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C'est sa nature!
On se plaint fréquemment de tel trait de caractère de l'un ou l'autre de nos enfants ; notre cadette, par exemple, est d'une lenteur exaspérante. C'est son tempérament, et nous n'allons pas le changer ; mais quel dommage, et pour l'enfant et pour nous, si nous nous bornons à constater le fait, en disant :« Qu'y pouvons-nous, c'est sa nature ! ».
Cette attitude fataliste comporte un grand danger : celui de laisser nos enfants livrés à toutes leurs tendances, plus ou moins bonnes. Les éducateurs que sont les parents ont un immense programme devant eux : faire de l'enfant au berceau un homme ou une femme capable de lutter vaillamment dans sa vie. La vision de cet avenir ne devrait jamais nous quitter.
Etudions les qualités et les défauts de nos enfants et voyons ce que nous pouvons faire pour conduire leur nature vers son épanouissement en comptant avec ce qu'elle a de meilleur et de moins bon.
Les qualités seront mises en valeur, si nous sommes assez vigilants pour exiger de nos enfants tout ce qu'ils sont capables de donner. Quant à leurs défauts, il ne s'agit pas de les étouffer ; ce serait alors une entreprise artificielle qui craquerait à la première occasion. Il serait vain également de prétendre changer la nature d'un enfant : on ne transforme pas un être violent en un pacifique et un bagarreur en une douce tourterelle. Mais on peut faire remarquer à un gosse la conséquence de ses actes, lui demander un effort, lui prêter notre appui pour l'aider à se corriger. N'oublions pas de regarder les efforts accomplis, même maladroits, même infructueux.
D'autres attitudes ne sont pas moins néfastes : punir un jour pour une méchanceté et en rire le lendemain ou laisser couler comme si rien ne s'était passé, a de graves conséquences à la longue. L'enfant sait pertinemment qu'il ne risque une correction qu'une fois sur dix, alors pourquoi ne pas en profiter ?
Un autre attitude est aussi très courante : lorsque l'enfant a pris une attitude très désagréable, on déclare en philosophe accompli : « Ça lui passera, le temps arrangera les choses ! ». Il est possible qu'avec le temps certains travers s'arrangent d'eux-mêmes, mais c'est prendre un bien grand risque pour l'avenir. Dans l'hypothèse où cela ne s'arrange pas, des années se passent où l'habitude s'enracine de plus en plus. Ce sont alors de véritables drames qui accablent les parents.
Plutôt que dire : c'est sa nature ! demandons-nous : que puis-je faire pour aider ce gosse à se corriger, à dépasser un cap difficile ? En prenant la peine de réfléchir à la question, il n'y a pas de doute que nous trouvions la réponse.
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