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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Les abonnés ont la parole : Présence du père

« Le questionnaire vert inséré en été dans le bulletin des « Entretiens » m'incite, après bien des hésitations, à vous parler d'un problème qui me préoccupe toujours davantage depuis de nombreux mois, et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas ; il semble que plusieurs couples dans nos conditions sont conscients du problème, mais les hommes ont l'air moins sensibles à son urgence ou ce qui semble « urgence » à nos yeux féminins !
Je vous présente, pour que les choses soient plus facilement compréhensibles, ma famille : mon mari (profession indépendante) et quatre enfants.
Nous nous trouvons devant des exigences familiales et professionnielles qui semblent incompatibles ! Le métier d'indépendant est dur et requiert de la part du chef de famille une ardeur, une force nerveuse et une concentration qui comblerait largement la vie d'un homme à lui tout seul ! Et je crois pouvoir affirmer que :plusieurs corps de métier sont logés à cette enseigne.
Malheureusement (façon de parler), mon mari se trouve également être père de quatre enfants auprès de qui il est irremplaçable ; malgré toute ma bonne volonté, je ne resterai toujours que la mère de mes enfants ; je puis remplir cette fonction aussi bien que possible (avec mes capacités) mais je ne pourrai jamais remplir le rôle que leur père est seul à pouvoir jouer (heureusement !).
Bien sûr, il y a l'office méidico-példagogique… mais est-il juste et normal que cet office joue le rôle de substitut paternel pour les enfants-dont-les-pères-sont-très-occupés ?
Et, enfin, je pense quand même que l'épouse a aussi droit à un tout petit bout de mari qui puisse, de temps en temps, lire ou parler autre chose que profession. Je n'ai rien contre la profession de mon mari, au contraire, elle est variée et j'y prends une part active… mais il n'y a quand même pas que les machines dans le monde ! (vous pouvez remplacer « machines » par : malades, forêts, routes, clients pour d'autres couples que le nôtre).
Alors quoi ? Faut-il élever nos enfants dans l'idée qu'il faut choisir entre une famille et une profession intéressante ? Une chose est certaine là-dedans : les enfants ont besoin de leur père pour grandir - et ça on ne le dit pas assez aux hommes - et cette exigence restera vraisemblablement valable au cours des prochaines générations. Si on veut garder aux hommes les possibilités de mener de front la famille et la profession, il faut que eux deviennent suffisamment conscients de l'acuité du problème pour qu'ils en trouvent la solution en collaboration avec les femmes, bien sûr, mais nous ne pouvons rien faire de valable seules (dans ce domaine en tout cas). Actuellement, ils souffrent (je ne veux pas tous les mettre «dans le même panier », mais je ne crois pas me tromper en disant que plusieurs sont dans ce cas) de cette incompatibilité, mais il leur manque une certaine maturité, un recul, pour empoigner le problème.
Et, c'est pénible à dire, mais les hommes en général manquent d'une certaine maturité. Ce n'est pas leur faute, on les a tant encensés, nous les premières. On leur a tant dit - et aux filles aussi - que pour un garçon sa profession était beaucoup plus importante que sa famille ! Depuis des dizaines d'années, on a fait un énorme effort pour faire des filles des partenaires valables pour leurs époux, et on a fait du bon travail ; j'ai bien l'impression qu'il est temps d'entreprendre une sérieuse campagne pour faire des garçons des interlocuteurs valables pour leurs épouses !
Et ce point, pour nous qui avons deux garçons à élever, est encore un autre problème. Selon ce que nous leur donnerons, deux familles et quatre enfants peuvent, dans l'avenir, en bénéficier ou en souffrir !
Je vous prie d'excuser le développement un peu… bigarré de cette lettre, mais un problème en décroche un autre et on pourrait continuer… »

- Comme vous avez bien fait de surmonter vos hésitations ! Votre lettre exprime clairement un malaise qui est ressenti par un grand nombre de femmes à l'heure actuelle. Merci d'avoir si bien posé le problème et d'inciter les lecteurs des « Entretiens » à y réfléchir.
Vous avez mille fois raison de ne pas vous résigner trop facilement face aux exigences d'une profession qui accapare votre mari et tend à l'éloigner de ses enfants.
ll faut que toutes les femmes qui souffrent de la même situation aient de courage et l'honnêteté d'envisager la question sous ses différents aspects, afin d'entrevoir dans quel sens il est nécessaire de réagir.
Comme vous le laissez entendre dans la dernière partie de votre lettre, il y a un nouvel équilibre à trouver dans le couple. En quelques décennies, un grand nombre de femmes ont évolué à un tel point que leurs partenaires se trouvent pour lie moins déconcertés. Il faudra certainement un bon nombre d'années pour qu'ils puissent retrouver leur juste place au sein de la famille. En attendant, ils semblent démissionner de façon regrettable. Mais ce n'est probablement qu'une apparence. Nous connaissons beaucoup de pères qui se laissent accaparer par leur profession, en partie parce qu'ils ne voient pas très bien à quoi ils pourraient servir dans l'éducation ;de leurs enfants. fils pensent que, puisqu'ils n'ont plus « l'Autorité Suprême », leurs interventions sont inutiles.
Les femmes « sentent » plus aisément ce qu'un enfant éprouve, ce qu'il attend, ce qu'il espère ; elles traduisent presque spontanément, sans -même s'en apercevoir, ce qui se passe au-dedans. La plupart des hommes n'ont pas cette faculté. Ils ont besoin d'explications nettes et précises. Tenons-en compte ! Et rappelons-nous également que c'est la qualité des contacts qui est primordiale et non la quantité. Quelques minutes chaque soir ou deux heures le samedi après-midi, pour jouer au «stop », réparer un jouet, se promener ou aller « entre hommes » assister à un spectacle, ce n'est déjà pas si mal.
Pourvu que, pendant ces' quelques minutes ou ces rares heures, le père soit tout entier à ce qu'il fait et qu'il s'intéresse vraiment à ce qui intéresse son enfant.
Mais le sujet est loin d'être épuisé, nous y reviendrons.
M. LOUTAN









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