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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURUn chien dans la maison Le médecin a prescrit, en plus des remèdes, des promenades quotidiennes. Mais un garçon de 12 ans ne se promène plus avec sa maman comme un bébé, ni tout seul. L'idée naît de lui donner un compagnon à quatre pattes. Le frère a remarqué qu'on vendait des chiens dans un magasin proche du collège. Bref, il a fallu aller admirer et acheter une boule beige ornée d'un regard émouvant et de longues oreilles - d'où le nom de Zadig. Zadig étant très jeune, n'était pas élevé et rien, depuis que les Entretiens existent, n'a été dit sur cette éducation-là. Le corridor fut transformé en cabinet. Aucune suggestion ne nous fut épargnée. Cependant Zadig ignorait la sciure, écartait les journaux, méprisait les caisses, mais était plein de pudeur quand on le sortait. Une mère de trois enfants apprend avec eux résignation et patience. Il lui faut un chien pour atteindre à l'abnégation. Quand Zadig eut volé et mangé vingt pastilles d'un remède violent et qu'il faillit mourir, la famille passa par des angoisses qui montrèrent bien qu'il était inutile de penser s'en débarrasser. Aussi inutile que de vouloir le dresser quand quatre personnes donnent des ordres contradictoires et le gâtent outrageusement. Faisant chorus, on déclare que Zadig est le plus joli, le plus amusant, le plus original des chiens. Fût-ce en voyage, alors qu'il hurle de Genève à Antibes, qu'il saute des sièges arrière à ceux de devant et vice-versa et qu'à chaque arrêt, il découvre un ruisseau et revient s'asseoir, ruisselant, sur nos genoux ! Cependant Zadig a rempli son office ; jour après jour, il a promené son petit maître jusqu'à la guérison. Nous lui en sommes très reconnaissants. Il promène maintenant les parents, c'est excellent pour la santé et pour la ligne. Aucun de nous ne pourrait plus se passer de Zadig qui, affectueux et cabochard, aboyant le jour et ronflant la nuit, fait partie de la famille. Comment expliquer la place qu'un chien peut prendre dans nos sentiments ? « C'est ridicule » déclarent beaucoup de gens qui n'ont jamais eu d'animaux chez eux. Il s'agit pourtant d'un sentiment très ancien. J'ai été émue, au musée de la préhistoire, à Bruxelles, de voir dans un cercueil de verre les ossements d'un très lointain ancêtre et ceux de son chien. Ce compagnon fidèle de l'homme a été présent tout au long de l'histoire et dans tous les pays. La littérature et la peinture en témoignent. L'attachement de ces bêtes familières a adouci bien des solitudes. Je pense aussi que dans notre vie de civilisés astreints à tant de contraintes, la vie naturelle et instinctive d'un animal nous rappelle une liberté perdue. |
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