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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURUne idée Avez-vous quelquefois affaire, dans votre famille ou parmi vos élèves, à des enfants handicapés physiquement? Peut-être, dans ce cas, l'exemple de Gros-Pierre et de Petit-Jean vous sera-t-il utile. C'est ce qui m'engage à vous en parler. Ma mère fut consternée quand elle s'aperçut que la jambe gauche de sa petite fille de deux ans ne se développait pas comme sa jambe droite. Il s'agissait, déclare le médecin, d'une « paralysie infantile ». On entoura la petite jambe des soins qu'on pratiquait alors ; mais d'emblée ma mère comprit - sans avoir étudié la psychologie - que l'important était de créer autour de l'enfant une ambiance de joie. Il fallait éviter qu'elle se sente différente des autres ; éviter qu'elle se prenne en pitié. Ma mère donc m'encouragea à sauter à la corde, à courir après un cerceau, à faire des rondes avec d'autres petites filles, même à grimper aux arbres. Jamais elle ne me dit : « Tu ne pourras pas. » N'avais-je pas des bras solides ? Une jambe vigoureuse ? Cette jambe, ma mère l'appela « Gros-Pierre »; la jambe débile qu'on massait et électrisait chaque jour reçut le nom de « Petit-Jean ». « Gros-Pierre », bien entendu, l'aidait de son mieux. L'avantage, vous le devinez : je n'étais pas le centre d'intérêt. Ce n'était pas moi que l'on soignait avec tant de sollicitude, c'était le « Petit-Jean ». J'apprenais en outre comme une chose toute naturelle qu'on peut s'aider mutuellement : Pierre aidait Jean; Jean aimait Pierre et tout le monde était content… C'est ainsi que, par une sage intuition, ma mère sut tirer parti de mon infirmité et faire de moi une très heureuse petite fille… Plus tard, ah ! oui, plus tard à 15 ans, à 20 ans, j'eus mes « débattues »! Mais c'est une autre histoire… et je suis convaincue que ma joyeuse enfance a été un fondement solide à mon équilibre d'adulte. Bien affectueusement, |
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