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Décembre 1909 Coquetterie
Les mères ont généralement un grand tort : celui d'aimer leurs enfants plus pour elles que pour eux ; et malheureusement elles ne s'en rendent pas compte
Ainsi, quand elles habillent bébé avec l'élégance qui règne aujourd'hui pour les enfants elles ne se disent pas : c'est ma vanité maternelle que je flatte par cette toilette, car si je veux que mon enfant soit le plus beau entre tous, c'est pour moi et non pour lui ; que lui fait cette élégance, à lui ?
elle le gêne, elle l'ennuie, le fatigue même puisqu'elle le force à se tenir tranquille pour éviter de salir ou de chiffonner ses habits, de déranger ses rubans, etc. Le premier sentiment que la toilette inspire à l'enfant est donc de la répugnance et de l'ennui ; mais hélas ! à ce sentiment il en succède un bien plus fatal que vous avez semé, mères imprudentes ! et dont vous récolterez bientôt les fruits amers.
Ce sentiment est la coquetterie, qui est toujours accompagnée de la vanité et de l'égoïsme.
Dès le berceau, vous aurez donc détruit cette charmante simplicité de l'enfance pour la remplacer par le plus dangereux de tous les défauts. Voyez une petite fille dans sa belle robe de soie, comme elle est fière ! Quand elle marche dans la rue elle promène ses regards autour d'elle pour voir si on la regarde, tant elle croit faire de d'effet ; à la promenade s'il s'agit de jouer avec d'autres petites filles, elle repoussera avec mépris celles dont la toilette ne lui semble pas à l'unisson de la sienne
Et votre fils ? Vous avez la prétention qu'il devienne un homme intelligent et fort, n'est-ce pas ? et bien, est-ce en lui donnant l'habitude de se pomponner, de se bichonner, de s'adoniser enfin, que vous en ferez un homme comme vous rêvez qu'il soit un jour ? non, mille fois non ! Toutes ces toilettes de velours, ces cols brodés, toutes ces élégances ne préparent que des fats, ce qui est presque toujours synonyme de sots
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