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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Avez-vous préparé votre enfant à l'école?

- Quand avez-vous commencé à préparer votre enfant à son entrée à l'école?

Mais… Euh… Je ne sais pas exactement… Au moment de son inscription. Quelques semaines auparavant, peut-être. Non ! Maintenant, j'y pense : nous en avons parlé plusieurs mois à l'avance.

- Vous en avez parlé, d'accord. Mais la préparation a commencé bien avant.

- …?

- Depuis que votre enfant sait marcher, chaque fois que vous l'avez encouragé à faire des expériences seul, vous lui avez donné l'occasion de se fortifier en vue de son entrée à l'école. Quand vous lui avez permis de lâcher votre main. Quand vous l'avez laissé s'ingénier à boutonner sa jaquette et à lacer ses souliers. Quand vous lui avez appris à s'arrêter au bord du trottoir avec son tricycle, à traverser la rue sans vous, à faire une commission à l'épicerie. Quand vous l'avez incité à accepter une invitation à aller coucher seul chez une parente ou une amie. En chacune de ces circonstances, vous avez agi en parents sages sachant que l'essentiel de l'éducation ne consiste pas à « commander » tous les gestes et les pensées de l'enfant, mais au contraire à l'entraîner à se passer de votre appui, à réfléchir avant d'agir, à dominer ses gestes impulsifs, à exercer son sens critique.

Le voilà donc nanti d'une base sûre qui va l'aider à passer plusieurs heures loin de vous chaque jour.
Et si par hasard vous découvriez en lisant cet article que vous avez quelque retard dans cette préparation à la vie, il n'est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu !

Avertir

On dit qu'un homme averti en vaut deux. Si cela est vrai, on peut alors affirmer qu'un enfant averti en vaut quatre !

Votre enfant est-il averti ?

Un écolier averti est celui qui est au clair sur les questions fondamentales qui préoccupent tous les petits : « D'où viennent les enfants ? Où est-ce qu'on va quand on est mort ? Est-ce normal que les filles soient faites autrement que les garçons ? A quoi servent les pères ?»

Comme beaucoup de parents, vous haussez peut-être les épaules en pensant :« Voilà bien des inventions de psychologues déformés par leur profession ! Ils voient des problèmes sexuels partout. En quoi ces choses ont-elles une influence sur la vie d'un écolier ? Est-ce vraiment la réponse à ces questions qui va aider mon enfant à apprendre à lire et à faire des additions correctes ? »

C'est votre droit d'être sceptique. Pourtant, la réalité est évidente : les enfants qui osent aborder ces sujets vitaux avec leurs parents et qui reçoivent d'eux des renseignements suffisants partent dans la vie avec une assurance, une sécurité intérieure, une disponibilité d'esprit qui favorisent leur adaptation au monde extérieur.

Ceux qui sentent confusément qu'on n'ose pas aborder ce genre de questions en famille, ceux qui ont osé, mais qui ont été douchés ou déçus, tous ceux-là transportent partout avec eux des préoccupations qui obstruent la réflexion, les rendent rêveurs, distraits, renfermés ou angoissés et impossibles, c'est-à-dire impossibles parce qu'angoissés.

Si vous n'avez pas su que ces questions ont une importance vitale ou si vous n'avez pas encore osé les envisager ouvertement, empressez-vous de réparer cette lacune dès que l'occasion se présentera (peu à peu, au cours des circonstances que vous saurez susciter ou saisir au vol. Non pas en une seule fois, bien sûr, et pas sur un ton empesé ou macabre…)

Mauvaises rencontres

Cette base étant établie, il faut encore songer à avertir votre enfant que les adultes qu'il peut rencontrer ne sont malheureusement pas tous en parfaite santé mentale. Qu'ils ne sont pas forcément animés d'intentions louables, en dépit des apparences quelquefois. C'est pourquoi il ne devra jamais accepter l'invitation d'un ou d'une inconnue, avec ou sans bonbons, avec ou sans voiture. Comme on ne peut pas juger des sentiments véritables de quelqu'un d'après la coupe de ses vêtements ou la couleur de son Alfa Roméo, la prudence exige qu'on refuse l'offre de la personne la plus sympathique, afin d'éviter le risque d'être emmené et malmené.

Tant pis si on rate ainsi une bonne occasion de faire 500 mètres dans une Mercédès rouge sous le nez des copains. Comme la fillette dûment « avertie » qui trouve un jour à la sortie de l'école un oncle authentique et inconnu, désireux de lui causer une bonne surprise :

- Je ne vous connais pas. N'importe qui peut faire semblant d'être un oncle.

Et comme l'oncle célibataire insistait en toute innocence, la petite recourut à une ruse que personne ne lui avait suggérée :

- Si vous continuez, j'appelle mon papa. Il est gendarme. C'est lui qui règle la circulation dans la rue à côté…

Signaler l'existence de l'exhibitionnisme, de l'homosexualité, de la prostitution, ce n'est pas « salir » l'imagination des enfants. C'est les informer d'une réalité qui présente de réels dangers pour eux et des pièges qu'ils ne peuvent imaginer. Adopter une attitude d'autruche, c'est tentant. Mais, c'est lâche. Informer en temps voulu, c'est fournir les armes nécessaires pour résister ou se défendre.

Quand et comment aborder ces sujets délicats ? Les faits-divers relatés par les journaux, la radio, la TV, et les conversations surprises dans la rue ou dans le tram vous fournissent tous les prétextes que vous voulez, à condition justement que vous le vouliez. Saisissez les occasions qui abondent et ne vous croyez pas obligés de changer de voix pour parler de ces questions. Gardez le ton que vous employez habituellement. L'enfant se sentira ainsi à l'aise. Et, sachant que vous êtes au courant (puisque c'est vous qui lui avez donné les premières informations) il n'hésitera pas à se confier à vous en cas d'incident.

Confiance réciproque

Se confier. Avoir confiance. Faire confiance : dans un tel climat, rien de grave n'arrivera à votre écolier. Car il n'aura pas la tentation de chercher ailleurs ce qu'il trouve à la maison et les tentations de n'importe quelle sorte n'auront que peu de prise sur lui.









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