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Quand les adolescents disent: «Les réunions de famille, pouah !»

La question va se poser, peu avant Noël, dans plusieurs familles : que faire lorsque les enfants, devenus jeunes gens, se déclarent tout à coup réfractaires à la traditionnelle fête de famille ?
Ils vont chercher mille excuses pour ne pas y assister. Eux qui sautaient joyeusement dans les bras de leurs tantes, parrains ou grands-parents estiment un beau jour que rien n'est plus ennuyeux sur terre que leur compagnie.
Le coup est pénible pour l'amour-propre familial. Et quand c'est d'une réunion de Noël qu'il s'agit, la maman risque de voir là encore plus qu'un geste de révolte passagère, quelque chose comme un rejet brutal des valeurs enseignées.
Disons donc tout de suite que cette réticence des adolescents est chose courante, et que le premier piège à éviter est d'en faire une tragédie.
L'adolescent normal remet tout en question une fois ou l'autre, mais la plupart de ses attitudes n'ont encore rien de définitif.

La méthode forte

Même si la mère supporte très bien cette déception, elle va naturellement penser à la déception de la grand-maman ou des autres invités. Faut-il, par respect pour les membres les plus âgés de la famille, obliger les jeunes à faire acte de présence, de gré ou de force ?
C'est chose faisable. L'inconvénient de cette méthode autoritaire est qu'au lieu de combattre le mal par sa racine, elle a tendance à l'aggraver…
Il est probable qu'un adolescent de tempérament docile se contentera de faire le poing dans sa poche, mais ceux qui sont réellement en période de crise y trouveront un motif de plus pour renforcer leur opposition et la manifester plus violemment à la prochaine occasion.
Il est sans doute plus raisonnable de se dire que si les traditions sont une bonne et juste chose, le plus sûr moyen d'en dégoûter les autres est d'en faire une obligation rigide.

La manière souple

Avec l'aide d'une psychologue dotée d'une famille nombreuse, j'ai essayé de définir en quoi pourrait consister une méthode plus souple.
L'idéal est de trouver une idée qui donne aux adolescents l'envie, la curiosité, de venir quand même à cette fameuse réunion.
Il faudrait oser, en leur honneur, bousculer la sacro-sainte tradition pour la rendre moins rébarbative à leurs yeux.
Par exemple, on pourrait décider que la sempiternelle volaille cédera cette année la place à un buffet froid, moins guindé. Ou lancer l'idée d'un barbecue - selon la place dont on dispose - dont la responsabilité reviendrait précisément au contestataire. Ce qui lui donnerait une occupation et une occasion de se sentir utile.
Le problème est facilité si les jeunes gens sont plusieurs frères et soeurs ou cousins-cousines, car alors on pourrait envisager de leur donner d'autres sortes de responsabilités : que ceux qui savent jouer d'un instrument, n'importe lequel, trouvent un accompagnement original pour les chants traditionnels (à prévoir d'avance) ; apportent un disque de leur choix pour le faire connaître aux plus âgés et expliquent pourquoi ils l'aiment ! qu'ils préparent éventuellement un intermède de danses populaires avec accompagnement de pick-up. C'est beaucoup demander à des réfractaires, nous sommes bien d'accord, mais il n'est pas impossible que le fait de se sentir plus intéressants, d'avoir un rôle précis à tenir, n'en déride quelques-uns.
Enfin, lorsqu'on parle de souplesse, cela veut dire bien entendu que les aînés auront quelques concessions à faire…

Les concessions

Le plus gros reproche que ces jeunes gens font aux réunions de famille : c'est trop long, on s'ennuie.
Une concession très sage serait d'assouplir l'horaire habituel. Les parents se montreraient judicieux d'autoriser leurs fils ou filles à se livrer ce même jour à quelque loisir de leur goût, un sport ou une réunion entre amis, et ainsi de ne pas les obliger à venir dès le début de la réception.
On admettra aussi, détail plus ou moins important selon les milieux, que la tenue vestimentaire ne soit pas « du dimanche ». Ou encore que les manières, formules de politesse et autres marques extérieures de respect (embrasser en arrivant, embrasser en repartant) ne soient pas très au point.

Jusqu'où aller dans la voie des concessions ?

Suivant les convictions familiales, il restera peut-être seulement la lecture biblique comme domaine intouchable et obligatoire. Lecture suivie de chants en commun. Il sera nécessaire, à ce moment-là, d'avoir préparé assez de copies des paroles pour que chacun puisse y participer.
Ou même, il restera seulement un rapide passage de l'adolescent, venu « dire bonjour», et vous saurez que c'est déjà, de sa part, un effort d'amabilité. Vous aurez pris soin de lui rappeler, si besoin est, à quel point son passage fera plaisir à tel ou tel membre de la famille, surtout s'il va jusqu'à lui demander des nouvelles de sa santé.

Tout cela vous laisse-t-il entrevoir une fête assez réussie malgré la petite ombre au tableau ?

Le plus difficile pour la maman sera peut-être de convaincre le papa (ou inversement) que la souplesse n'est pas une démission, mais un accommodement au nom de « l'art de vivre ensemble ».

Si vous vous sentez capable d'organiser la grande fête de famille avec participation active des enfants, adolescents, et sans rien sacrifier du plaisir des grands-parents, vous savez aussi que cela exigera de vous un gros effort de préparation. Demandez-vous si vous y êtes résolue, car la fatigue de dernière minute est inévitable.

S'il vous semble impossible de retenir, même brièvement, ces adolescents pressés de fuir, dites-vous - plutôt que d'aggraver le cas par des reproches véhéments - que d'ici peu d'années, leur attitude s'assouplira elle aussi ; et que le parfum des friandises de leur enfance leur semblera de nouveau chose douce…









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