
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
Lu pour vous: Votre enfant est aussi une personne.
J'ai demandé une fois au professeur Portmann, le zoologue de Bâle, s'il arrivait parfois à ses collaborateurs d'être blessés par un animal agressif. « Jamais, m'a-t-il répondu, car la première recommandation que je fais à quiconque vient travailler dans mon Institut, c'est de parler continuellement aux animaux. » « Mais je ne sais pas que leur dire, à vos animaux ! », s'écrie une jeune préparatrice. « Peu importe, répond le professeur ; dites-leur « bla-bla-bla », pourvu qu'ils sentent que vous le leur dites à eux. »
Naturellement, à un enfant, il faut dire autre chose que bla-bla-bla. Il y a des parents qui ne parlent jamais sérieusement à leur enfant, comme s'il n'était pas vraiment une personne, comme si ses idées n'avaient pas d'importance. « Dans notre famille, m'écrit l'une de mes patientes, ce n'était pas permis à un enfant d'être quelqu'un, une personne, d'avoir un désir, un goût, une opinion. » C'est en osant manifester ses désirs, ses goûts, et ses opinions, et c'est en sentant qu'on les respecte, que l'enfant prend conscience d'exister, d'être une personne distincte des autres. Il y a une violation de la personne de l'enfant à vouloir le diriger en toutes choses selon ce que les parents jugent le mieux, sans prêter l'oreille à ses propres préférences. Il en arrive à ne plus savoir quels sont ses désirs, ses goûts et ses opinions, et quiconque n'a plus ni désir, ni goût, ni opinions personnels, n'a pas non plus l'impression d'exister. Cela se voit dans des familles de haute prétention morale ou religieuse. Les parents sont si sûrs de posséder la vérité absolue que toute autre conception que la leur ne peut être à leurs yeux qu'une erreur grossière ; ils sont si sûrs de leur jugement en toutes matières qu'ils l'imposent à leurs enfants, pour leur biens, pensent-ils.
|
|
|