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Mon enfant parle mal
Comment l'aider?
Le problème peut paraître simple à première vue, et la réponse toute trouvée : pour aider les enfants qui « parlent mal », il existe des logopédistes, aussi appelés orthophonistes. Ce sont des spécialistes en éducation ou rééducation du langage.
Mais la question se complique aussitôt, car il y a mille et une façons de « mal parler » et mille et une façons d'y porter remède.
Les parents peuvent avoir quelque peine à distinguer quel défaut, quel trouble, empêche leur enfant de s'exprimer avec autant d'aisance que ses camarades. Ils manquent aussi de points de comparaison, pour affirmer que telle façon de s'exprimer est satisfaisante ou non à tel âge. Ils hésitent enfin à entreprendre une démarche en pensant que les choses s'arrangeront d'elles-mêmes, ou à force de répétitions.
Il n'est pourtant pas indiqué de faire systématiquement répéter à l'enfant les mots ou les phrases sur lesquels il trébuche. Ses rapports avec l'entourage risquent d'en souffrir, sa spontanéité de se décourager. En cas de bégaiement par exemple, cette méthode est nettement contreindiquée.
Si l'on a des inquiétudes, mieux vaut se dire qu'on peut éviter à l'enfant de futurs ennuis affectifs ou de caractère en lui offrant assez tôt l'aide d'une personne compétente.
J'ai demandé à une logopédiste expérimentée, Mlle Elsa Grobéty, de définir dans quel cas il conviendrait de recourir à ses soins.
- Il est à peine possible de répondre à une question si générale car il faut, d'abord, qu'un diagnostic soit posé. Il faut avoir une vue d'ensemble du développement de l'enfant ; connaître par exemple son degré d'intelligence, savoir s'il entend bien, s'il a des difficultés sur un autre plan, et pour tout ceci, quelques tests sont indispensables.
Je conseille aux parents de s'adresser d'abord au Service médicopédagogique (pour Genève) ou à d'autres services équivalents, où tous les examens nécessaires peuvent être faits par des psychologues. L'avantage de ces services officiels est d'être gratuits. Je sais qu'un préjugé, très regrettable, empêche beaucoup de parents de recourir à cette possibilité. On croit que « c'est pour les anormaux », que c'est un déshonneur ou un engrenage. On éprouve de l'anxiété.
Il faut comprendre que le concours d'un psychologue est nécessaire pour savoir quel traitement sera préférable, soit logopédie, soit psychothérapie ou encore rééducation psycho-motrice. Car le trouble de langage est seulement un symptôme. Le psychologue nous oriente.
Le psychologue peut aussi rassurer les parents. On sait en effet qu'il arrive à des enfants très intelligents d'avoir un trouble du langage. On sait encore qu'il ne suffit pas d'être intelligent, mais qu'il faut être en mesure d'utiliser cette intelligence à 100%.
- Les simples petits défauts d'articulation ne sont-ils pas les cas les plus courants ?
Les défauts d'articulation, sans aucun problème annexe, sont une petite minorité parmi notre clientèle. Les défauts d'articulation consistent en des sons mal prononcés, par ex. S ou CH. On sera beaucoup plus attentif à un retard de langage, qui est un problème différent, et cache presque toujours un autre trouble moins visible. L'enfant a parlé tard, continue de parler « bébé », a un vocabulaire trop pauvre. Cela peut arriver à des enfants intelligents, je le répète pour souligner l'intérêt des tests.
Il faut découvrir quelle difficulté est à l'origine de ce trouble, quelle est l'importance et le genre de la perturbation, quelles conditions sont susceptibles d'être modifiées pour permettre une meilleure évolution.
- De quels moyens dispose une logopédiste pour agir ?
- Dans le domaine de l'articulation, nous disposons de moyens techniques précis (guide-langue, miroir, exercices du souffle) ; de même dans le domaine des troubles organiques, comme les becs-de-lièvre ou la division palatine.
Tout le domaine du langage, de l'emploi des termes, de la communication, est beaucoup plus complexe. Par exemple, il peut s'agir d'amener l'enfant au désir de communiquer, ou de lui faire prendre conscience de soi par rapport à l'environnement. Pour cela, on joue avec lui, on crée des situations, on mime des personnages ; on utilise des poupées, le dialogue, le dessin, les gestes.
- Quels résultats peut-on espérer ?
- On peut toujours attendre une amélioration. Pour un simple défaut d'articulation, le résultat est pour ainsi dire garanti. Pour les retards de langage et troubles plus complexes, les parents doivent pourtant savoir que le traitement s'étendra sur plusieurs années. Il est primordial qu'ils aient confiance, afin que l'enfant se sente dans un climat de sécurité. Des efforts lui seront demandés, mais il doit les ressentir davantage comme une aide offerte que comme une obligation imposée.
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