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Dialogue avec une infirmière: Comment se passe l'entrée à l'hôpital

L'enfant qui est hospitalisé pour la première fois peut certainement en ressentir un choc. Dans un hôpital moderne, quels moyens sont prévus pour amortir ce choc, atténuer les craintes ?

J'ai posé la question à Mlle Ferrier, infirmière-chef à la Clinique de pédiatrie de Genève. Je croyais qu'elle allait m'énumérer deux ou trois recettes réglementaires, appliquées automatiquement aux arrivants, comme si le problème avait été résolu une fois pour toutes dans les établissements à la page. Mais c'était une vue des choses un peu trop simpliste.

Mlle Ferrier a tout de suite mis le doigt sur les nuances de la réalité :

- Je pourrais vous dire comment on aimerait que l'accueil se passe, dans l'abstrait, dans l'idéal… mais vous savez bien que les choses ne se plient pas si facilement à un modèle. On ne fait jamais tout ce qui pourrait être fait… Nous donnons aux enfants une jolie brochure, qui raconte, avec beaucoup de dessins, ce qui se passe à l'hôpital. Cette brochure sert à amorcer le dialogue. Mais elle ne se suffit pas à elle-même : elle ne prend toute sa valeur que si quelqu'un peut la lire avec l'enfant.

- Comment se passe l'arrivée ?

- En douceur. La mère peut assister aux premiers examens et accompagner l'enfant à sa chambre, le déshabiller elle-même pour que la séparation soit moins brusque. Mais déjà ce principe n'est pas toujours applicable ; les examens peuvent durer trop longtemps, alors que la mère ne dispose pas de toute sa matinée… C'est avec les bébés que la difficulté est la plus grande, car il s'agit souvent de la première séparation. La maman est angoissée, et son angoisse est très communicative.

- L'enfant peut-il garder un objet personnel, apporter un jouet ?

- Parfaitement.

- La mère fait-elle bien de venir à toutes les heures de visite autorisées, au risque de renouveler chaque fois de choc de la séparation ?

- Quelle vienne, oui, elle pourra même parfois donner un repas ou quelques soins, si l'enfant pose un problème particulier. Si elle ne peut pas venir, qu'elle se fasse remplacer par une personne que l'enfant aime. Il voit beaucoup de visages nouveaux, cela lui fait du bien de retrouver ceux qu'il connaît. S'il pleure à la fin des visites, cela ne dure que cinq minutes.

- Avez-vous remarqué des erreurs dans l'attitude des parents ?

- Des parents qui disent : « Attention, si tu es vilain, le docteur va te faire une piqûre », « l'infirmière va te prendre », ou « tu iras à l'hôpital »… ça existe encore ! Ou, le premier jour, des mamans qui disent : « Ne t'en fais pas, je vais rester derrière la porte »… si bien que l'enfant appelle.

- Pouvez-vous donner un conseil aux mères ?

- Je pense que le mensonge est la pire des choses. Le mieux à faire est de décrire aussi simplement que possible ce qui doit se passer, même s'il s'agit d'une intervention chirurgicale. Dire le pourquoi de l'hospitalisation, ce que font les infirmières, pourquoi les prises de sang, qui sont un geste « agressif », comment se passe la journée.

- Les parents n'ont-ils pas souvent de la peine à rencontrer le médecin ou à obtenir des renseignements auprès des infirmières ?

- Ils reçoivent une feuille avec le nom du médecin et ses heures de réception, en même temps que des renseignements sur le service social. Ils peuvent aussi s'adresser à toutes les infirmières et surtout ne pas avoir peur de leur poser des questions naïves. Ils sont parfois déçus que les infirmières ne devinent pas leurs problèmes, ne viennent pas au-devant de leurs questions… Ceci n'est pas un manque d'intérêt de la part du personnel, mais la jeune infirmière est une personne qui n'a pas encore beaucoup vécu ; elle peut manquer de maturité, car ce n'est pas une chose qui s'apprend dans les livres. Il ne faut pas voir là de la mauvaise volonté.

Ces lignes montrent qu'on est loin d'une solution acquise une fois pour toutes. A chaque arrivée se renouvelle la rencontre entre plusieurs personnes qui attendent beaucoup les unes des autres. Une certaine atmosphère se crée, chargée de plus ou moins de crainte et de confiance, et c'est ce climat dont l'enfant s'imprègne.









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