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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURConnaissez-vous les besoins de votre enfant? Après la lecture de l'article précédent, de nombreux parents vont s'exclamer : « Nous voulons bien faire tout ce que nous pouvons pour assurer à notre enfant les conditions les plus favorables à l'achèvement de son système nerveux. Mais qu'on nous précise les points sur lesquels nous devons veiller et qu'on nous dise clairement comment nous devons agir, entre 0 et 3 ans, afin d'éviter ce qui est nuisible à l'établissement d'une santé nerveuse robuste ! » A leur intention, nous avons extrait d'une brochure de Mme F. Isambart éditée par l'Ecole des Parents de Paris, un certain nombre de remarques et de suggestions qui pourraient leur être utiles : L'enfant a besoin de tendresse L'enfant cherche l'amour dans les yeux : il a besoin de sourires pour grandir, comme les plantes, de soleil. Un enfant qui boit aime que sa mère le regarde et ne fasse pas autre chose quand c'est possible ; car sa joie est faite de communication. Le sevrage donne un premier sentiment d'abandon ; occuponsnous davantage de lui à ce moment-là. Un changement brusque, s'il n'est pas accompagné de précautions, peut amener, bien des années plus tard, des troubles nerveux. En cas de maladie, notre affection peut beaucoup pour sauver notre enfant. S'il est entouré de tendresse ou d'infirmières souriantes, il guérira mieux. Si l'enfant est soigné en dehors de la maison, cela lui fait du bien de voir souvent ses parents. L'enfant a besoin de silence. L'agitation autour du berceau provoquera plus tard des cris dans la maison. Soyons calmes avec notre enfant, même lorsque nous sommes pressés. Il n'aime pas les mouvements brusques. Quelques paroles douces peuvent souvent l'apaiser. Ainsi l'enfant qu'on couche en lui parlant gentiment pleure rarement quand on le quitte : il n'a pas l'impression qu'on se débarrasse de lui. Evitons les bruits qui le font tressauter et ne tressautons pas nous-mêmes lorsque nous sommes avec lui. N'élevons pas trop la voix ; plus on crie, moins on est écouté. La TSF en permanence rend l'enfant nerveux : n'allumons que lorsque nous écoutons. L'enfant entend même en dormant. Les disputes des grandes personnes arrêtent le développement de l'enfant. Les enfants en sont d'autant plus troublés qu'ils ne les comprennent pas. Toutes les fois que c'est possible, il faut éviter que l'enfant ne couche dans la chambre des parents. Encore petit, même dans son sommeil, il, peut être troublé par tout ce qu'il peut prendre pour une lutte. L'enfant ne peut comprendre la raison de nos changements d'humeur. Il en est malheureux, se croit coupable ou s'habitue à être indifférent à nos peines. Elever un enfant avec douceur et sans cris, c'est lui donner toutes les chances de devenir un enfant sage et obéissant. L'enfant a besoin de liberté L'enfant doit être libre de bouger. Ecartons les vrais dangers, mais acceptons sans trop le plaindre qu'il se cogne et tombe souvent : il deviendra prudent si nous ne le sommes pas trop pour lui. Cela deviendra son affaire et pas la nôtre. L'enfant doit se sentir libre d'explorer le monde sans que ses parents se précipitent sur lui à chacun de ses essais. Laissons-le faire lui-même ses découvertes et chacune sera une joie : il voudra en faire d'autres et fera chaque jour des progrès. Il sait mieux que nous ce dont il est capable. Si nous le laissons faire, il ne sera pas fatigué d'apprendre, il voudra grandir et imiter les grands. Ne faisons pas les choses pour lui, mais aidons-le à les faire s'il n'y arrive pas tout seul. L'enfant touche les choses pour faire leur connaissance, à nous d'écarter à l'avance, pour éviter les cris, celles qui seraient dangereuses ou malsaines. Il ouvrira et fermera souvent une même porte pour comprendre comment cela marche et non pour nous agacer comme nous serions tentés de le croire. Laissons-le libre de dessiner. Laissons-le chanter à certains moments. Un enfant qui a été forcé à être propre très tôt risque de mouiller son lit plus tard. Ce n'est que vers 18 mois que son système nerveux lui permet d'être propre volontairement. S'il l'est avant, c'est par peur de mécontenter. De récentes observations montrent que des troubles graves peuvent avoir comme origine un dressage fait trop vite. L'enfant a besoin d'autorité et de justice L'autorité est pour l'enfant une sécurité nécessaire, même à sa santé. L'autorité n'est pas faite de paroles, mais d'un regard bon et ferme, et d'une conduite droite. L'enfant a besoin d'admirer pour obéir. L'enfant a une très haute idée de ce qui est juste et de ce qui ne l'est pas. Il a besoin de croire tout à fait en quelqu'un, et de ne pas être déçu. L'enfant a besoin de franchise La confiance est nécessaire à l'enfant. On lui doit la vérité, s'il la demande. S'il pose des questions embarrassantes, nous ne sommes pas obligés de dire tout, mais il faut que ce que nous répondons soit vrai. Il faut savoir écouter ce que dit un enfant. Il a besoin de tout raconter à certains moments, même ses réussites, même ses bêtises. L'enfant a besoin de protection devant tout l'inconnu du monde. C'est nous qui devons la lui donner. C'est nous qu'il regarde pour voir s'il faut avoir peur. S'il court un risque, par exemple s'il nous paraît en équilibre instable, évitons les tressaillements, les exclamations angoissées. S'il y a du bruit, tonnerre, aboyements, sourions-lui ; et, sans en avoir l'air, approchons-nous de lui, non comme pour le défendre, mais comme si nous trouvions cela drôle. Imitons doucement le bruit : nous en rirons ensemble. |
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