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L'enfant face à la mort. Comment dire la vérité?

Si dans les livres traitant d'éducation on parle beaucoup de l'initiation à la vie, il s'agit surtout des questions touchant à la naissance ; il existe à ce propos une abondante documentation à la disposition des éducateurs. On parle beaucoup et avec raison de l'importance de l'éducation sexuelle et des répercussions, positives ou négatives, entraînées par l'attitude des parents et les réponses qu'ils donnent au sujet de la procréation et de la naissance.
Qu'en est-il au sujet de la mort ? Ce problème n'est absolument pas évoqué ; et pourtant il se posera à chaque famille une fois ou l'autre. Ne devrait-on pas rendre également les éducateurs conscients des traumatismes causés à l'enfant pas les problèmes suscités par la mort ?
Comment s'étonner, par exemple, qu'un enfant soit terrifié par des cauchemars après des explications comme celles que j'ai entendu donner à une fillette. Celle-ci demandait où était sa grand-mère et sa maman lui a répondu : « On l'a mise dans une grande boîte et puis on l'a déposée sous la terre. »

Comment faire et que dire ?

Comme pour l'éducation sexuelle, il s'agit d'être disponible et de dire la vérité simplement.
Dans les deux cas, on ne donnera pas un beau jour une « conférence solennelle » à l'enfant afin de tout lui révéler… Bien mieux, on sera vigilant pour répondre à l'enfant, lui dire la portion de vérité convenant au moment (quitte à progresser très lentement), l'amener à formuler les questions si on le sent tourmenté, et respecter les périodes où le sujet ne l'intéresse pas.
On me dira qu'il n'y a pas grand-chose de précis, de bien défini à expliquer quant à la mort et qu'il s'agit surtout de convictions personnelles.
J'en suis consciente ; c'est pourquoi je me bornerai à donner quelques réflexions d'ordre pratique que j'ai faites alors que nous avions à expliquer à notre fils de trois ans la mort de son aîné.

Informer

D'abord, je l'ai déjà dit, il faut répondre à l'enfant, en évitant de lui raconter des histoires qu'on devra ensuite corriger.
Puis, formuler les mots (par exemple : mort, décès, cimetière, cercueil) que l'enfant va entendre et qu'il vaut mieux lui expliquer simplement afin qu'il n'imagine pas des choses mystérieuses et inquiétantes. Mais là encore, il y a la manière, la progression lente :

cimetière : parler d'abord d'un jardin, puis d'un jardin en souvenir de ceux qui sont morts et, parfois beaucoup plus tard, donner des précisions, mais seulement quand l'enfant est capable de les entendre.

mort : dire que le corps ne vit plus. Montrer, par exemple, une photographie en disant qu'elle n'indique pas si la personne est gaie, gentille, intelligente, ce qu'elle aime, etc., et que justement ce que la photo ne montre pas « reste vivant » pour nous. (Certains diront « monte au ciel », « va autre part »).

Et si l'enfant demande comment on « monte au ciel », imaginant une échelle ou un escalier, lui montrer la buée qu'il fait en soufflant dans l'air froid et lui dire que cela ressemble à ce souffle. Là encore on touche au domaine délicat des convictions personnelles et il faut aussi tenir compte des connaissances toutes scientifiques de nos enfants au sujet des Apollos, spoutniks, satellites et cie.

cercueil : certains psychologues recommandent d'éviter qu'un enfant de moins de sept ans voie le corps ; pour les plus grands, il est souhaitable de leur laisser le choix.

Je n'allongerai pas ; on agira de même pour les autres termes à expliquer ; parfois l'on hésite, perplexe ; en demandant à l'enfant ce qu'il répondrait, on est souvent orienté sur ce qu'il désire entendre pour être rassuré.

Rassurer

« Quand je serai mort, est-ce que vous serez encore mon papa et ma maman ?»- Lui montrer que nous aimons autant ceux qui sont morts et que nous restons liés à eux.

« Est-ce que je mourrai bientôt ? » - Lui répondre que normalement on vit très vieux.

« Pourquoi est-il mort ? » - Cette question cache souvent un sentiment de culpabilité surtout chez un enfant qui a perdu un frère ou une soeur ou l'un des parents : d'une part, il peut se sentir soulagé d'être débarrassé d'un rival, d'autre part il risque de se croire coupable ; quel enfant n'a pas, dans un moment de colère, souhaité voir disparaître l'autre ?

« Est-ce que je sais faire comme… » ? - Lui montrer toujours qu'on l'aime tel qu'il est et éviter de rechercher des ressemblances ou de comparer l'enfant avec le défunt.

« Là où il est, a-t-il assez à manger (d'habits, de jouets) ? » - Là encore, rassurer ; il semble que l'idée d'une vie après la mort soit naturelle à l'enfant.

Après avoir mentionné ces quelques points, j'en viendrai à l'essentiel : l'enfance doit être dominée par la joie. Or, notre enfant ne saurait être joyeux si nous sommes tristes, et son visage est pour nous un vrai miroir.

Ne laissons donc pas peser sur lui la tristesse ; un enfant qui a vu pleurer sa mère sera assombri, angoissé, et quel mal inutile on lui fait là. Il en est de même des habits de deuil qui inquiètent les enfants (les nourrissons eux-mêmes marquent leur préférence pour les couleurs vives).

On m'objectera peut-être que l'enfant risque d'être sensible à votre gaîté en se demandant si vous serez aussi « tout content » quand il sera mort ! C'est pourquoi il faut, calmement, en attendant un moment de sérénité, lui dire qu'on est très triste d'être séparé du défunt mais qu'on est si content d'avoir encore des sujets de joie tel que de l'avoir lui.









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