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Nature - Aménagement - Information - Education.

Nature. - Si pour le Petit Larousse c'est «l'ensemble des choses qui existent réellement», nous ne percevons pas alors où est la nature dans un immeuble de verre et d'aluminium ou dans un réseau de transports urbains. Si pour d'autres c'est «tout ce qui n'a pas été fait par l'homme», une forêt, l'espace rural et la presque totalité de nos paysages suisses n'appartiennent pas au domaine de la nature puisqu'ils ont été essentiellement modelés par la main de l'homme. Parfois, le terme nature ou son adjectif naturel sont utilisés à des fins publicitaires ou commerciales : on parle de miel naturel, comme s'il en eût pu exister de l'artificiel. Ainsi chacun de nous traduit nature à sa façon, en donne une interprétation différente liée directement à son expérience, et s'exprime plus souvent par une généralisation imprécise et négative, «tout ce qui n'est pas… », que par une vision réelle et positive.

Partant de données concrètes, nous proposons cette définition : « la nature est l'ensemble des êtres vivants, des lieux où ils vivent, et des conditions qui régissent leurs rapports et interactions mutuels ». C'est la biologie qui étudie les êtres vivants, l'écologie, leurs rapports avec l'environnement.

Cependant, privé de contacts directs avec le monde de la flore et de la faune, on se fait souvent une image incorrecte de la nature. Ainsi pour beaucoup de citadins, la nature, c'est simplement l'anti-cité. Un exemple : la question du bruit si souvent évoquée. Or, la nature est bruyante. Les chants d'oiseaux, les bourdonnements d'insectes et le vent créent une rumeur continue. Le citadin veut le silence absolu : l'anti-cité, l'anti-bruit, le contraste. Ce n'est plus la nature, c'est tout à fait autre chose. La notion de nature devient alors une idéologie.

Aménagement. - C'est avant tout un terme de forestier. Il définit le mode de gestion d'une forêt. Cela implique de connaître ce qu'est la forêt, sa qualité, son étendue, ses conditions de vie, autrement dit on dresse un inventaire. Cet inventaire connu, on peut alors exploiter cette forêt, mais sans en entamer le capital. Il faut enfin déterminer la période d'intervention de l'homme dans cette forêt. En pratique l'aménagement s'applique à l'ensemble du milieu naturel, dont la majeure partie est constituée par les espaces forestiers.
Associons ces deux termes : nature et aménagement. Que renferment-ils ? Ils poursuivent des buts essentiellement pratiques, ayant pour objectifs une gestion saine et économique de notre patrimoine, le maintien d'un équilibre de la nature, et à travers elle la survie de l'homme, avant que les forêts aient disparu les unes après les autres dans les flammes ou sous les constructions, avant que les torrents et les rivières ne charrient plus, dans la mousse des lessives, que des poissons le ventre en l'air, avant que les avions supersoniques aient fait fuir les oiseaux, avant que la mer soit définitivement devenue l'égout des pétroliers et que les bulldozers aient enfin éventré les derniers espaces boisés pour y faire passer des autoroutes. Car il sera alors irrémédiablement trop tard, pour nous et pour les générations futures ; c'est maintenant qu'il faut agir. Jamais le problème de l'aménagement de la nature ne s'est posé de manière si cruciale.

Information, éducation. - L'information objective et l'étude active des problèmes de nature, d'aménagement, d'aménagement de la nature, nous concernent tous vitalement, citoyens, éducateurs.

Elles doivent nous sensibiliser, enfants et adultes, à tout ce qui nous entoure, nous faire connaître le milieu où nous vivons pour que chacun prenne conscience de la responsabilité qu'il encourt à le transformer pour son propre usage.

Les activités humaines modifient considérablement les paysages végétaux : les forêts devraient recouvrir presque tout notre territoire, mais l'établissement de cultures et de pâturages, le prélèvement des combustibles nécessaires aux premières industries ont conduit à une profonde déforestation. L'installation d'habitations, d'industries, et de colonisations diverses ont transformé l'aspect naturel des paysages. Ces transformations n'ont pas toujours été effectuées avec les précautions indispensables, et l'on peut parler alors de véritable destruction -de la nature. C'est surtout dans les pays « neufs» que l'action humaine s'est manifestée le plus brutalement : l'apport technique européen a causé des dévastations prenant parfois l'allure de vraies catastrophes. Par exemple, dans certaines régions d'Afrique, la destruction du couvert végétal a entraîné une décomposition du sol qui s'est transformé en une croûte dure comme de la brique. En Australie, l'introduction de 24 lapins le jour de Noël 1859 se traduisit rapidement par une telle prolifération de ces animaux, qui détruisaient les récoltes et les pâturages, favorisaient l'érosion du sol par leurs terriers, que le gouvernement dut organiser une lutte pour la destruction des lapins à l'échelle nationale. D'autres destructions plus localisées peuvent nous sembler moins importantes, mais elles nous touchent plus directement. L'aménagement des régions côtières et riveraines altère souvent les paysages et détruit les sites naturels. Les grandes zones urbaines changent considérablement le peuplement et l'esthétique des forêts avoisinantes trop fréquentées : près de Paris, le sol des forêts apparaît comme une surface piétinée où résistent seulement quelques mousses, quelques graminées, des ronces et des orties. Combien de marais ou d'étangs ont-ils été comblés par des dépôts d'ordures ? De nombreux sites détruits de cette façon sont irrécupérables pour le biologiste, et pour le promeneur qui perd ainsi de nombreuses satisfactions esthétiques. Le professeur R. Heim déclare :« La destruction volontaire d'une relique vivante… est sur le plan philosophique et scientifique aussi grave peut-être que le meurtre d'un homme, et aussi irréparable que la lacération d'un tableau de Raphaël. Elle tait à tout jamais un morceau de la nature terrestre, c'est-à-dire un morceau du passé. »

Protéger la nature, c'est respecter la notion fondamentale d'équilibres qui caractérisent tous les rapports entre les êtres vivants et leur milieu, et c'est éviter la rupture de ces équilibres naturels. Par exemple, lors d'une promenade à la campagne, il est aussi primordial de faire observer à l'enfant le rideau d'arbres qui empêche le vent d'emmener la terre du champ, la broussaille voisine où nichent les oiseaux mangeurs d'insectes nuisibles, que d'expliquer le processus de la transformation du grain de blé en pain.

Laissons à Jean Dorst le soin de conclure : « On est revenu maintenant, mais avec trois cents ans de retard, à la conception d'AMENAGEMENT DU TERRITOIRE. Une région donnée doit être étudiée dans son ensemble, en fonction de la vocation de chacune de ses portions s'agençant en mosaïque et en fonction du but recherché. La solution proposée pour sa mise en valeur doit tenir compte de ces faits, indépendants pour la plupart de notre volonté et liés au climat, à la nature du sol, à la géomorphologie et aux impératifs biologiques. L'homme doit savoir les interpréter et seul un comité de « sages » groupant les spécialistes les plus divers, de l'économiste et du sociologue au biologiste, peut décider de la répartition des zones, dont l'ensemble doit dans toute la mesure du possible respecter la diversité des milieux naturels constituant les écosystèmes de notre planète. Cela permettra à l'avenir d'éviter bien des erreurs graves, comme cela s'est produit d'innombrables fois dans le passé. Cela évitera de construire des barrages hydro-électriques bientôt improductifs à cause de l'érosion et du changement du régime des eaux, et défigurant pourtant à jamais des vallées jusqu'alors heureuses. Cela évitera l'urbanisation et l'industrialisation de zones à vocation agricole qui disparaissent sous les maisons et les usines, alors qu'elles se rangent parmi les plus riches quant à leur productivité agricole. Cela évitera la mise en culture, à coups d'investissements gigantesques, de zones marginales sans vocation agricole, telles que marécages, et savanes tropicales au climat peu propice et aux sols fragiles. Cela évitera l'intoxication de la planète par les déchets industriels et par les produits chimiques répandus délibérément en doses excessives. Cela évitera aussi le massacre d'animaux, des plus petits aux plus grands, et la destruction d'associations végétales, à longue échéance au détriment de l'humanité. »(J. DORST, Avant que Nature meure.)









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