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Le rôle du père.

Pour répondre au désir souvent exprimé par plusieurs d'entre vous, nous vous proposons deux articles sur le rôle du père. Le premier paraît dans ce numéro et concerne l'attitude du père dans une famille normalement constituée. Le second paraîtra en octobre et traitera de l'absence du père (réelle ou virtuelle).

L'autorité paternelle

De sa mère, l'enfant attend l'amour; de son père il attend d'abord l'autorité…
L'amour maternel et l'autorité paternelle sont deux des assises indispensables au bon équilibre des relations familiales. Cela n'interdit ni à la mère une certaine autorité sur ses enfants, ni au père de leur manifester sa tendresse, bien au contraire. Mais la hiérarchie des rôles de chacun doit toujours être respectée, dans le seul intérêt de l'enfant.

L'autorité n'est pas la tyrannie

Loin d'être contradictoires ou exclusifs, autorité et amour font bon ménage, se complètent et même se conditionnent parfois. La notion de justice doit être à la base de l'autorité, car l'enfant ne peut tolérer, ne serait-ce qu'une ébauche d'injustice.

Dans les tout premiers temps de l'enfance…

… le comportement paternel vis-à-vis de l'enfant n'a guère plus d'importance que celui de tout autre familier bienveillant : grand-mère, domestique, etc. La mère occupe pratiquement tout le champ de l'affectivité infantile et c'est indirectement à travers elle que le père peut faire sentier son action sur l'enfant. Une femme aimée et heureuse, sans soucis majeurs pour son foyer, a toutes les chances de donner à son enfant une affection saine, sereine, équilibrée, sans excès, ce que ne peut offrir celle qui souffre de la brutalité, de l'indifférence ou du caractère volage de son mari. Les mauvais maris font aussi les mères abusives.
Le rôle indirect du père ne diminue pas à mesure que s'accroît son rôle plus direct. Il se tient à côté ou, mieux, derrière la mère, afin de l'aider et de la réconforter dans ses moments de lassitude et d'inquiétude. Il doit être derrière elle, plus encore, lorsqu'elle s'adresse aux enfants sur le plan éducatif. Mais il a deux écueils à éviter. Le premier est de vouloir s'occuper de tout ; il faut laisser à la mère le soin des détails familiers et des menues sanctions qui seront mieux acceptées par l'enfant qui sent confusément qu'elles ne mettent pas vraiment en péril tout l'amour maternel. Le second consiste à devenir un père terrible et redoutable, aveugle, sans pitié, un véritable « père fouettard ». Il n'y a pas si longtemps que donner le fouet était un des principaux attributs paternels, et qu'une « bonne fouettée » était même censée avoir un rôle prophylactique non négligeable.
Il convient que le père, en toute circonstance et en toute hypothèse, quelle que soit son opinion personnelle, approuve et soutienne sans aucune réticence les opinions et les décisions maternelles devant les enfants, quitte à les discuter ensuite avec la mère en tête-à-tête.

Les interventions paternelles directes

Le père a aussi un rôle direct à jouer vis-à-vis de ses enfants. Lorsque son intervention est nécessaire, elle doit, dans la mesure du possible, être nette, brève, ferme, immédiate et mesurée : nette, parce qu'elle doit s'appliquer au fait précis et actuel et non pas permettre le rappel systématique de fautes passées ou même à venir ; brève, parce que les discours les moins longs sont les meilleurs, de même que les corrections ; ferme, parce que toute décision prise, même antérieurement par la mère, doit être exécutée sans brutalité comme sans défaillance ; immédiate, parce qu'une sanction ne doit pas, si possible, assombrir les temps à venir aux yeux de l'enfant ; mesurée, parce qu'elle doit être proportionnée tant à la faute qu'à la personnalité de l'enfant : on ne sanctionne pas également un même délit chez un enfant insensible et chez un hyperémotif déjà puni par sa seule anxiété.
« L'autorité du père est sans doute le pivot de l'harmonie familiale. Mais quel délicat réglage elle exige ! Les uns tiennent pour la main de fer, les autres pour l'indulgence et la faiblesse, et je crois que personne n'a tout à fait raison. Au lieu de diriger l'enfant en lui imposant sa manière de penser, sa manière de sentir, le père soucieux d'éducation intelligente devrait faire abnégation de sa personnalité et pénétrer dans les sentiments de son enfant comme s'ils étaient les siens propres. Il apporterait les lumières de son intelligence et de son expérience chez un jeune être dont il partagerait un instant les émotions et les sentiments. Le conflit est fatal si l'un ne se met pas à la place de l'autre. » (G. Robin.)
Il n'y a pas de véritable autorité sans amour. Cet amour paternel peut se manifester autrement que dans l'exécution des actes d'autorité indispensables. Il y a mille façons de le satisfaire. Par exemple, écouter un enfant, avec toute l'attention que celui-ci attend de son interlocuteur. Poil-de-Carotte dit à M. Lepic :
« Ainsi toi, par exemple, je ne t'aime pas parce que tu es mon père. Nous savons que ce n'est pas sorcier d'être le père de quelqu'un. Je t'aime parce que… parce que nous causons, là, ce soir, tous deux, intimement, parce que tu m'écoutes et que tu veux bien me répondre au lieu de m'accabler de ta puissance paternelle. »
L'enfant s'intéresse à de menus détails, à des problèmes sans importance réelle pour l'adulte, mais c'est l'assimilation de ces détails, la solution de ces pseudo-problèmes qui transformeront son esprit d'enfant en une intelligence adulte. Le père peut beaucoup par un intérêt soutenu, une patience inlassable, pour l'épanouissement intellectuel de son enfant. Entraîné à converser ou à discuter avec des adultes, il a une tendance aussi naturelle que regrettable à tout régler sans discussion avec celui-ci, voire à mépriser ses idées absurdes, ses opinions contestables pour imposer les siennes sans autre forme de procès. Il ne doit pas plus perdre son prestige et son autorité en acceptant d'entrer dans des querelles puériles ou des discussions avec son enfant, qu'il ne doit écraser sa personnalité naissante du poids de son expérience et de son autorité. Tout ici est affaire de mesure.
Le père, enfin, détenteur de l'autorité, l'est aussi de la justice. C'est pourquoi l'arbitraire est la plus grande tentation qui le menace en raison des solutions de facilité qu'il propose. Là encore, double écueil : ou bien tout trancher par un « C'est comme ça parce que c'est comme ça », ou bien se prêter au jeu de discussions sans fin sur des problèmes d'importance nulle : égalité des parts d'un gâteau ou petites mesquineries des enfants entre eux. Représentant la justice, il doit paradoxalement faire accepter les injustices relatives qui apprendront à l'enfant qu'un égalitarisme absolu ne règne pas dans la vie en société, symbolisée à une échelle réduite par la vie en famille. Les inégalités fatales, et nécessaires, entre enfants d'âge et de sexe différents seront plus facilement acceptées par eux, s'ils les voient entérinées par un père en la justice habituelle de qui ils ont confiance.


Le fait de mettre l'accent sur le rôle du père ne nous fait pas oublier la tâche des mères qui doivent faire face seules aux problèmes éducatifs. Qu'elles se rassurent, ils ne sont pas insolubles. (Voir à ce propos le numéro 3 des Entretiens sur l'Education, mars 1968).









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