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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURL'enfant face à la mort. Désir de tuer - Crainte de la mort - Ta-ta-ta, je te tue ! - Attention, je tire ! - Paf, tu es mort ! Tout cela, naturellement, accompagné du bruitage qui convient. Vous êtes effaré, inquiet, déçu. Car vous vous efforcez de faire vivre vos enfants dans un climat de paix et de tolérance. Vous vous demandez d'où ils tirent ce vocabulaire et ces gestes éloquents et ce que vous pourriez imaginer pour les empêcher de jouer à longueur de journée des scènes guerrières. Les bandes dessinées, la radio et la télévision ne sont ni les seules, ni même les premières responsables de ce besoin de combattre, de menacer, d'attaquer. Bien sûr, elles jouent leur rôle. Mais, il faut le savoir et le reconnaître, l'instinct existait au fond de la nature humaine bien avant l'invention des moyens modernes de communication ! Vous aimeriez limiter les dégâts et empêcher votre enfant de prendre goût aux armes et aux combats guerriers. Vous avez raison. Mais notez bien deux choses importantes : 1. On ne peut pas supprimer un instinct. On peut seulement le canaliser, l'orienter, lui donner une possibilité de se sublimer. 2. Si votre enfant évolue normalement, il ne restera pas toute sa vie dans cette « phase guerrière ». C'est une étape. Une étape qu'il vaut mieux vivre à 4 ou 2 ans qu'à 45 ! Si donc vous êtes nanti d'un enfant (c'est un garçon, peut-être. Tiens, quelle coïncidence !) qui est hanté par les pistolets, les épées et les mitraillettes, ne croyez pas que vous avez mis au monde un futur gangster. Dites-vous plutôt qu'il est entré dans cette phase de son développement où, ayant pris conscience d'une partie de ses forces, il en joue, comme pour apprendre à les manipuler. Regardez les chatons, les chiots, ou les renardeaux : ne jouent-ils pas également à se guetter, se provoquer, se mordiller, lutter ? Après une période plus ou moins longue pendant laquelle il aura pu se livrer à ce genre de jeu, votre enfant sera tout naturellement amené à s'intéresser à autre chose. Cette évolution se fera d'autant plus facilement que vous vous intéressez à lui, que vous observez ses goûts et ses aspirations et que vous savez tenir en réserve « des bonnes idées » pour utiliser ces forces qui cherchent à se dépenser. Il y a cependant des cas où l'enfant semble s'éterniser dans cette phase. Que penser ? On pourrait imaginer alors que ce beson exagéré de menacer ou d'attaquer - en paroles ou en actes - est destiné à compenser ou à neutraliser une difficulté dont l'enfant souffre et qu'il ne parvient pas à surmonter d'une autre manière, pour le moment. C'est peut-être un fort sentiment d'infériorité, une jalousie, le désir inconscient d'éliminer un rival, ou tout simplement l'obligation de rester immobile ou « sage » trop longtemps… Exemples : ne dit-on pas couramment que ce sont les chiens les plus petits qui aboient le plus fort ? Avez-vous remarqué qu'il y a toujours un moment de sa vie où le petit garçon accueille son père, le soir, après le travail, avec le pistolet au poing ? N'avez-vous pas observé les sorties de classe après un jour d'« épreuves » ou d'examen ? Un mot encore à propos de l'enfant qui a peur de mourir. Pour pouvoir l'aider, il faut avant tout se souvenir qu'en face des adultes et de leurs exigences, il se sent par moments bien peu de chose, impuissant, menacé. Un tel enfant a besoin de compréhension, de soutien, d'encouragement. Une autre raison à la base de la crainte de mourir peut être le vague sentiment que «ce que j'ai souhaité à ma petite soeur ou à mon père pourrait bien se retourner contre moi ». Il y a là une angoisse assez dramatique qui sera d'autant plus allégée que l'enfant se sentira autorisé à exprimer ses sentiments véritables, même ceux qui ne font pas très-très-très plaisir. On ne peut pas dire tout en quelques lignes sur le désir de tuer et sur la peur de mourir. Mais vous avez compris que le développement de la vie s'accompagne normalement de préoccupations (voire de désirs) concernant la mort. Si vous acceptez cette réalité, vous serez moins inquiets pendant les périodes d'agressivité aiguë de vos enfants et vous chercherez à comprendre ce qui se passe plutôt que de chercher à« tuer le germe dans l'oeuf ». |
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