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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURRéponses à quelques questions Ma chère Claire, Dans ta dernière lettre, tu me demandes quand il conviendra de commencer l'éducation religieuse de tes « moustiques ». Permets-moi d'être franche : c'est déjà un peu tard pour te poser la question ! Les tout petits, en effet, sont si malléables, si perméables à toutes les influences extérieures qu'il faut en profiter! Je connais bien des parents qui, dès le premier jour, ont chanté des cantiques près du berceau de leur enfant ou ont prié à haute voix pour lui. Ils s'efforçaient ainsi de rendre l'amour et la présence de Dieu sensibles à leur bébé. Pas d'inutile regret ! Mais ne tardez plus, Pierre et toi, à prier avec les enfants. (Je dis bien : Pierre et toi ; de grâce, ne donne pas à tes mioches l'impression que la religion est une affaire de femme !) Tes deux cadettes seront sans doute enchantées de cette innovation ; fières de leur importance, je gage qu'elles seront sages comme des images ! Par contre, ne sois pas trop déçue si ton aîné se livre à mille pitreries pendant votre instant de culte. A son âge, cette réaction est fréquente. Ne dramatise donc pas, ne te fâche pas… et ne t'obstine pas à tout prix. Renonce provisoirement à associer Eric à cette prière ; dans quelque temps, il souhaitera lui-même se joindre à vous. Et ce sera sans doute le bon moment pour l'encourager à exprimer sa prière à haute voix. Cet apprentissage de la prière se fera tout naturellement si vous respectez la spontanéité du petit et si vous évitez d'autre part de commenter ses « trouvailles » avec la voisine, comme s'il s'agissait de « bons mots »! Très vite viendra le moment d'ouvrir la Bible avec vos enfants. La prière devient si facilement un rabâchage insipide si elle n'est pas alimentée, orientée, structurée par la forte parole de Dieu. N'ayez pas peur de vous lancer dans cette aventure. Vous trouverez de nombreux guides et commentaires à la portée des enfants pour vous aider dans cette entreprise. (Petit Lecteur, Jeune Lecteur, publiés par la Ligue pour la Lecture de la Bible ; Pain quotidien, pour les plus grands, etc.) D'ailleurs, faites confiance aux enfants ! Ils coupent moins les cheveux en quatre que nous, et vont souvent tout droit au coeur du message évangélique alors que nous restons empêtrés dans nos doutes et nos questions. Enfin viendra le jour où vos grands enfants devront prendre eux-mêmes la pleine responsabilité de leur vie spirituelle, comme celle de leur vie tout court. Ils n'aimeront plus prier en votre présence ; ils préféreront lire leur Bible seuls dans leur chambre… ou ne plus la lire. Il faut savoir courir ce risque ; il faut savoir, à cette heure-là, n'être plus qu'intercession discrète, patience et espérance. Il faut savoir supporter à ses côtés les reniements apparents (et souvent temporaires), les déviations qui font mal, voire les attaques volontairement blessantes. La maturité intérieure de vos enfants est à ce prix. Une paisible et ferme assurance sera de votre part la meilleure des réponses. C'est en vue de ce passage difficile que l'éducation religieuse des jeunes enfants a une telle importance, et très particulièrement le « climat » dans lequel elle est donnée. Car, vois-tu, en dernière analyse, ce n'est ni ce que vous direz (les enfants écoutent si mal !), ni la méthode que vous utiliserez, qui comptera vraiment. Ce qui comptera, c'est que les enfants vous voient vivre en chrétiens devant eux. Ils sentiront très vite si vous priez avec eux uniquement par habitude ou par devoir ! Mais si votre piété familiale est le reflet d'une foi vraie, d'une certitude personnelle ; si la prière jaillit de vous comme une respiration vitale, ils le sauront aussitôt, et en seront plus édifiés et mieux orientés que par les plus belles théories. Sachez rester naturels et joyeux quand vous parlez de Dieu ! Utilisez des termes simples même pour les choses spirituelles, et assurezvous que l'on vous a bien compris. (Te souviens-tu du temps où ta petite soeur chantait avec conviction « vitamine » au lieu de « Lis ta Bible » !) Soyez toujours libres et disponibles pour vos petits ; répondez à leurs questions ! Saisissez toutes les occasions de contact qui se présenteront ! On ne peut jamais dire :« Demain soir, j'aurai un entretien avec mon enfant»; ce serait un four complet ! Mais, au moment où l'on s'y attend le moins, en essuyant la vaisselle, ou en arrachant les mauvaises herbes, les coeurs parfois s'ouvrent et se rencontrent. Ne gaspillez jamais de telles occasions ! Et surtout, efforcez-vous de mettre en pratique ce que vous enseignez à vos enfants ! A quoi sert-il de leur dire que le Seigneur prend soin de nous, s'ils nous voient constamment rongés par le souci du lendemain, âpres au gain, et plein de convoitises ? Comment leur faire croire que Christ est ressuscité, s'ils constatent notre effondrement devant la mort ? Pourquoi leur parler de l'amour de Dieu, source de notre propre amour pour les autres, et, dans l'heure qui suit, dire du mal de nos voisins, ou préparer de ridicules représailles à l'égard de nos « insupportables » collègues de bureau ? Les enfants sont particulièrement sensibles à toutes ces inconséquences, et, devenus adolescents, ils en prennent prétexte pour tout envoyer promener. C'est te dire, ma chère Claire, que l'éducation religieuse de tes enfants n'est pas l'affaire de quelques rites et d'un quart d'heure par jour ! C'est toute notre vie de parents qui est en cause. D'autres, plus tard, des « spécialistes » (pasteurs, chapelains, moniteurs, etc.) interviendront pour enseigner beaucoup d'excellentes choses à nos enfants ; et ce sera bien. Mais notre merveilleuse et redoutable responsabilité de parents, c'est de leur montrer, par notre exemple, que la foi n'est pas une connaissance, si juste soit-elle, mais une vie nouvelle. Si, malgré nos faiblesses et nos erreurs, nous essayons de vivre dans la communion du Christ, ce témoignage authentique risque d'ouvrir le coeur de nos enfants à l'amour de Dieu. L'essentiel n'est-il pas de rester fidèles et confiants ? Et de savoir chaque matin que le Seigneur fera, lui, pour nos enfants, infiniment au-delà de ce que nous imaginons et pensons ! |
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