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L'argent de poche

Pour les petits

Les écoliers sont soumis à une abondante publicité et à un climat (surtout dans les villes) où le gaspillage est chose courante. On ne peut pas faire semblant d'ignorer toutes les sollicitations qui les assaillent.

La société de consommation a passé par là !

Croyant aux vertus de la privation, de rares parents refusent de principe de l'argent de poche. Les prétextes sont faciles à trouver : l'enfant ne « travaille » pas, il n'a besoin de rien, il utiliserait trop mal ses sous…

N'est-ce pas une façon peu réaliste de lui éviter des problèmes, de le tenir à l'écart?

L'argent tient une trop grande place dans la société pour qu'on néglige l'instruction qui s'y rapporte. Et l'école, dans ce domaine, nous laisse la direction des manoeuvres.

Quel est le but ?

Inutile de chercher, en matière d'argent de poche, à copier ce qui se faisait « de notre temps ». L'argent n'a rien de sacré en soi. Plutôt que de prôner une sorte de morale dans le soin des économies, prenons-le pour ce qu'il est : une chose à savoir utiliser le plus judicieusement possible.

Le but lointain que l'on vise, c'est d'apprendre à l'enfant à gérer, par étapes successives, un budget complet de grande personne. Le but immédiat est de lui accorder une responsabilité, l'occasion de faire des expériences, des choix, des comparaisons.

Il est clair qu'avec les 20 ou 50 centimes de ses débuts, l'enfant de 5 ou 6 ans n'aura pas de quoi tenir une comptabilité. On peut considérer qu'il fait ses premiers exercices de maniement.

Au fur et à mesure que la somme augmentera, il en viendra, avec un peu d'aide, à distinguer les achats futiles des achats utiles, et les domaines, aussi importants l'un que l'autre, de la générosité et de l'épargne.

Dès que son caractère le permettra, on pourra lui confier d'avance au début de la semaine l'argent nécessaire aux billets de tram, aux entrées à la piscine, en plus des 1, 2 ou 3 francs confiés à son libre arbitre.

Les conditions

On a fort envie de dire que l'argent de poche ne devrait pas être soumis à des conditions. Mais cela dépend du sens que l'on donne à ce terme.

Pour un sentiment de sécurité - car l'enfant aime énormément savoir à quoi s'en tenir - il est souhaitable qu'une somme de base soit accordée avec régularité, tel jour de la semaine, et plus tard tel jour du mois. C'est-à-dire : que l'humeur du père ou de la mère ne fasse pas planer des menaces continuelles à ce propos. Que les bêtises faites ne fassent pas tout le temps varier la somme attendue, à moins qu'il s'agisse de réparer un dégât bien précis. Que les notes d'école ne soient pas non plus des menaces, l'objet d'une anxiété personnelle ou d'une comptabilité chinoise.

Bref, il est rassurant de se dire qu'un certain minimum est garanti, aussi inconditionnel que l'amour des parents.

Les petits suppléments, eux, peuvent venir en récompense pour les efforts exceptionnels.

Les sucreries

Les sucreries, qui font la fortune des dentistes, sont réputées comme gouffre pour l'argent de poche des petits.

Admettons pourtant qu'à l'âge où le bonbon est d'un attrait irrésistible, l'argent disponible, est, quant à lui, très limité. Si l'on tient à quelque 20 ou même 50 centimes par semaine, les excès ne peuvent pas être terribles.

Il est d'ailleurs normal que la gourmandise tienne une grande place dans la convoitise des petits, comme symbole d'affection et comme l'un des besoins les plus primitifs de l'enfance. C'est une satisfaction qui a le pouvoir de combler certains vides, affectifs par exemple. En cas de vrais abus, on pourra peut-être se demander de quoi manque l'enfant, plutôt que de le priver trop durement.

Rendre des comptes?

Dès qu'on atteint des chiffres plus importants, la question du gaspillage peut se poser.

L'argent reçu des parrains, marraines et grands-parents fera sûrement bien de trouver une destination précise. Economiser en vue d'un achat réfléchi, future bicyclette ou autre, c'est sans doute à cette solution qu'on se ralliera le plus souvent. Les parents ne manqueront pas de le suggérer, mais dans leur zèle, on espère qu'ils n'oublieront pas d'écouter aussi les souhaits du bénéficiaire et principal intéressé ! Se voir « retirer » un cadeau que l'on vient de recevoir laisse un cuisant souvenir…

D'une manière générale, c'est en suggérant des buts intéressants qu'on fera naître un sens de l'épargne, plutôt qu'en exigeant des comptes après coup.

Quelques enfants aimeront qu'on les aide à faire des comptes, mais il est plutôt à craindre que la plupart du temps, cela devienne une corvée sans bénéfice pour personne. L'économie sera plus simplement admise et comprise si le but en est admis et souhaité.

Ne pas exiger de comptes, c'est aussi permettre un petit début d'indépendance, cette indépendance qui est bien, au bout du chemin, le but de l'éducation.

Les camarades

Dès l'âge de l'école primaire, le petit sera tout heureux de pouvoir faire comme ses camarades et parler lui aussi de son argent de poche.

Il s'apercevra bientôt que les inégalités entre camarades sont nombreuses, et pas seulement pécuniaires.

Il faudra bien qu'il admette tôt ou tard que personne n'a exactement les mêmes ressources que son voisin.

Mais il appréciera d'être informé sur le pourquoi de ses ressources personnelles.
Pourquoi Untel reçoit-il 10 francs et pas moi ?

Le budget de la famille peut être expliqué. Si ce budget est mince, l'explication sera évidente. Si le budget est très large, les parents pourront néanmoins exposer leurs opinions sur l'utilité d'une économie raisonnable, et montrer le compte des dépenses réelles du budget enfants. Nourriture, assurances, vêtements, vacances, médecin, dentiste, sports : c'est en faisant quelques comparaisons que l'enfant se fera une idée de l'échelle des prix.

Le mot « raisonnable » n'a guère de sens par lui-même, il dépend de notre propre attitude à l'égard de l'argent… et cette attitude n'est pas toujours logique !
Par un vieux réflexe, on court souvent après des économies de bouts-de-chandelles, alors même qu'on a oublié de planifier les grosses dépenses. Est-ce qu'il ne nous arrive pas de perdre une heure à économiser deux sous, tandis qu'on néglige d'épargner le nécessaire pour les impôts ?

Avec des idées claires, on pourra mener des conversations aussi intéressantes que celles des camarades, à une condition : éviter d'empoisonner le sujet avec des considérations sentimentales.

L'enfant ne mettra pas votre amour en cause, ne se croira pas frustré, s'il se sent écouté, s'il constate que vous prenez ses questions au sérieux.

Il n'a d'ailleurs aucune envie de « ruiner la famille »!

N'être pas trop différent des camarades, avoir une petite part de liberté : jusqu'à 12 ou 13 ans, 2 à 3 francs par semaine y suffisent.

Mais il sera temps, avec le début de l'adolescence, d'approfondir la notion de budget.









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