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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
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RETOUR«Pourrait mieux faire» C'est un des problèmes les plus faux dont le monde des adultes encombre le monde des enfants. « Pourrait mieux faire »? Oui, certainement ; mais à condition que vous expliquiez pourquoi il ne fait pas mieux, et comment, par quels moyens il fera mieux. Des exemples : Voici un enfant normalement intelligent, raisonnable, désireux de faire zéro faute en orthographe, ou même, tout simplement, dix fautes au lieu de vingt-cinq, et qui se promet, avant chaque dictée, de faire bien attention. Or le résultat reste très mauvais. En réalité, il est dyslexique et dysorthographique. Il ne pourra mieux faire que si on le confie à un rééducateur. On n'arrivera à rien en faisant appel à sa volonté, car il est complètement dépassé par sa dysorthographie. Voici un autre enfant, « qui s'en fiche ». Peut-être faudrait-il commencer par savoir ce qui a entraîné chez lui le désintérêt pour l'école : raisons familiales, échec en début de scolarité ? Ce n'est qu'un contact absolument nouveau, soit avec son père, soit avec le maître, qui peut modifier son attitude. En revanche, le « pourrait mieux faire » est perçu par l'enfant comme une confirmation du fossé qui s'est creusé entre l'école et lui. Voici un troisième enfant, bien gentil, réceptif, et qui, dans le fond, veut bien faire, mais pense surtout à jouer. On s'aperçoit qu'il accorde trop d'importance à l'idée de briller auprès de ses camarades. Il faut le mettre en garde contre son attitude. C'est par la confiance et par le dialogue qu'on peut faire évoluer ses idées, non en formulant des exigences vagues :« Tu n'as qu'à mieux travailler», etc. Le genre d'analyse qui précède devrait être fait pour chaque enfant dont la maîtresse dit : « Pourrait mieux faire ». Est-ce un étourdi, un « opposant » braqué contre tous les adultes, un bébé attardé, un anxieux, un enfant qui a des soucis ? Des raisons d'incompréhension s'ajoutent parfois aux raisons d'ordre affectif ; c'est, par exemple, parce qu'il n'a pas compris l'accord des adjectifs qu'un enfant est mauvais en orthographe ; ou le mécanisme de la retenue, qu'il ignore, l'empêche de réussir en calcul. Il suffirait que la maîtresse lui donne deux ou trois répétitions pour qu'il rattrape son retard, ou encore qu'elle donne des instructions à la maman, afin qu'elle montre à l'enfant ce qu'il n'a pas bien appris. « Pourrait mieux faire » voilà une formule que les parents ont le droit de retourner contre la maîtresse, si celle-ci se borne à l'appliquer à l'enfant, sans dire comment s'y prendre pour qu'il fasse mieux. |
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