ce qui remplit bien sa journée, en fin de compte. La plupart des écoles américaines sont mixtes et les relations entre professeurs et élèves sont beaucoup plus détendues que chez nous, sans jamais être irrespectueuses. J'ai été frappé du reste par le fait que la plupart des étudiants faisaient preuve d'un remarquable sens de l'honneur et que les problèmes disciplinaires étaient très réduits. Mon école serait-elle une exception ? Je ne saurais l'affirmer.
Couronnement de notre expérience américaine, le voyage final en bus peut paraître peu important vu sa brièveté par rapport à l'ensemble du séjour. Il n'en est rien. Les multiples conversations que nous pouvons avoir avec nos camarades boursiers de nationalités très diverses d'une part, le fait qu'à chaque étape nous soyons placés dans des familles appartenant à toutes les classes de la société américaine d'autre part, contribuent à faire de ce voyage l'indispensable conclusion de notre séjour.

Il y aurait encore bien des choses à dire, mais le cadre de cet article ne me le permet pas, faute de place. J'espère néanmoins que ces quelques impressions inciteront des jeunes à entrer sans appréhension dans la grande famille AFS. Une expérience unique vous y attend.
Qu'on me permette, en guise de conclusion, de mentionner qu'il existe un programme réciproque d'accueil de jeunes Américains pour lequel nous sommes toujours à la recherche de familles-hôtes. Pour tout renseignement concernant soit l'inscription au programme de séjour aux USA, soit l'accueil d'un jeune boursier américain, veuillez vous adresser à M. Gérard Joliat, président du Comité genevois de l'American Field Service, 14, rue des Eaux-Vives, Genève (tél. 352735).









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