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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Si vos enfants n'ont pas les mêmes goûts que vous …

Vous avez bon goût. Depuis la naissance de vos enfants vous vous efforcez de créer autour d'eux un climat favorable à l'épanouissement des valeurs esthétiques.
Soudain, un coup de tonnerre dans cette atmosphère harmonieuse : vous découvrez que Gabrielle ne rêve depuis quelques semaines que de bijoux en toc et de satins brillants. Vous êtes à peine remise de votre surprise que Jacques vous annonce qu'il déteste le piano et désire apprendre à jouer du saxophone.
Vous êtes doublement déçue, car non seulement vous aviez cru préserver vos enfants de l'attrait du tape-à-l'oeil et de la facilité, mais vous pouviez prétendre leur avoir donné un exemple positif.
Alors ? Que s'est-il passé ? Est-ce la faillite ?
- Attendez donc un peu avant de vous alarmer ! Et d'abord, quel âge ont vos enfants ?
- 6 et 9 ans.
- Ah ! c'est tout à fait naturel.
- Comment cela, naturel ?
- Je veux dire qu'à cet âge, il est tout à fait normal que les enfants les mieux élevés traversent une période où leurs goûts paraissent être à l'opposé de ce que vous souhaitez pour eux. Il est même probable que cette période se prolonge (et se renforce !) jusqu'audelà de l'adolescence.
- Alors, à quoi bon mettre tout en oeuvre dans leurs jeunes années pour former leur goût et leur sens critique ? Si c'est pour en arriver là !
- Vous n'avez pas perdu votre temps. Au contraire, votre souci du beau et du bien a permis à vos enfants d'acquérir une base solide sur laquelle ils pourront bâtir plus tard un édifice de valeur. Mais je précise bien : plus tard.
En attendant, ils vont vivre une étape transitoire que vous auriez tort de prendre au tragique. Il vont tâtonner, hésiter, commettre des erreurs de goût certainement. Mais ce n'est qu'à ce prix que seront redécouvertes, puis assimilées, les valeurs essentielles.

Etape transitoire

Car il manquerait des anneaux importants à la chaîne de leur évolution si vos enfants adoptaient définitivement, sans les remettre en question, les préceptes qui vous paraissent les meilleurs. Et si cette nécessité met votre patience, votre sens esthétique et vos convictions à rude épreuve, consolez-vous : elle porte en elle les germes d'une éclosion future à laquelle vous aurez la joie d'assister, pourvu que vous ne désespériez pas.
Pendant quelques années, votre enfant va « passer au crible » tout ce qu'il a reçu de vous, tout ce qu'il a commencé par accepter ou à imiter sans même s'en apercevoir. C'est, en effet, souvent en s'opposant (en contestant !) qu'il prend vraiment conscience de ce qu'il est, veut ou préfère.
Cette démarche indispensable pour qui veut sortir de l'enfance correspond à une loi psychologique. Vous auriez tort de la considérer comme une offense personnelle. Si vous désirez qu'elle se déroule avec le minimum d'incidents pénibles, gardez-vous de vous sentir visée et de mettre de la sentimentalité là où il n'est finalement question que de « goûts et de couleurs » toujours très relatifs.
Voulez-vous que la période de tâtonnements et d'erreurs cause le moins de dégâts possible ? Evitez les attitudes crispées, les condamnations abruptes, le chantage sentimental.
Souhaitez-vous au contraire prolonger indéfiniment cette étape et la rendre douloureuse pour la famille entière ? Prononcez souvent des jugements sans appel, menacez, inquiétez-vous, désespérez !

Discutez

- On ne peut pourtant tout admettre ! Il y a des occasions où les parents seraient coupables de ne pas intervenir.
- Il n'est pas question de rester passif ou de démissionner. Simplement, nous rappelons aux parents consciencieux, et surtout à ceux qui sont anxieux, le danger que présentent les attitudes trop entières. Le but qu'ils se proposent est louable. Qu'ils ne faussent pas les opérations en employant des moyens qui déclenchent le résultat opposé à celui qu'ils avaient espéré.

Suggestions:

Vous n'aimez pas cette mèche qui cache la moitié du visage de votre fille. Non seulement parce que vous déplorez cette curieuse façon de se coiffer, mais parce que vous trouvez qu'elle se donne ainsi un air équivoque. Ne la heurtez pas de front, mais entrez en conversation avec elle. Demandez-lui pourquoi elle adopte cette coiffure, si elle se trouve plus à son avantage de cette façon ou si c'est simplement parce que toute la classe se coiffe ainsi. Quand elle vous aura donné ses arguments, alors seulement donnez votre avis à titre indicatif, sans l'humilier ou la condamner. Après cette passade, il y en aura peut-être une autre, d'un genre différent. Mais votre fille ne se croira pas obligée d'adopter des attitudes extrêmes ou de s'y maintenir avec obstination si vous vous contentez de désapprouver paisiblement, sans commencer une suite de combats qui ne favorisent pas l'harmonie familiale.
La musique préférée de votre fils, depuis quelques mois, est exactement celle que vos oreilles ne peuvent pas supporter. Il ne s'agit pas avant tout de décider, dans de grands éclats de voix, qui a le plus de sens musical dans la famille. Il s'agit de reconnaître que chacun a des besoins différents, actuellement, dans ce domaine particulier. Comment allez-vous vous arranger pour que chacun puisse trouver les satisfactions qu'il souhaite, sans nuire au repos ou… à l'équilibre mental d'autrui ? Ne chercheriez-vous pas ensemble les heures et les jours qui conviennent le mieux à l'audition de chaque genre de musique ? Et, si vous désirez que votre fils ne se bouche pas ostensiblement les oreilles à « votre » musique, il serait peut-être sage que vous fassiez un effort pour vous intéresser à la sienne.

Interrogez ! Discutez ! Proposez des arrangements ! Mais ne cédez pas à la tentation de condamner votre enfant parce qu'il n'a pas les mêmes goûts que vous !









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