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Les abonnés ont la parole : A propos de la contestation
Loin de moi l'idée de « contester » le bien-fondé et la vérité profonde de l'attitude préconisée par une grand-mère (1). On ne peut que souscrire au secret de vie des deux personnages évoqués : surtout aimer, c'est-à-dire écouter, prendre au sérieux, être ouverts en ne se laissant pas rebuter par des signes extérieurs qui n'ont souvent rien à voir avec le fond.
Toutefois, il me semble que dans toutes ces discussions sur les problèmes de la jeunesse (et de ses aspirations) face à ceux de la génération précédente, on se laisse aller à des tendances regrettables qui sont, entre autres, la généralisation et le manichéisme, qui nous amènent à ne plus voir que tous les mauvais d'un côté et tous les bons de l'autre. Si seulement nous pouvions nuancer nos jugements !
Ne pensez-vous pas, par exemple, qu'il serait juste d'accorder une pensée de sympathie à certains enseignants qui ont eu, leur vie durant, et bien avant la contestation, cette attitude compréhensive, et qui voient leur action et leur oeuvre bafouées, démolies, réduites à néant ? S'il est des professeurs, trop nombreux, qui ont voulu garder les distances et dont la seule préoccupation est la défense et la reconnaissance de leurs titres, il en est - et nous en connaissons - dont la fin de carrière est assombrie par tant de violence.
Depuis de longues années, ils offraient ce que les jeunes réclament aujourd'hui. Ils n'attendaient pas de reconnaissance, car ils ne pensaient pas accomplir quelque chose d'extraordinaire. Il est patent que les meilleurs et les plus généreux se sentent beaucoup plus responsables que les prétentieux ; ils sont aussi atteints beaucoup plus profondément par les mouvements contestataires que ceux dont la seule conscience est celle de leur valeur. Se sont-ils trompés ? Qu'auraient-ils dû faire ? Ils ne changeront pas d'attitude, soyons-en certains, mais la conviction sera moins profonde, l'enthousiasme moins vif, et le scepticisme apparaîtra, avec la lassitude et le découragement.
Les contestataires et leur cause y auront-ils gagné ?
(1) Voir le numéro de février 1969.
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