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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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Santé ou maladie?

J'ai sous les yeux une petite brochure intitulée « Luttons contre le cancer », qui comporte une liste de sept symptômes pouvant révéler un cancer à ses débuts.
Il est sans doute nécessaire d'attirer l'attention du public sur ces symptômes, afin de pouvoir traiter la maladie le plus tôt possible. Mais en lisant cette brochure, deux remarques se, sont imposées à moi.
C'est, en premier, l'état de crainte morbide que des personnes possédant une vive imagination peuvent ressentir devant l'énumération de ces symptômes et l'obsession qui peut en résulter et qui risque peut-être de déclencher ce que l'on redoute le plus. On m'a parlé récemment d'une femme obnubilée par la possibilité d'un cancer du sein et qui passait son temps à tâter son sein à la recherche anxieuse du « noyau dur sous la peau ».
En second lieu, je m'étonne qu'aucune adjonction n'ait été apportée à cette liste, donnant quelques conseils qui pourraient peut-être nous armer contre la maladie du cancer. Le seul avis que l'on donne est de « renoncer à fumer » pour éviter le cancer si fréquent des poumons. Si ma pensée vit dans la crainte d'une maladie que mon imagination grossit ou déforme, il est évident que tout mon être s'en ressentira et deviendra plus vulnérable. En revanche si, intérieurement, je possède un calme suffisant pour affirmer que la vie des cellules de mon corps est admirablement organisée et se diversifie dans des fonctions bien ordonnées et disciplinées, ne serait-ce pas un commencement de résistance à la maladie ?

Notre époque est celle des dictatures. Un peu partout, de grands et de petits roitelets veulent régner sur leurs sujets en empiétant sur leur liberté. Le cancer ne serait-il pas la forme corporelle, à une échelle microscopique, d'une sorte de dictature qui serait déclenchée dans notre corps par une catégorie de cellules se multipliant sans arrêt au détriment des autres ?

C'est avec beaucoup de respect pour notre corps si magistralement organisé… et pour les médecins qui veillent à son intégrité que j'écris ces lignes. Cependant, il me semble qu'on n'insiste pas assez sur le rôle de la pensée, positive ou négative, suivant l'orientation qu'on lui donne. Loin de moi toutefois l'idée d'une formule magique nous mettant absolument à l'abri du mal, c'est-à-dire du cancer puisqu'il en est ici question ; mais il est profondément réconfortant de faire quelque chose au lieu de subir passivement les aventures pouvant se déclencher dans notre corps ; et, là, je ne pense pas que les médecins puissent s'en effrayer.

Dans notre monde orienté vers la technique sans âme, à une époque réaliste comme la nôtre, ayons le bon sens de recourir à cette force prodigieuse de la pensée qui est à notre disposition. Elle peut créer en nous un état d'esprit capable d'opposer l'ordre à l'anarchie, la santé à la maladie. A cette attitude positive il faut ajouter naturellement tous les moyens que nous dicte une hygiène bien
comprise.

Nous ne dirons pas comme le docteur Knock que « tout homme bien portant est un malade qui s'ignore». Nous affirmerons au contraire que la santé est l'état normal des êtres humains et nous contribuerons à cette santé par la vigueur d'une pensée positive faisant face - tranquillement et fermement - aux possibilités de maladie.
Et nous confierons à Dieu la suite des événements.









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