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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
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RETOURComment peut-on reconnaître qu'une personne est psychiquement malade ? La distinction entre la santé psychique et mentale et la maladie mentale est délicate et ne peut être faite que par le médecin. Lorsqu'une personne a un comportement bizarre, lorsque quelqu'un ne travaille plus, s'isole, néglige gravement ses devoirs, il ne sert à rien de gronder et de menacer. Il faut consulter le médecin de famille. Au besoin, celui-ci recommandera une visite chez un psychiatre (médecin pour maladies nerveuses) ou dans une policlinique psychiatrique. Les infirmières visiteuses et les services de santé publique peuvent également donner des conseils utiles dans de tels cas. Comme symptômes des troubles psychiques, on peut mentionner les insomnies prolongées, l'inappétence, les sentiments d'angoisse, l'irritabilité, l'agressivité, le manque de goût pour la vie et le travail, allant jusqu'à l'incapacité de travailler, la passivité, les perturbations de l'adaptation sociale et des relations humaines. Des troubles physiques de nature diverse peuvent également être des symptômes d'une affection psychique. Seule la conjonction de plusieurs symptômes constitue le tableau clinique d'une maladie. A cela il faut ajouter comme critère déterminant, l'intensité avec laquelle le malade souffre de son état et perturbe son entourage par son comportement. Malheureusement beaucoup de malades psychiques ne veulent pas consulter de médecin, parce qu'eux-mêmes ne se sentent pas atteints ou parce qu'ils ont peur d'être hospitalisés dans une clinique psychiatrique. Ils aimeraient guérir mais ils n'ont plus la volonté et le bon sens suffisants pour prendre les décisions nécessaires. C'est pourquoi les parents et amis ne devraient pas menacer le malade d'une hospitalisation mais bien plutôt essayer patiemment de l'amener à consulter de son plein gré un médecin qui puisse l'aider. Il est important que la maladie soit prise à ses débuts parce que les chances de guérison sont alors meilleures. Comment se comporter avec les malades psychiques? Les maladies psychiques et mentales sont très diverses, et il faudrait apprendre à se comporter de manière adéquate à l'égard de chaque patient et ceci pendant et après la maladie. Le médecin donnera les directives nécessaires dans chaque cas. Les familles ont parfois de la peine à accepter le fait de la maladie mentale d'un des leurs, et elles ont donc besoin d'aide dans ce domaine. On ne peut pas juger le comportement des malades psychiques selon les critères appliqués aux bien-portants. De manière générale, on peut dire : 1. Le malade psychique a droit à la même considération que le malade physique. Il faut le traiter et le respecter comme n'importe quel autre individu. Des termes tels que « fou » et des moqueries sont tout à fait déplacés. On ne ridiculise pas non plus un malade physique. 2. Les malades psychiques sont compliqués. Leurs réactions sont souvent imprévisibles. Le malade peut être un timide qui est plus vulnérable que les autres personnes ou un anxieux qui devient agressif par crainte. De plus, les malades psychiques sont exclusivement centrés sur eux-mêmes, ils sont intérieurement isolés et apprécient souvent plus la présence silencieuse et attentionnée d'une personne que des discours et des conseils. De la compréhension humaine et une affection sincère sont plus importantes qu'un activisme qui dénote parfois plus d'impatience et d'irritabilité que d'esprit secourable. Les malades peuvent mieux se maintenir et se guérir dans une atmosphère affectueuse que dans un milieu tendu. 3. Il vaut mieux ne pas discuter avec le patient de sa maladie et ne pas vouloir lui prouver qu'il a tort (par exemple lorsqu'il a des idées délirantes). Il faut lui faire sentir gentiment qu'on n'entre pas dans ses idées et chercher à le distraire et à l'occuper. 4. Il ne faut pas taquiner un malade, ni se moquer de lui ou le provoquer, mais le traiter avec tact. 5. Il ne faut pas contraindre un malade à tout prix, mais il ne faut pas non plus se laisser tyranniser par lui ou se laisser impressionner par son comportement maladif au point de lui laisser faire tout ce qu'il veut. Il faut intervenir avec fermeté et avec calme. Si un malade insulte son entourage, il ne faut pas le considérer comme une offense personnelle et ne pas lui en vouloir, c'est un symptôme de sa maladie. 6. Lorsqu'un malade fait des menaces de suicide, il ne faut pas les prendre à la légère. Tous ceux qui parlent de se suicider ne passent pas forcément à l'acte, mais on peut dire que tous ceux qui se sont suicidés ont porté cette idée en eux avant d'agir. 7. Des malades psychiques ne devraient pas être laissés à eux-mêmes. Il faut toujours tenter à nouveau de créer des contacts humains, même si cela est difficile. 8. Les malades psychiques ont souvent un besoin accru d'affection. Toutefois, pour leur éviter de nouvelles situations conflictuelles, il faudrait que, même guéris, ils demandent l'avis d'un médecin s'ils désirent se marier. 9. Les proches d'un malade et les personnes qui ont à s'en occuper doivent entretenir des relations de confiance avec le médecin traitant, et surtout se conformer à ses instructions plutôt que d'écouter les conseils des voisins ou d'autres personnes non qualifiées. Il faut en particulier veiller à ce que le malade prenne régulièrement les médicaments prescrits, ceci même s'il se porte bien, car des rechutes seraient possibles. 10. Les familles qui ont depuis plusieurs années la charge d'un malade mental, ce qui exige beaucoup de patience et d'amour, devraient se séparer de lui de temps en temps pour reprendre la distance et le calme nécessaires (vacances). Un changement provisoire de milieu est d'ailleurs souvent favorable au malade lui-même. Des services compétents peuvent aider à trouver une solution à ce genre de cas. Tous les bien-portants doivent se sentir responsables envers les malades. Ils n'ont pas le droit de les ignorer ou de les repousser. Au contraire, il faut les aider et leur être un soutien. Le texte ci-dessus est tiré d'une brochure intitulée : « Pour mieux comprendre ceux qui souffrent de troubles psychiques ». Nous vous en conseillons la lecture. Elle peut s'obtenir au Cartel romand H.S.M., 2, avenue de Rumine, 1005 Lausanne, au prix de 50 cts l'exemplaire |
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