Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

La vie de l'écolier

Les devoirs du soir (1)

Bien des parents réclament au maître des devoirs du soir ; ils ont tendance à croire que celui-ci prend sa tâche à la légère, s'il n'ajoute pas, à la ration quotidienne de travail à l'école, un copieux supplément de tâche écrite.
La plupart des éducateurs et des hygiénistes vous diraient cependant que les possibilités d'effort utile des enfants sont limitées ; que six heures par jour d'immobilité devant des livres et des cahiers sont un horaire qu'on ne doit guère dépasser, et que s'il faut répéter si longuement une leçon qui « n'entre pas », c'est bien souvent parce que l'élève a atteint les limites de sa capacité d'absorption.
Parents, faites un examen de conscience scrupuleux : n'est-ce pas parce qu'il vous est commode de savoir votre enfant tranquillement assis dans un coin, silencieux et immobile, que vous désirez tant le voir effectuer ses analyses et ses problèmes quotidiens ?
Mais, si ce travail ne lui est d'aucun profit, si la qualité de son attention est d'autant meilleure qu'on n'a pas abusé de sa durée, vous croyez-vous encore en droit d'exiger de lui cette contrainte ?

Les loisirs

L'adulte a besoin de loisirs ; l'enfant a besoin de temps pour jouer, pour s'adonner à des occupations de son choix et aussi pour ne rien faire du tout.
Observez vos fils qui grandissent et qui se dépensent en activités de toute sorte. Vous les verrez souvent se jeter sur un siège ou un divan, s'allonger sur une carpelle pour jouer à plat ventre avec leurs billes ou leurs petites autos, ou simplement pour écouter une musique douce, pour suivre des yeux les flammes qui dansent dans la cheminée.
Ces heureux moments de détente leur sont nécessaires, ils s'y reposent des efforts que le travail, les jeux violents et la croissance imposent à leur organisme.
En dehors des jeux sportifs ou des parties de plaisir collectives, ils peuvent chercher leurs distractions dans la lecture ou les spectacles. On entend dire que les enfants lisent moins de nos jours qu'ils ne faisaient autrefois. Une enquête menée récemment dans une importante école de jeunes filles de la banlieue parisienne n'a pas confirmé cette opinion. Les élèves recherchent encore la lecture comme distraction et comme évasion.
Ne serait-ce pas plutôt que la vie moderne en famille offre de moins en moins les conditions favorables à la lecture, qui veut le recueillement, une halte dans les agitations et le bruit ?

Les spectacles. Actuellement, pour la majorité des enfants, qui dit spectacle, dit cinéma. Que lui reproche-t-on ? Son influence pernicieuse due à l'abus des scènes de violence ou de sexualité brutale; le surmenage nerveux auquel il soumet de petits citadins déjà souvent excités et instables, par l'effet des chocs répétés que les images successives font subir à leur cerveau; l'habitude de la passivité d'esprit et de l'incohérence qu'il peut développer; un désaccord regrettable entre le sujet de la plupart des films et les intérêts normaux de l'enfant.
Les défenseurs du cinéma vous diront au contraire que comme moyen d'expression il est maintenant irremplaçable ; qu'il atteint les populations du monde entier, directement, par le pouvoir de suggestion de l'image ; qu'il est un des langages de notre époque ; que, grâce à lui, nous enrichissons prodigieusement nos connaissances des aspects de la terre et de la vie humaine, et que notre mémoire visuelle contribue, elle aussi, à notre culture.
Que conclure ? A coup sûr, tous les films, même non interdits aux moins de seize ans, ne sont pas inoffensifs ; c'est souvent un geste de paresse de la part des parents que de tendre à l'enfant le billet qui lui permettra d'emplir ses yeux d'un spectacle douteux, alors qu'il lui serait si profitable de se livrer à des activités de plein air, par exemple. C'est un abandon grave de responsabilité, celui qui, moyennant la tranquillité de quelques heures, livre les jeunes à des tentations, des suggestions, et une sorte de surmenage émotif et nerveux.
Ce merveilleux et redoutable instrument qu'est le cinéma mérite qu'on lui accorde une attention plus critique, et des clubs, des associations, s'occupent activement aujourd'hui de sélectionner les films destinés à des publics enfantins.

Le scoutisme offre une ressource précieuse pour les jours de congé, avec ses sorties de plein air. Il stimule l'énergie et l'initiative. Il enseigne la fidélité à la parole donnée et le respect d'une loi acceptée. Les jeunes n'y sont pas livrés à eux-mêmes, ils bénéficient d'une saine camaraderie et de la protection plus virile d'un aîné qui est leur chef. Ses grands jeux, ses explorations, sa discipline ont une excellente influence sur les enfants de dix à quinze ans en particulier. On ne saurait cependant l'imposer à ceux qu'il n'attire pas.

Le bricolage, les occupations librement choisies auxquelles les écoliers peuvent se livrer à la maison ont l'avantage de répondre à leurs intérêts spontanés et de développer leur habileté manuelle. De même l'exercice des talents naturels : peinture et dessin, modelage, musique et danse, dons de jongleur et de fantaisie, tout ce qui développe les moyens d'expression et la maîtrise des gestes, est à encourager. On n'y trouve pas seulement l'emploi des loisirs actuels, mais encore la promesse pour l'avenir d'un attrait vers des choses non utilitaires, capable die compenser la tension que la lutte pour le pain quotidien imposera ; c'est une incitation à cultiver ses dons personnels, une source de contacts humains désintéressés.

(1) Le début de cet article a paru dans le numéro 2, février 1966.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève