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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Que faire?

« J'ai de gros problèmes en ce moment avec mes deux fils, l'un de 16 ans, gymnasien, avec toutes ses facultés (manuelles et techniques), l'autre, légèrement retardé, gros, lourd, maladroit, âgé de 12 ans. Ils se chicanent depuis quelque temps et de plus en plus. L'aîné avait jusqu'à maintenant excellent caractère ; très doué dans tous les domaines, nous n'avions aucun problème avec lui. Comme son frère a un caractère colérique, assez difficile, il ne le supporte presque plus. J'exige de l'aîné, qui a plus de chance que de mérite de faire un effort pour comprendre son frère, etc. Par moments, il en a tellement assez qu'il m'inquiète ; il en devient aigri. Ils dorment malheureusement dans la même chambre, donc sont constamment ensemble. Le petit est pénible, a toujours quelque chose qui ne va pas. Il est « maniaque » avec l'ordre (ceci hérité de son père qu'il adore et veut imiter…). Mon mari est très sévère et le cadet ne se laisse pas aller à ses colères devant lui. C'est donc mon fils aîné et moi-même qui les subissons. Après une petite scène, il regrette toujours et redevient doux comme un agneau (car il peut être adorable), nous supplie de ne rien dire à papa. Souvent il me fait pitié et je n'en parle que plus tard pour ne pas le faire trop gronder. Malheureusement, nous passons toutes nos vacances ensemble au bord de la mer et les enfants ne se quittent jamais.

Vous avez certainement fait de véritables prouesses pour réussir à faire vivre normalement ensemble, jusqu'à maintenant, deux enfants aussi dissemblables au point de vue du caractère comme sur le plan intellectuel. Ce qui me surprend, ce n'est pas que ça se gâte, mais que cela ait duré jusqu'à ces derniers temps. Vous avez dû faire des efforts considérables, et votre fils aîné également.
Disons que, pour les parents, il est relativement normal de consentir toutes sortes de sacrifices au profit d'un enfant handicapé. Mais, pour un frère, le problème se pose différemment. Si, comme vous le dites, il n'a en effet pas de mérite à être doué, on peut dire aussi que ce n'est pas la faute du cadet s'il présente ces difficultés. Ce ne serait pas juste d'exiger éternellement de l'aîné toutes les concessions, sous prétexte qu'il a bien de la chance d'être intelligent et équilibré.
L'enfant faible ne doit pas être sacrifié, d'accord. Mais l'enfant doué non plus. Que celui-ci ait des moments d'impatience, quoi de plus normal ? N'a-t-il pas le droit, lui aussi, d'être ce qu'il est, de s'exprimer ouvertement à ses heures ?
Plutôt que de chercher à maintenir à tout prix des relations idéales (ou illusoires) entre eux, voyez ce que vous pouvez faire pour leur permettre, à l'un comme à l'autre, de poursuivre les intérêts qui leur sont propres. N'essaieriez-vous pas de leur aménager à chacun leur coin de chambre personnel, au moyen d'un rideau ou d'une planche de pavatex ? Sans grands frais, vous leur procureriez ainsi le sentiment de n'avoir pas à supporter constamment les goûts et les défauts de l'autre et ils auraient davantage de plaisir dans les moments où ils seraient vraiment ensemble. Avez-vous pensé à les encourager à se rattacher à un groupement de jeunesse différent, répondant à leurs aspirations si diverses ? Vous préparez-vous à l'idée que l'aîné va demander tout naturellement à pouvoir s'émanciper, peu à peu ?
Voilà quelques thèmes de réflexion qui, je l'espère, vous aideront à vous orienter dans la direction la plus favorable à l'épanouissement de chacun de vos fils.









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