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Activité - Agressivité - Amour.

L'activité et les forces agressives

Dans toute activité, même la plus pacifique, il y a une part d'agressivité ; ou, si l'on veut, toute activité utilise les forces agressives ou les forces d'attaque qui jaillissent normalement de notre inconscient.

Ce n'est pas seulement dans les activités qui attaquent la matière, comme les métiers de force (ceux du terrassier, du forgeron, du mineur, du laboureur), ce n'est pas seulement dans les activités où visiblement nous déployons un effort physique, que nous utilisons ces forces, mais dans tout effort intellectuel, dans toute démarche de connaissance ou de découverte, dans toute recherche, fût-elle purement spéculative et philosophique. Ceci n'est pas une simple hypothèse ; le fait que toutes ces activités deviennent plus aisées, plus fructueuses, d'un rendement meilleur lorsque, au cours d'une analyse, les forces agressives refoulées sont libérées, ce fait nous montre à l'évidence la relation étroite qui existe entre ces deux ordres de phénomènes : l'activité et les forces agressives. Il n'y a pas jusqu'aux phénomènes apparemment aussi peu agressifs que la marche humaine qui ne dépendent de l'état de refoulement de nos forces agressives ; il semble que dans la marche elle-même il y ait un élément d'attaque. Un de mes sujets en analyse avait les jambes absolument coupées un jour où son agressivité était particulièrement refoulée ; quelques heures plus tard, ayant trouvé dans une activité de conseiller moral une issue à ses forces refoulées, il se sentit en peu d'instants en pleine forme, la démarche aisée et légère. Nous voyons souvent au cours de nos traitements des états de fatigue que nos sujets seraient tentés de combattre par le repos, mais qui cèdent immédiatement lorsque leur agressivité trouve une issue dans une activité permise ou, si vous voulez encore, lorsque leur agressivité est libérée par l'analyse et la culpabilité qui la paralyse et qu'ils peuvent l'utiliser effectivement.

Comme corollaire de ce que je viens de décrire, je dirai que, dans toute éducation, il s'agit de donner l'occasion à l'enfant de dépenser ses forces d'attaque, de lui permettre l'attaque le plus souvent possible. Nous reviendrons là-dessus dans un moment.

Mais avant de tirer des conclusions pédagogiques dans ce domaine de l'agressivité, il y a un sujet important dont nous devons nous occuper : c'est celui des relations des forces d'amour et des forces agressives. Nulle relation affective entre deux êtres humains n'est faite purement d'amour ; toute relation est faite d'un mélange en proportions variables de tendances d'amour et de tendances agressives. Nous disons que nous aimons quand les tendances d'amour prédominent et que les tendances agressives restent inaperçues ou sont mises au service de l'amour. Nous disons que nous haïssons quand au contraire les tendances agressives prédominent. Mais l'amour le plus grand est toujours associé à une certaine qualité d'agressivité.

Conséquences éducatives

Les forces agressives ne seront les alliées bienfaisantes de l'amour que lorsqu'elles auront pu se manifester dans certaines limites. Point n'est besoin de laisser tout casser à notre enfant, de nous laisser battre comme plâtre, pour qu'il traverse heureusement cette phase. Nous saurons simplement ne laisser à sa portée ou encore mettre à sa disposition que les objets qu'il peut casser. Et quant à nous laisser battre, nous nous comporterons simplement d'une façon si adéquate à ses besoins normaux et à la psychologie de son âge que nous ne courrons pas le risque d'avoir à affronter cette épreuve pédagogique.

Il faut en outre, cela va de soi, que nous sachions mettre une barrière aux impulsions agressives de l'enfant à notre égard et lui apprendre peu à peu que certaines choses ne sont pas admises. Ceci est une nécessité, l'enfant en a besoin ; et nous y parviendrons sans dégâts si nous ne lui en voulons pas de ses gestes agressifs et si nous cherchons à le comprendre.

Signal d'alarme

Il arrive que la réaction agressive de notre enfant nous indique que nous faisons fausse route avec lui, que nous nous y prenons mal. Dans ce cas, elle sera un signal d'alarme utile.

Remarquons enfin qu'une agressivité exagérée et inexplicable par des motifs psychiques peut provenir soit d'un mauvais état de santé de l'enfant, soit d'une constitution neuro-psychique anormale ; elle est alors du ressort soit du médecin soit du psychiatre : il y a des agressivités qui sont le signal d'une grave altération mentale. Mais le plus souvent l'attitude de l'enfant est une réaction à quelque chose, à une situation affective pénible (n'être pas aimé ou se croire non aimé, se croire la victime d'une injustice, être en proie à un conflit intérieur dont on ne sort pas, etc). Il est faux de dire alors simplement : « Cet enfant est un méchant enfant », comme s'il l'était de naissance, exactement comme on dit :« cette fleur est rouge » ou « ce bois est dur ». Il n'y a pas de méchants enfants ; nous les rendons méchants lorsque nous nous y prenons mal, sauf dans les rares cas d'agressivité primaire exagérés auxquels je viens de faire allusion. Et encore faut-il bien prendre garde de ne pas conclure trop tôt chez un enfant que son agressivité n'est pas réactionnelle, d'origine psychologique ; certaines rages destructrices remontent non pas à une altération congénitale, mais au fait que l'enfant a été séparé de ses parents trop tôt, qu'il est un abandonnien des premiers mois.

En présence de manifestations d'agressivité parfois déroutantes, ne nous hâtons donc pas de conclure à de la « méchanceté ». Nous aidons davantage l'enfant en essayant de le comprendre qu'en cherchant à le punir.









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