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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Des livres

Les Bienheureux de la Désolation, par Hervé Bazin, Ed. Seuil, (Fr. 19,30)

Hervé Bazin est l'auteur de « Vipère au poing », « La tête contre les murs », « Le Matrimoine », pour ne citer que quelques titres parmi les plus célèbres. On l'aime pour son style incisif, mouvementé, et aussi parce qu'il dépasse presque toujours le simple roman. Il ne raconte pas seulement une histoire, il suggère des thèmes de réflexion ou de discussion.
Son dernier livre, « Les Bienheureux de la Désolation », est bâti sur un fait divers qui s'est déroulé de 1961 à 1963. Sur une petite île perdue au milieu de l'Atlantique, un volcan est entré en éruption. Il s'agissait de l'île Tristan da Cunha, une possession anglaise, mais si lointaine, si bien balayée d'ouragans, qu'elle avait pour surnom « l'île de la Désolation ». Elle était pourtant habitée par une poignée de familles, aux moeurs assez rudes et primitives.
Voici donc leur île ravagée, les « Tristans » évacués et recueillis par la mère patrie, l'Angleterre. Un grand mouvement de charité nationale leur procure tout le nécessaire et le superflu. La société de consommation s'offre à eux sous son meilleur jour, avec son confort et ses loisirs. Rarement on vit des réfugiés plus choyés que ceux-ci.
Or, les Tristans ne se laissèrent pas jeter de poudre aux yeux. A la surprise générale, ils choisirent la difficulté, le retour au bercail, aux ouragans, à la vie sans confort et sans sécurité.
Plutôt se battre contre les vraies tempêtes, se dirent-ils, que de laisser notre caractère s'amollir, nos vies se dérouler sans but.
Les « Tristans », avec une sagesse sans doute unique dans l'histoire, surent faire le tri entre l'essentiel et l'accessoire. Ils n'adoptèrent que les techniques utiles, et mirent toute leur intelligence à sauvegarder leur mode de vie personnel, leurs traditions d'entr' aide et de liberté, où jeunes et vieux se serrent les coudes, où il n'y a ni riches ni pauvres.
Il faudrait aller là-bas pour voir si la réalité est telle que le romancier l'a vue…
Pour une fois, Hervé Bazin se montre plein d'optimisme.
Emporté par son sujet, il l'a peut-être un peu surchargé de détails, qui rendent la lecture moins aisée que d'habitude. Mais le thème, cette recherche d'un art de vivre, permet de rêver à une société mieux adaptée aux hommes. C'est à lire comme un conte philosophique.

Simone Guye


La maison de papier, par Françoise Mallet- Joris (éd. Grasset - Fr. 20,20).

C'est la maison de l'auteur : Françoise Mallet-Joris, écrivain, lectrice d'une maison d'édition, femme de peintre, mère de quatre enfants.
Pourquoi « de papier » ? Parce qu'elle ressemble aux« maisons japonaises si mal fermées » que chacun peut y entrer à sa guise, y trouver un foyer, un refuge, un abri. Non seulement les amis, les visiteurs imprévus, l'Espagnole et ses compatriotes désemparés, mais aussi les animaux recueillis : un chien, un chat, un pigeon, un merle, un poisson rouge…
Par touches successives, vivantes, fraîches, pleines d'humour, on fait, peu à peu, connaissance avec tout ce monde. On devine les préoccupations de chacun, on découvre les convictions éducatives, religieuses et sociales de l'auteur. Pas de dissertations abstraites, ni de considérations philosophico-religieuses : des croquis, des dialogues, des notes prises sur le vif.
Sous son aspect léger, sans prétention, ce livre recèle un tonique pour les parents du XXème siècle à la recherche d'authenticité et de vérité.

Extrait :

LA CHOSE LA PLUS IMPORTANTE

Quand Daniel naquit, j'avais dix-huit ans. J'achetai une quantité d'objets perfectionnés, baignoire pliante, chauffe-biberons à thermostat, stérilisateur. Je ne sus jamais très bien m'en servir. La baignoire, soit, mais le stérilisateur ! Il ne s'en porte pas plus mal… On s'aimait bien, avec une nuance d'étonnement envers le sort capricieux qui nous avait liés l'un à l'autre.
A cinq ans, il manifesta un précoce instinct de protection en criant dans le métro, d'une voix suraiguë : « Laissez passer ma maman ! ».
…A neuf ans, nous eûmes quelques conflits. Il refusa d'aller à l'école, de se laver, de manger du poisson. Un jour, je le plongeai tout habillé dans une baignoire. Un autre jour, Jacques le porta sur son dos à l'école ; il hurla tout le long du chemin. Ces essais éducatifs n'eurent aucun succès. Du reste, il se corrigea tout seul. Nous décidâmes de ne plus intervenir.
A dix ans, au lycée, ayant reçu pour sujet de rédaction :« Un beau souvenir », il écrivit ingénument : « Le plus beau souvenir de ma vie, c'est le mariage de mes parents. »
A quinze ans, il eut une période yé-yé. Nous collectionnâmes les 45 tours. A seize ans, il manifesta un vif intérêt pour le beau sexe. De jeunes personnes dont j'ignorais toujours jusqu'au prénom s'engouffraient dans sa chambre, drapées dans d'immenses imperméables crasseux, comme des espions de la Série noire.
Il joua de la clarinette. Il but un peu.
A dix-sept ans, il fut bouddhiste.
Il joua du tuba. Ses cheveux s'allongèrent.
A dix-huit ans il passa son bac. Un peu avant, il avait été couvert de bijoux comme un prince hindou ou un figurant de cinéma, une bague à chaque doigt. J'attendais en silence, ébahie et intéressée comme devant la pousse d'une plante, la mue d'une chenille.
Les bijoux disparurent. Il joua du saxophone, de la guitare. Il fit 4000 kilomètres en auto-stop, connut les tribus du désert de Mauritanie, vit un éléphant en liberté, voyagea couché à plat-ventre sur un wagon, à demi-asphixié par la poussière. Il constata que Dakar ressemble étonnament à Knokke-le-Zoute (Belgique).
Il revint pratiquement sans chaussures, les siennes ayant fondu à la chaleur du désert, mais doté d'un immense prestige auprès de ses frères et soeurs. Il rasa ses cheveux et fit des Sciences économiques.
Dans tout cela, où est l'éducation ? Si Daniel, qui va atteindre sa majorité cette année, est un bon fils, un beau garçon, doué d'humour et de sérieux, de fantaisie et de bon sens, y suis-je pour quelque chose, une toute petite chose, la seule peut-être que je lui ai donnée, la seule me dis-je parfois avec orgueil, qu'il était important de lui donner : la confiance.
Ce qui ne veut pas dire que tous les problèmes soient résolus. Daniel vient d'acheter un singe.


Les allumettes suédoises
par Robert Sabatier (éd. Albin Michel - Fr. 15,55.

Né à Paris en 1923, orphelin de bonne heure, Robert Sabatier évoque dans cet ouvrage le Paris des années trente, et particulièrement le vieux Montmartre, « village parisien » où le spectacle était encore sur le trottoir, et où la rue est pour l'enfant abandonné le lieu d'un précoce apprentissage de la vie.
Cette tranche de l'existence d'un enfant de dix ans est transcrite dans ce roman par un homme de quarante-sept ans qui se souvient de son enfance, et sait la restituer avec une tendresse et une sensibilité tout à la fois émouvantes, nostalgiques et sereines.

Extrait :

« Mais dans la rue, on passait vite d'un spectacle à un autre. Maintenant, c'était Mme Papa, la Grecque, sa petite figure de musaraigne disparaissant sous un énorme chapeau orné de cerises, une ombrelle à pomme de verre pendue au bras, qui portait au boulanger un plat à cuire enveloppé dans un torchon à carreaux. Elle s'arrêtait sans cesse pour expliquer à chacun :« Le petit vient demain, le petit vient demain… »
Ernest, le tenancier moustachu du « Transatlantique », aspergea d'un jet de siphon deux chiens « collés » qui se déplaçaient grotesquement. Du troisième étage, Toudjourian laissa tomber une bombe à eau en papier qui fit ploc ! en s'écrasant devant Mme Grosmalard, la concierge du 78, laquelle tendit le poing vers le ciel. A une autre fenêtre, Jack, le plus jeune fils du tailleur, tentait d'enprisonner un rayon de soleil dans un miroir de poche pour le projeter sur le visage de la blanchisseuse d'en face. Un petit garçon, avec des cheveux longs comme ceux d'une fille, tirait sur le nerf d'une patte de poulet pour la faire s'écarter.
D'un coup d'oeil de connaisseurs, Olivier et Loulou observaient ces spectacles familiers et se consultaient ensuite du regard pour savoir s'ils devaient approuver ou non tel ou tel fait. Le soleil déclinant coiffait les immeubles de chapeaux mauves. L'air chaud semblait vibrer. Parfois une mouche vous frôlait. Loulou exprima à sa manière ce qu'ils ressentaient :
- C'est chouette, la rue !
- Oui, c'est bath ! répondit Olivier en écho.
Avec des airs de retraités en promenade, ils regardèrent encore autour d'eux. Tout semblait respirer d'un nouveau rythme : celui du soir. Sur la fenêtre de Mme Albertine, un pot de capucines jetait ses vives couleurs. Une jeune fille passa avec une robe à ramages verts et un visage de printemps. Dans un des logements du 75, un homme chantait « J'ai deux amours » en imitant la voix de Joséphine Baker. Mme Chamignon arrosait ses plantes vertes et un filet d'eau dégoulinait de sa fenêtre. Déjà des gens rentraient de leur travail.
Une ombre passa dans les yeux d'Olivier et il regarda son ami avec intensité comme s'il voulait lui confier une crainte. Et Loulou tête-à-poux dut comprendre car il fourragea sa chevelure aile de corbeau et il lui dit, après une tape amicale sur l'épaule :
- T'en fais pas, va, l'Olive ! Peut-être que tu resteras dans la rue ! Olivier répondit par un léger soupir et ils remontèrent la rue avec les fronts pensifs de philosophes face aux problèmes de l'univers.


Quelques livres que nous avons lus avec intérêt et que nous recommandons… aux parents et éventuellement aux grands adolescents.

Actualité

Présent et avenir. C. G. Jung. Ed. Denoël. Prix : 6 fr. 30
La nature dénaturée. Jean Dorst. Ed. Delachaux et Niestlé. Prix : 6 fr.
Saint-Luc aujourd'hui. Jean Rilliet. Ed. Labor et Fides. Prix : 11 fr. 40 Madame et le management. Christiane Collange. Ed. Tchou.
Prix : 18 fr. 50
Petit dictionnaire pour une politique de la culture. Umberto Campagnole. Ed. La Baconnière.

Biographies

Tête dure. Marc Oraison. Ed. Seuil. Prix :15 fr. 20
Gandhi. Marivic Charpentier. Ed. France-Empire. Prix : 19 fr. 60 Ma vie avec Martin Luther King. Coretta King. Prix : 21 fr. 10
L'or du pauvre. Alexis Peiry. Ed. Rencontre. Prix : 12 fr. 40
Pablo Casals, ma vie racontée à Albert Kahn. Ed. Stock. Prix : 21 fr.

Romans

Chiche. Christine Arnothy. Ed. Flammarion. Prix : 17 fr. 50
Au clair de la lune mon ami Gaylord. Eric Malpass. Ed. Laffont. Prix : 14 fr.
L'été d'une vie. Andrée Martinerie. Ed. Grasset. Prix : env. 15 fr.
Creezy. Félicien Marceau. Ed. N.R.F. Prix : 10 fr. 60

Divers

Tous les chiens, tous les chats. Konrad Lorenz. Ed. Flammarion. Prix : 17 fr.
Le pouvoir aux enfants. Pierre Daninos. Ed. Denoël. Prix : 18 fr. 80
Les conquérants de l'inutile. Lionel Terray. Ed. Gallimard. Ce livre n'est pas une nouveauté mais en le relisant nous avons été frappé, à nouveau, par sa valeur de stimulant en particulier pour des adolescents.

Les Chemins de la Sagesse. Arnaud Desjardins. Ed. La Palatine. Prix : 18 fr. environ.
Un miroir le long du chemin. Jean-Louis Curtis. Ed. Julliard. Prix : 15 fr. 50









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