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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURSouvenirs de mon association avec l'Ecole Jaques- Dalcroze de New York, en tant qu'élève et professeur Comme toute méthode encourageant le côté créateur de l'individu, la méthode Jaques-Daleroze est reconnue en Amérique comme une chose très importante. Il faut, naturellement, qu'elle soit adaptée aux besoins et aux idées du milieu où elle est présentée. A New York, Miss Hilda Schuster était la personne par excellence pour cela. A la tête de l'Ecole, Américaine de naissance et élève de M. Jaques à Genève, elle comprenait ce qu'il fallait faire et ce qu'il fallait éviter en enseignant la méthode aux enfants américains, qui sont très doués, mais peu patients, tout en respectant les idées de M. Jaques. Elle savait encourager et guider un talent caché jusqu'à ce que l'enfant reconnaisse ce qu'il pouvait faire ; chaque enfant avait une chance de se développer suivant sa personnalité. Les choses les plus étonnantes se faisaient entendre dans les groupes d'improvisations et de compositions. Comme la musique de jazz fait partie de la vie des enfants, les résultats étaient parfois très amusants, et M. Jaques aurait apprécié ce mélange, lui qui avait l'esprit si ouvert et l'imagination si vive. Dans les classes d'adultes, il y avait des personnes de toutes les classes, de toutes les professions et de tous les talents. Il y avait le jeune pasteur qui ne pouvait entonner les hymnes avec assez d'élan, l'acteur qui manquait de coordination de mouvements, la danseuse qui n'écoutait pas bien, le scientifique qui voulait analyser au lieu de se laisser aller, l'intellectuel qui était « fasciné » par ce qu'il voyait et entendait. Chacun était aidé par les exercices en groupe ou individuellement. L'âge des élèves de l'Ecole Jaques-Dalcroze allait de 3 à 70 ans. Les parents prenaient part à bien des activités. On les encourageait à se remettre au piano ou au violon après des années d'oubli, pour faire de la musique d'ensemble avec leurs enfants. Presque chaque samedi après-midi, il y avait des concerts de toutes sortes, où grands et petits apportaient leurs compositions, leurs démonstrations adaptées de façons les plus diverses. Je me souviendrai toujours des samedis où l'on entendait des « original compositions », depuis les plus simples jusqu'aux canons les plus compliqués : c'était une expérience unique. Voilà quelques souvenirs qui, peut-être, parleront à ceux qui ont fait de la rythmique autrefois, ou qui se souviennent de leurs classes à Genève ou à New York. Vevey, le 1er juin 1965. |
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