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Problèmes de jumeaux

Voilà un titre bien ambitieux lorsque je songe que mes jumeaux, ou plutôt mes jumelles, n'ont pas encore trois ans. Les problèmes autres que pratiques, je ne fais que les entrevoir pour le moment. Ces trois années nous ont néanmoins apporté quelques expériences qui me semblent intéressantes.
Comme rien ne nous avait jamais laissé supposer jusqu'à l'heure de la naissance que nous aurions des jumeaux, je ne m'étais jamais particulièrement intéressée à la question. Du jour au lendemain, mon point de vue changea. Je me trouvai bombardée de mille et un conseils parmi lesquels l'un revenait toujours :« Les psychologues modernes estiment qu'il ne faut surtout pas accentuer la ressemblance des jumeaux en les identifiant continuellement l'un à l'autre, en les habillant de vêtements pareils, etc. ». Cela me parut le bon sens même. De toute façon, je n'avais aucune envie de me trouver gratifiée de deux exemplaires du même individu. Je ne me forcerais pas pour voir des différences là où il n'y en avait pas, mais je pensais que certainement il en surgirait tôt ou tard.
Quant à la question de l'habillement… Mes filles ne seraient jamais forcées, pas plus que je ne l'avais été moi-même, de porter tel ou tel vêtement contre leur gré. Si elles voulaient être habillées de la même façon, elles le seraient ; sinon elles auraient des vêtements différents. Pour leur petite enfance, des raisons de commodité évidentes me firent acheter les choses à double, sans parler des nombreuses paires de robes, de jaquettes, de brassières que j'avais reçues.
Maintenant, à près de trois ans, Danièle et Béatrice, qui sont fort coquettes, ont un sens très aigu de la propriété. Malheur si l'on met à Béatrice la jupe de Danièle ou vice-versa. Elles ont même découvert des différences là où, apparemment, il n'y en avait pas. Elles reconnaissent deux jupes semblables au fait que l'une a des boutonspressions noirs et l'autre blancs. Elles se sont elles-mêmes réparti les salopettes de leur frère aîné et si, par hasard, Danièle a envie de mettre la rouge qui appartient à Béatrice, elle demande d'abord la permission à sa soeur. Parmi leurs poupées, l'une a les cheveux blonds, l'autre bruns, et chacune a sa garde-robe particulière qu'il importe surtout de ne pas confondre avec l'autre.

« Est-ce que vous les reconnaissez ? »

Ou même, les « déconnaissez »-vous ? comme l'on dit à Neuchâtel. Dans la famille bien sûr, plus personne ne les confond. Pour faciliter les choses, d'ailleurs, Béatrice a une queue de cheval, et Danièle deux tresses. Elles tiennent à leur coiffure autant qu'à leurs habits. Je pense que c'est surtout par habitude, les enfants de cet âge, en tout cas les miens, étant extrêmement conservateurs et ennemis de tout changement.
Les étrangers, bien sûr, demandent souvent : « Es-tu Danièle ou Béatrice ? » Les jumelles répondent sans s'offusquer de la question. De toute évidence, elles ne se rendent pas compte qu'être jumelles représente un état en dehors de la normale.
Leurs différences de caractère s'accentuent avec le temps. Béatrice est le boute-en-train, celle qui rigole, qui parle davantage ; mais, à notre grand étonnement, aussi la plus sauvage avec les étrangers. Danièle, elle, vit dans la lune, c'est une rêveuse, une sensible. Pourtant, elle est souvent l'instigatrice des pires bêtises, mais je crois que c'est tout simplement parce que, trop distraite, elle a oublié ce qu'on lui avait interdit.
Toutes deux se ressemblent par leur indépendance farouche. Leur leitmotiv, c'est : « Moi toute seule ». Depuis l'âge de deux ans, elles savent s'habiller sans aide, mais cela peut prendre deux heures ou deux minutes suivant leur état d'esprit. Toutes deux sont très maternelles et ne se tiennent plus de joie devant un bébé. Elles raffolent aussi des animaux.
Nous les séparons l'une de l'autre aussi souvent que cela est possible, afin que chacune puisse avoir, parfois, le sentiment de retenir, toute seule, l'attention de son entourage. Dans un cadre familier, elles ne souffrent pas du tout de la séparation et s'accommodent très bien d'avoir tous les jouets pour soi et de vaquer sans être dérangées à leurs petites occupations.
Bref, jusqu'ici le fait d'être jumelles ne leur a guère posé de problèmes psychologiques. Puisse-t-il en être de même à l'avenir !









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