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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Pourquoi parler de Jaques-Dalcroze ?

Il est l'auteur de ravissantes chansons devenues populaires dans le meilleur sens du terme. Ses rondes ont fait le bonheur d'innombrables enfants. La méthode de « rythmique » qu'il a créée est maintenant adoptée dans le monde entier. Mais enfin, entre nous, est-ce que sa musique n'est pas un peu simplette ? Ne trouvez-vous pas que cette rythmique fait piètre figure à côté de la danse classique ? Et l'oeuvre de cet artiste a-t-elle encore de nos jours une importance qui justifie vraiment la célébration ronflante d'un Centenaire Jaques-Dalcroze ?
Si vous voulez vous faire une opinion, je vous conseille d'accompagner un enfant de 4 ans à sa première leçon de rythmique, puis de retourner le voir travailler avec sa classe au bout de quelques mois. Comme des quantités de mères, de tantes et de grand-mères, vous aurez ainsi l'occasion de voir de vos yeux les miracles inattendus qu'on peut obtenir avec une trentaine de bambins indisciplinés ou timides, maladroits ou turbulents, distraits ou agités.
A la première prise de contact vous ne pouvez vous empêcher d'être très pessimiste quand vous voyez ces trente paires de jambes courir dans tous les sens, trébucher, se heurter, incapables de s'arrêter quand la maîtresse le demande, incapables également de repartir à la seconde où on l'exige. Incohérences, maladresses, inhibitions, manque de concentration… Comment peut-on espérer métamorphoser toutes ces infirmités en autant de qualités harmonieuses : équilibre, adresse, maîtrise, concentration ? C'est pourtant le miracle auquel on peut assister si on a la chance de pouvoir confier son enfant à un vrai disciple du créateur de « la Rythmique ».
Pour bien juger de la valeur profonde de cette méthode, il ne faut pas se contenter d'assister à une audition d'élèves ou même à une représentation officielle (pour les non-initiés, elles sont généralement décevantes). Il faut observer l'épanouissement progressif d'un être qui se libère peu à peu de ses entraves et comparer les résultats obtenus au bout de quelques mois ou quelques années avec l'état physique et psychique du point de départ.
Ces petits de quatre ans qui déambulaient de façon effroyablement désordonnée en septembre, vous les retrouvez à « l'audition de Noël », marchant au pas bien sagement l'un derrière l'autre, s'arrêtant au premier « hop » de la maîtresse, repartant docilement quand le piano donne le signal convenu, frappant en mesure dans leurs mains au son du tambourin…
Il faut voir aussi les progrès accomplis par des aveugles qui avaient l'habitude de ne circuler dans leur institution qu'en rasant les murs ou en se tenant à des dossiers de chaises. Au bout de quelques semaines, on pouvait les voir évoluer avec assurance, traverser la salle avec aisance, monter et descendre un escalier sans hésiter ni tâtonner.
Et les sourds ? Enseigne-t-on vraiment la rythmique à des sourds ? Si invraisemblable que cela puisse paraître, l'expérience a été tentée ; et devant les résultats inespérés, elle a été poursuivie. On ne doute pas du succès quand on a eu le privilège de voir le visage rayonnant des petits participants d'un « orchestre d'instruments à percussion » frappant avec enthousiasme sur leurs tambourins, leurs triangles et leurs cymbales.
Visages rayonnants. Voilà ce qui frappe le plus dans les démonstrations de rythmique !
Une méthode qui développe l'aisance et l'harmonie, l'adresse et l'équilibre ; une méthode qui fait naître la joie sur le visage des timides, des aveugles et des sourds, cette méthode ne mérite-t-elle pas cent fois d'être célébrée ?









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