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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Il est tellement nerveux!

A entendre certaines mères dénoncer si complaisamment la nervosité de leur enfant, on se prend à croire qu'on les décevrait en le jugeant tout simplement impressionnable ou émotif. Impressionnable, c'est-à-dire qu'il ressent très vivement toutes ses sensations qui le troublent, s'il est émotif, jusqu'aux larmes ou jusqu'au plus délirant enthousiasme. Ce sont là d'ailleurs qualités de sensibilité point méprisables puisqu'elles sont à la source même de toute expression artistique. Pourtant bien des parents n'en veulent point qualifier leur rejeton qu'ils préfèrent déclarer « nerveux », ce qui signifie pour eux, sans doute, « fin, délicat, exigeant des ménagements, intelligent, mais, pour tout dire, difficile à vivre ». Ainsi se justifient les insuccès scolaires - « ses maîtres ne savent pas le prendre ! » - les comportements détestables et aussi les précautions infinies nécessitées soidisant par sa nervosité et auxquelles un amour maternel anxieux trouve son compte.
Pourtant, être nerveux, c'est, en réalité, se montrer incapable de tenue et de retenue, se laisser aller à ses impulsions et à ses humeurs, s'abandonner à ses nerfs sans aucun contrôle. On ne saurait se féliciter d'une telle faiblesse, car l'éducation vise précisément à la maîtrise de soi ; donc être nerveux, pour un enfant, c'est être mal élevé.
Car l'être humain ne naît pas nerveux, il le devient par suite d'erreurs dans son alimentation (gavage ou privations, irrégularité dans les repas) ou à cause des maladresses de comportement de son entourage : remarques anxieuses au sujet de sa santé, usage excessif du thermomètre, emploi de remèdes pour les moindres malaises, opposition à toute initiative du gosse, trop de vêtements qui gênent ses mouvements. Mais la pire influence c'est la nervosité des parents, et c'est cet exemple que l'on prend ensuite pour de l'hérédité !
L'enfant nerveux souffre d'inappétence, de troubles digestifs, d'incontinence d'urine ; de cauchemars qui deviennent parfois du somnambulisme ; la moindre contrariété suscite chez lui des crises rageuses pendant lesquelles il se roule par terre. Tout le programme, en somme, des manifestations de l'enfant gâté.
A mesure que les années passent, ces troubles deviennent des habitudes, tics, puis traits de caractère. C'est le dérèglement des humeurs et du comportement. Son alimentation connaît des phobies -« ça ne me convient pas »- il restreint son affection aux personnes qui comblent ses désirs, éprouve une véritable aversion pour celles qui ont leurs opinions et leurs exigences, fuit celles qui commandent et craint par-dessus tout d'endosser des responsabilités. Il recourt en permanence à l'aide d'autrui pour remettre en ordre sa chambre, ses livres et ses outils ; le garçon s'éloigne de son père dont l'autorité lui fait peur. Comme il s'intéresse peu aux activités masculines, il devient un efféminé.
Le voilà bien mal préparé à affronter la vie, soit la profession et le mariage. Son indiscipline rend difficiles les contacts, les échanges de maître à apprenti, puis de chef à employé. Ses craintes se muent en misanthropie, il juge les hommes méchants et la vie cruelle. Non seulement l'enfant nerveux devenu adulte souffre lui-même cruellement de son inadaptation sociale, mais son entourage lui aussi connaît des difficultés et des souffrances. Comment l'éviter ?
En renonçant d'abord à juger intéressantes les « nervosités » de l'enfant pour l'habituer dès le plus jeune âge au respect des règles et lui apprendre à soumettre ses nerfs au sentiment de la tenue qui est faite d'affection, de crainte et de confiance. L'affiilier dès que possible à quelque groupe de jeunes où il aura l'occasion de se heurter à des camarades, de prendre des responsabilités et de s'astreindre à de salutaires exercices physiques. En renonçant à écouter ses jérémiades et à faire un sort à toutes ses plaintes, on lui apprendra à regarder hors de lui-même. Au lieu d'attendre l'affection et la compréhension d'autrui, il ne tardera pas à découvrir qu'on ne récolte le contentement et la joie qu'à la condition d'en semer, d'abord, autour de soi.









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