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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Ce qu'il faut dire.

Mariage ou célibat?

Ce qu'il faut dire, c'est que le mariage et le célibat exigent tous deux un renoncement ; dans le premier cas c'est le renoncement à la liberté individuelle, dans le second le renoncement au compagnon ou à la compagne. Et chacun de ces deux renoncements se situe dans la perspective d'un don encore plus précieux. Il importe que le célibataire le sache ; il n'est pas seul à renoncer ; celui qui est marié renonce également. Il n'y a pas de chemin « naturel » ou allant de soi, il n'y a pas non plus de chemin qui serait de toute façon « plus parfait », une haute route ; mais tout chemin que nous suivons exige une décision personnelle et il requiert le renoncement correspondant à l'autre possibilité…
Le fait que l'homme et la femme s'appartiennent mutuellement constitue sans nul doute une grande force. Mais ce peut être aussi une entrave. Il faut le reconnaître clairement et froidement…
Que de gens se marient tout simplement parce qu'ils ont maintenant 30 ou 35 ans, ou une situation bien établie, avec des droits à la retraite, ou parce que leur mère, avec qui ils vivaient, vient de mourir, parce qu'ils s'ennuient. Toutes ces raisons sont insuffisantes pour prendre sur soi cette entreprise aventureuse que constitue le mariage. Avec de telles raisons, on fera tout au plus un mariage conventionnel, pour lequel on ne sera pas prêt à faire les sacrifices décisifs. Les hommes qui se marient dans une telle disposition d'esprit ne pourront jamais adopter une attitude entièrement affirmative à l'égard de leur mariage…
On trouve toujours des gens pour prétendre que le mariage est une « prison ». Or ceux qui se trouvent en prison sont des hommes qui ont voulu acquérir un avantage quelconque sans en payer le prix correspondant (cela s'appelle voler). Il y a ainsi des gens qui voudraient acquérir un avantage tel que la sécurité matérielle, un titre, la jouissance sexuelle, des enfants ou de la compagnie sans en payer le prix correspondant, c'est-à-dire sans engager toute leur vie. Ils ont donc voulu voler ces choses, et leur punition, c'est que le mariage devient pour eux une prison…
Mais la plupart des célibataires, en particulier les femmes, ne le sont pas à la suite d'une libre décision ; ils auraient bien aimé se marier, mais n'ont pas trouvé le partenaire qui leur convenait. Ils vivent donc leur célibat comme un fardeau, parfois comme une souffrance insupportable, et il leur semblerait absolument dérisoire de l'accepter comme un don de Dieu. Ces gens deviennent alors facilement la proie de malentendus…
Il faut d'ailleurs reconnaître sans hésitation que certaines femmes célibataires auraient pu devenir de très bonnes épouses. Ce sont des circonstances indépendantes de leur caractère qui les en ont empêchées… Quelle doit être alors l'attitude de ces femmes à l'égard de leur célibat ?
Il se pose ici la question suivante : si certaines personnes ont pu choisir volontairement le célibat, est-ce que d'autres, qui sont tout d'abord restées involontairement célibataires, ne pourraient y reconnaître peu à peu leur destination et leur vocation ? Nous avons déjà dit du mariage que le choix du conjoint n'est généralement pas «idéal», qu'il est même parfois nettement défavorable, mais que l'union peut malgré tout devenir très bonne si l'on accepte totalement ce conjoint et si, précisément, on « préfère ce que l'on a ». Il y a bien des mariages qu'il a fallu conclure uniquement à cause d'un enfant attendu, et qui sont cependant devenus de bons mariages, objets de bénédiction. Ne pourrait-on appliquer cette même réflexion, inversement, au « choix du célibat » ? Même si l'on n'a pas choisi délibérément le célibat, on peut cependant par la suite adopter à son égard une attitude positive, l'accepter pleinement et l'aimer. Certes, il est bien facile à un homme marié de s'exprimer ainsi…
Tant que l'on conçoit l'état de célibat comme un état de manque, comme quelque chose qu'on n'a pas ou qu'on n'est pas (le non-marié), il est évident que l'on ne peut qu'en souffrir. Mais si l'on se met à penser sérieusement au fait qu'il y a tant de gens qui ont réellement choisi volontairement ce chemin, quelque chose commence à se développer que l'on n'avait pas vu jusqu'alors, et qui échappe aux gens mariés. Et il peut alors arriver que ce célibat involontaire prenne une nouvelle signification.

Fausses perspectives.

La fausse perspective dans laquelle on considère le plus fréquemment le célibat est celle de l'absence de mariage. C'est pourquoi il est d'une importance capitale de le comprendre à partir de ses côtés positifs, la liberté, l'épanouissement, une possibilité particulière de communauté. Il est bien évident, au départ, que ces côtés positifs auront aussi leurs revers. C'est le cas toujours et partout, dans le mariage aussi. Essayons de méditer sur la signification fondamentale de ce mot : ledig (célibataire en allemand). Il veut dire « libre, sans entrave, disponible, souple, malléable ». Ce sont là qualités très positives que les gens mariés possèdent dans une très faible mesure…
Une fausse perspective consiste à croire qu'une femme non mariée est contrainte d'étouffer tous ses sentiments féminins et de devenir réellement ce que l'on appelle une « vieille fille ». Il n'est rien de plus faux. Le célibat réclame des hommes et des femmes complets qui mettent en Å“uvre tous leurs sentiments dans la communauté, conformément à leur situation. En revanche, la « vieille fille » est un phénomène maladif, c'est-à-dire une femme qui n'a pas accepté, ou qui a refoulé sa féminité. Ce terme n'a rien à voir avec l'âge ou l'état civil ; il y a des vieilles filles de 18 ans, il y en a qui sont mariées et qui ont eu beaucoup d'enfants sans être jamais devenues vraiment maternelles. Inversement, il y a des femmes célibataires de 70 ans et plus qui ne sont en aucune façon des vieilles filles.
Le résultat des fausses perspectives, c'est que tant de gens n'acceptent pas le fait d'être célibataires, qu'ils s'y sentent inférieurs et s'efforcent en conséquence désespérément d'introduire dans leur célibat une petite part de mariage. Mais ce sont précisément des compromis de ce genre qui rendent le célibat étranger à sa vocation, et font qu'on remarque d'autant plus ce qu'il n'est pas, qu'on n'en ressent que la souffrance.









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