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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Apprendre à être généreux

Comment agir, à une époque où l'argent prend une importance croissante dans la vie de nos enfants, pour les habituer à faire une part « pour les autres » dans leurs revenus ?
La question se pose de manière un peu différente pour le jeune enfant et pour l'adolescent. Tandis que les « revenus » du premier consistent uniquement dans son argent de poche ou dans la pièce qu'il reçoit lors d'un anniversaire ou d'un succès scolaire (et sont donc variables et imprévisibles), ceux du second sont déjà, souvent, le fruit de son travail ; ils sont donc :réguliers et prévisibles. Mais dans les deux cas, l'individu doit être amené à se poser la question : « Cet argent n'est-il que pour moi ? ».
Il faut donc enseigner très tôt à l'enfant que « partager » est à la fois une joie et un devoir (qu'il s'agisse de bonbons ou d'argent) et que, seul, l'égoïste invétéré garde tout pour lui. En d'autres termes, il faut que l'enfant sache qu'il n'est pas le centre du monde et que, tout près de lui, les hommes ont besoin de son aide, bien plus : les hommes comptent sur cette aide.
Mais cette aide devra être proportionnée à l'âge et aux ressources de l'enfant, et il faudra même tenir compte de son développement intellectuel et affectif. En ce sens, certains appels faits à l'école, par exemple, dépassent la compréhension de l'enfant et le surchargent affectivement. Il ne peut pas imaginer ce qu'est la famine aux Indes, ce qu'est la vie d'un petit Algérien dans les montagnes, etc.; il donnera ses sous, bien sûr, mais il prend l'habitude du don automatique et sans âme.
Essayons donc de l'intéresser aux enfants tout proches, handicapés, malades, isolés ; qu'il soit généreux de son temps aussi et invite le petit camarade dont la mère travaille au dehors et qui rentre dans un logis désert.
Dès que l'enfant dispose d'argent de poche, il devra être entendu qu'une partie sera pour l'offrande du catéchisme ou de la messe, mais il me semble que les parents ne devraient pas contrôler, chaque dimanche, de façon à ce que le geste de l'enfant garde sa spontanéité.
Si «depuis toujours» l'enfant a été ainsi habitué à penser aux autres, il trouvera normal, à l'âge où il touche un salaire, d'en mettre de côté une part, si minime soit-elle (et ceci doit dépendre uniquement de sa décision personnelle) pour pouvoir aider. Mais là encore les parents devront veiller. Pour l'adolescent qui donne volontiers 5 F, les grandes collectes à l'occasion desquelles on parle de millions manquent d'intérêt ; il a peine à croire que son ruisselet puisse « faire une grande rivière ». Il sera plus sensible à l'argument :« Si vous donnez 5 F, vous nourrirez un enfant pendant tant de jours ; avec 10 F, vous payez une journée d'hôpital », etc. Cela, c'est tout proche, « au moins on sait ce qu'on fait de notre argent» me disait-on.
L'être humain, quel que soit son âge, est naturellement égocentrique ; de plus, il semble que tout soit mis en oeuvre pour placer l'adolescent en face du plus grand nombre de tentations possibles : alimentation, vêtements et sports, montres et bijoux, disques et livres (ô combien tentants); il voudrait goûter à tout, avoir tout, tout de suite. Ayons de la sympathie pour lui, comprenons ses difficultés et rendons-nous compte que pour donner ne fût-ce que deux francs, il se sera privé de quelque chose.
Tout est dans ce domaine affaire d'éducation, et j'aime ce mot d'une jeune mère de famille : « Moi, mes parents m'ont appris à penser aux autres ». Mais, pour pouvoir enseigner, il faut avoir appris soi-même ; malheur aux parents qui ne prêchent pas d'exemple et se contentent de parler de générosité sans avoir montré à leurs enfants qu'eux, les tout premiers, savent ouvrir leur porte-monnaie, et donner selon leurs moyens.
Apprentissage difficile et long ! Puissent tous les enfants des lecteurs des « Entretiens » rendre à leurs parents le témoignage que par eux, ils ont appris « à penser aux autres ».









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