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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Mon enfant sera bon élève(1)

Bien des problèmes suscités par l'école seraient plus rares ou même inexistants si les parents connaissaient mieux les besoins vitaux d'un écolier, les conditions qui favorisent son « rendement» intellectuel, les erreurs classiques à ne pas commettre.
L'ouvrage que nous vous recommandons est écrit par trois spécialistes français : un pédiatre, un père de famille, un docteur en psychologie. Bien que les questions abordées se rapportent plus particulièrement aux écoles françaises, nous sommes persuadés que les lecteurs avertis sauront en retirer un immense profit, quelle que soit la région qu'ils habitent. Car la grande majorité des sujets traités les intéressent sûrement : « De quoi un enfant a-t-il besoin pour être « en forme »?» « Les bons élèves livrent leur secret ». « Le vomissement du matin ». « La fatigue ». « Comment s'acquiert et comment ne s'acquiert pas l'orthographe?» «Les trois erreurs fatales». «L'enfant paresseux». «Le psychologue répond à vos questions et vous aide à résoudre vos problèmes », etc.

Voici deux chapitres qui vous donneront une idée de l'esprit dans lequel sont envisagés les sujets proposés. Dans les mois qui viennent nous publierons d'autres passages susceptibles de vous aider mais il nous a paru utile de choisir pour commencer ce fragment sur les besoins fondamentaux de l'écolier et sur l'aide à leur apporter. Cette connaissance est la base indispensable d'un bon départ dans la carrière d'étudiant. L'enfant n'est pas uniquement un cerveau et ses résultats scolaires dépendent directement de son équilibre général.


Les besoins fondamentaux de l'écolier

Le besoin de mouvement. - Comme le jeune animal, écrivent Debré et Douady, le jeune enfant a un besoin absolu de mouvement. L'immobilité prolongée provoque chez lui des troubles importants. Il s'agit d'un besoin organique, aussi profond que les besoins de sommeil et de nourriture. On sait d'ailleurs que la nutrition et le développement des muscles et des os sont différents selon que les muscles sont en mouvement ou au repos ; des troubles variés, portant notamment sur l'ossification, apparaissent chez les sujets qu'on est obligé de maintenir immobiles et allongés.

« A l'écolier, il faut invinciblement l'agitation, le cri, la respiration violente, l'activité du jeu. Cette activité un peu explosive et essentiellement libre n'est pas remplaçable par la leçon de gymnastique, ni par l'exercice sportif, car elle est la seule qui précisément met en jeu tous les muscles du corps dans un désordre utile.» Dans la vie d'un écolier, on peut distinguer schématiquement trois sortes d'activité : l'étude, nécessairement immobile, du moins dans les conditions actuelles de nos écoles ; l'exercice physique sous la forme de leçons et de compétitions organisées, donc « dans les règles » et avec une certaine contrainte ; et l'activité physique absolument libre sans aucune contrainte. Ces types d'activité sont tous trois indispensables et doivent alterner de la façon la plus heureuse et la mieux appropriée possible dans la journée de l'enfant.

L'activité libre, ce sont les explosions de cris à la sortie de l'école, les jeux avec les frères et soeurs à la maison, les ébats du jeudi avec les camarades, la dépense physique sans règle ni contrainte, dans la nature, le dimanche et en vacances.

Le besoin du rythme se rattache, d'une part au besoin de mouvement et, d'autre part, au goût de l'enfant pour la musique et le chant. Le sens et le besoin de rythme font partie intégrante du comportement humain. Les danses, qu'elles soient rituelles ou d'amusement, ont toujours constitué une activité fondamentale des sociétés humaines.

La vie dans la nature, la lumière, le soleil. - L'enfant, comme ses parents, aime vivre au contact de la nature, non seulement pour se déplacer en liberté, respirer l'air et s'exposer au soleil, mais pour observer la vie végétale et la vie des animaux.
Le besoin de lumière solaire est, comme on le sait, fondamental. Nous rappelons que nous devons nous exposer à la lumière solaire pour que notre peau fabrique la vitamine D et que, pyschologiquement aussi, l'exposition aux rayons solaires est pour nous un besoin profond. Cependant, il convient d'éviter les abus qui ont été commis au cours des quelque 20 ou 30 dernières années ; les expositions trop prolongées aux rayons solaires, les interminables bains de soleil sont dangereux.

Le besoin d'un coin personnel. - A l'opposé de ce besoin d'air et de soleil il y a aussi le besoin d'isolement, de coin personnel. Une enquête portant sur deux groupes d'enfants de niveaux d'intelligence égaux, et dont l'un était arrivé en fin d'études primaires à l'âge normal, l'autre avec un an de retard, soulignait l'importance de ce « coin » personnel réservé à l'enfant pour faire ses devoirs, jouer, lire, méditer, « être tranquille » enfin.
Une table et un tiroir où l'enfant pourra ranger ses trésors, et pour lequel, s'il le désire, vous lui offrirez un cadenas dont il aura la clé, sont l'un des meilleurs cadeaux que vous puissiez lui faire. Comme l'écrit un éducateur :« S'il n'a pas d'endroit où cacher ses trouvailles et ses secrets, il les portera dans son cÅ“ur, et son coeur vous sera fermé à clé. Il vaut mieux que ce soit un tiroir…»

Le droit au silence. - Dans certains foyers, la radio, la télévision, les disputes et les cris se livrent une concurrence enragée, dont le résultat est la nervosité des adultes et l'abrutissement des enfants.
Des enquêtes faites sur les bons élèves prouvent que ceux-ci proviennent de foyers où le calme règne. C'est d'ailleurs facile à comprendre : comment une intelligence pourrait-elle se cultiver alors qu'on fait tout pour l'étourdir ? Etourdir, d'après le dictionnaire : causer dans le cerveau un ébranlement qui trouble, qui suspend en quelque sorte la fonction des sens. Si vous faites vivre votre enfant dans le vacarme, plaignez-vous qu'il soit étourdi !

Le besoin d'alternance. - Certains enfants, ponctuels dans leur travail, font preuve à la maison d'une lenteur qui exaspère leurs proches : une minute pour enlever la première chaussure, un quart d'heure pour ôter l'autre !
- Tu traînes !
On a tort de houspiller cet enfant. Il se détend en flânant : est-ce un mal ? Perdre du temps est pour lui un moyen d'en gagner, pour qu'ainsi il « récupère ».
Une autre détente du travail scolaire consiste dans la pratique d'une activité différente : peinture ou dessin, musique, lecture, sport. Là, c'est un effort qui repose d'un effort différent ; c'est ce qu'on appelle le contre-effort. Nous adultes ne faisons pas autre chose lorsqu'à nos moments de loisir nous faisons du jardinage ou du bricolage.

Enfin, étant donné qu'à l'école l'emploi du temps est strict, l'horaire à la maison peut s'accommoder d'une certaine souplesse : que l'heure du goûter, de la toilette, ne soient pas des heures militaires ; que les jours de congé ne soient pas trop chargés en loisirs « programmés ». Et si par hasard un soir on fait une fantaisie en allant au restaurant, ou en prolongeant la soirée avec des visiteurs, ne croyez pas que cette exception nuira au travail du lendemain ; au contraire, elle le stimulera. Rien de plus stimulant que la fantaisie.

Le besoin de protection contre l'ennui. - Ennui = fatigue ; voilà une équation que nous, parents, devront avoir présente à l'esprit le soir au retour de l'école, les jeudis et dimanches, en vacances. Cette fatigue que cause l'ennui se traduit par une mauvaise mine, le mal à la tête, des maux de ventre.


La meilleure manière d'aider ses enfants dans leurs études

Pour une majorité de parents, aider un enfant dans ses études, c'est lui faire refaire à la maison la division à deux chiffres, ou l'analyse, qu'il n'a pas comprises en classe.
Mais il y une manière plus prévoyante et plus facile d'aider un enfant, même avant qu'il aille à l'école : c'est d'encourager les qualités qu'il possède, très petit, et qui lui seront utiles à l'école. Alors que souvent, parce qu'on fait une éducation au jour le jour et sans penser à l'avenir, ces qualités, on les détruit. Il s'agit d'abord du désir que l'enfant a de grandir et de faire par lui-même ce qu'il voit faire aux autres. Cela le rend capable de grands efforts. Il s'agit en deuxième lieu de la curiosité.
Par définition, l'enfant arrive au monde ayant tout à apprendre : à saisir avec les mains, à marcher, à parler. Qui dit apprentissage dit effort, car ce n'est pas à la première tentative que le geste sera correct, que la marche sera stable, et le mot bien prononcé. Ces efforts, l'enfant les fait tout naturellement. Regardez-le à 8 mois, essayant de faire passer un anneau d'une main dans l'autre. Pour y arriver, il recommence dix fois, vingt fois. A un an, pour se tenir aux barreaux de son parc, dix fois, il essaie, et retombe, et autant de fois recommence. A dix-huit mois, pour arriver à faire entrer une perle dans une bouteille, il est capable de la même persévérance. Jusque-là tout va bien pour lui, car il fait ses efforts seul, dans son lit ou dans son parc. Personne ne le dérange, car il ne dérange personne ; souvent même, on applaudit à ses réussites. Là où les choses se gâtent, c'est lorsqu'il prétend faire tout seul des gestes que l'on faisait pour lui jusqu'alors : il veut manger seul, il veut choisir ses jouets seul, il veut s'habiller seul. Et cela vers 2 ans et demi, 3 ans, lorsqu'il a pris une certaine conscience de sa petite personne, il le crie haut et fort, comme un défi, comme une revendication : « Moi tout seul, moi tout seul !» Alors, disions-nous, les choses se gâtent pour lui. Car évidemment, il est maladroit au début. C'est normal. Mais maman est pressée et, au lieu de laisser l'enfant faire des efforts pour enfiler ce manteau récalcitrant, elle le lui met, même si elle n'est pas pressée ; au lieu de le laisser se déshabiller seul, ce qui prendrait peut-être dix minutes, en un tournemain, c'est plus facile, l'enfant se retrouve tout nu et prêt pour son bain. Et ainsi de suite.

Il est souvent nourri, lavé, habillé par les mains de sa mère, alors que les siennes, qui étaient si impatientes de s'exercer à ces gestes familiers, restent désoeuvrées et malhabiles. Ou bien, quand il s'évertue patiemment à faire tenir sa tour de cubes, on l'interrompt, sans égard pour son effort et sans raisons valables. Ou bien encore, il veut aider à mettre le couvert, on refuse :« Tu es trop petit ».
Si l'on arrête net ses efforts, si on l'empêche de tenter son entreprise difficile (et les enfants ont naturellement envie de faire des choses difficiles), d'abord on refuse à l'enfant la satisfaction de la réussite, ensuite on lui ôte toute confiance en lui-même. Pourquoi lui répéter :« Tu es trop petit, tu n'y arriveras pas »? Mais qu'il essaie donc, même s'il tombe, de porter ce paquet qui vous semble trop lourd ! Demain, il sera plus grand, mais ce sera peut-être trop tard.

C'est là que nous voulons en venir. A l'école, il aura sans cesse des efforts à faire. Il se trouvera sans cesse devant des tâches qui lui sembleront difficiles. A la maternelle, pour ôter son manteau, en 11e (C.P.) pour apprendre à lire, en 10e (C.E.) pour résoudre un problème. Et s'il n'y arrive pas, d'abord vous ne serez pas là pour les faire à sa place. Ensuite, vous ne pourrez pas, sans mauvaise conscience, lui dire : « Mais fais donc un effort » si vous l'avez sans cesse découragé quand il en avait envie.

Encouragez-donc chez votre enfant toutes ses tentatives, au fur et à mesure qu'il grandit, par exemple pour couper la viande, nouer sa serviette ou ses lacets, se laver seul ; vers 6-7 ans, pour faire des commissions ou son lit, confectionner ou réparer des objets, s'occuper d'un enfant plus jeune ; vers 7-8 ans, laissez-le aller seul à l'école, si elle n'est pas trop loin, laissez-le allumer le gaz - sous votre surveillance discrète - ou recoudre un bouton.


(1) «Mon enfant sera bon élève» par le Dr J. Levine, G. Perrenoud et le Dr G. Vermeil. Ed. Stock, coll. Laurence Perrenoud. Prix: Fr. 24.50









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