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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
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Les jeunes, l'argent, et nous

Questions posées par des parents

1 - Notre fils a commencé un apprentissage d'électricien. Il gagne 210 francs par mois. Il estime que cet argent est à lui et qu'il devrait pouvoir en disposer à sa guise. Nous pensons au contraire que c'est à nous de gérer ses biens puisqu'il est mineur. Qui a raison ?

2 - Depuis qu'elle est à l'école de commerce, notre fille demande de plus en plus d'argent. Ce n'est plus 5 fr. à la fois, mais jusqu'à 20 fr. Notez qu'elle n'a jamais été particulièrement dépensière et que ses achats semblent justifiés. Pourtant, nous sommes tout le temps en train de nous interroger : est-ce que nous lui donnons de mauvaises habitudes en répondant à toutes ses demandes ? Ou bien est-ce que nous sommes avares en ne lui donnant pas autant que ses camarades reçoivent ? Quelques-unes se promènent avec des billets de 100 fr. Comment peut-on laisser une somme pareille dans les mains d'une fille de 17 ans ?

3 - Que répondre à un étudiant de 22 ans qui a encore 5 années d'études devant lui et qui souhaite louer une chambre ailleurs alors que nous avons la chance d'avoir assez de place à la maison ?

Perplexités compréhensibles

Les problèmes d'argent seraient relativement faciles à résoudre s'ils ne concernaient que des chiffres. Il suffirait de faire correctement un certain nombre d'additions et de soustractions et le tour serait joué !

En réalité, ce sont rarement les questions matérielles à l'état pur qui préoccupent les parents. C'est tout un ensemble de considérations qu'ils jugent importantes et qu'ils ne veulent pas résoudre à la légère. - Si je laisse mon fils apprenti disposer librement de toute sa paie, sera-t-il capable d'en faire un usage raisonnable ? Si, au contraire, j'exige qu'il me remette la totalité de son salaire, se rendra-t-il compte du coût réel de la vie ? A qui appartient en définitive l'argent gagné par un mineur?

- Comment être sûre que les augmentations constantes réclamées par ma fille sont justifiées ? N'est-ce pas tentant de revenir à la charge en invoquant le besoin de fiches, de cahiers et de livres spécialisés et d'utiliser l'argent obtenu à des choses moins rébarbatives ? Surtout si les camarades peuvent s'acheter tout ce dont ils ont envie.

- N'est-ce pas illogique qu'un jeune homme dédaigne le logement et la nourriture de la maison pour aller vivre ailleurs, dans des conditions qu'il reconnaît comme moins privilégiées ? Cela ne va-t-il pas de soi qu'on reste à la maison tant qu'on dépend financièrement de ses parents ?

2 + 2 ne font pas toujours 4…

Aucune des questions que vous vous posez à juste titre ne peut être résolue par un simple oui ou par un non définitif. C'est pour cela que votre position est délicate, que votre tâche est compliquée.

Car ce ne sont pas des opérations arithmétiques ni des bilans parfaits qui peuvent régler les rapports des membres d'une famille.

Pour arriver à découvrir la solution qui donnera satisfaction aux deux parties (vous et votre enfant), il est absolument indispensable que vous PARLIEZ ENSEMBLE. Parler ensemble sous-entend que chacun donne tour à tour son point de vue. Chacun présente ses requêtes, puis essaie de comprendre la position de l'autre. Il n'y a ni accusé ni accusateur, ni faible ni fort. Il y a deux membres de la même famille qui ne sont pas du même avis et qui sont décidés à trouver un arrangement, de manière que ni l'un ni l'autre ne se sente lésé.

Il ne serait pas étonnant qu'il y ait des concessions à faire des deux côtés, comme il arrive généralement dans les vrais échanges de vues. Ainsi, votre enfant devra peut-être reconnaître que ce n'est ni l'entêtement, ni l'avarice, ni l'instinct de possession qui vous obligent à limiter vos largesses. De votre côté, il se peut que vous soyez amenés à admettre que vos chiffres et vos principes datent d'une époque où l'utilisation des choses était toute différente de ce qu'elle est aujourd'hui : il y a 30 ans, on avait une bicyclette par famille, toute la cuisine se faisait avec la seule aide mécanique d'un « passe-vite » et d'une râpe à fromage, on n'allumait jamais qu'une seule lampe à la fois dans l'appartement, et seuls les ambassadeurs et les stars de cinéma s'offraient le luxe de se déplacer en taxi…

Combien ?

Vous êtes disposés à ne rien décider seuls sans vous entendre au préalable avec votre enfant.

Vous voulez bien tenir compte du fait que nous vivons en 1970 et non pendant la guerre de 39-45.

Mais vous vous demandez toujours :« Quelle somme est-il raisonnable d'accorder ? »

Cette somme dépend de votre situation financière personnelle, de l'âge de l'enfant (15 ans, 18 ans, 20 ans ?), de ses besoins réels, de son degré de responsabilité. Elle est faible si elle n'est destinée qu'aux loisirs et au « superflu ». Elle peut être très forte si vous avez élevé votre enfant de manière à le rendre toujours plus capable de gérer ses biens lui-même.

Apprendre à faire un budget, savoir quel pourcentage il faut prévoir pour les vêtements, la mobylette, le coiffeur, les cadeaux, les cotisations, le cinéma, les glaces, les imprévus, quelle préparation à la vie !

Dans quel but?

Plus que le montant exact de la somme ou des privilèges que vous accordez, ce qui compte essentiellement, c'est le but que vous poursuivez.

Désirez-vous garder votre enfant sous votre tutelle le plus longtemps possible ?
Aimez-vous le diriger dans tous les détails de son existence ? Estimez-vous que son affection devrait être proportionnelle à la dimension de vos libéralités ?

Ou bien êtes-vous de ceux qui pensent que l'essentiel de leur tâche consiste à amener l'enfant à se passer d'eux ? Si vous faites partie de cette catégorie, vous saurez considérer l'argent de poche comme un moyen concret de s'entraîner à faire face à la réalité, de faire l'apprentissage d'une certaine autonomie.

Suggestions pratiques concernant les 3 questions posées au début de cet article.

1 - Le mineur gère lui-même l'argent qu'il gagne, après avoir défini en accord avec ses parents les postes dont il est désormais responsable. Par exemple : vêtements, vélo-moteur, sorties, assurances. Ou bien : modeste pension, cotisations, abonnements, loisirs. Ou un autre arrangement.

2 - Ne donner qu'au fur et à mesure des nécessités l'argent dont un adolescent a besoin ne présente que des inconvénients, aucun avantage.
Etablissez ensemble le budget approximatif des dépenses prévisibles pour l'année. Puis, divisez le total par douze.
Cette manière de procéder évite aux parents l'impression d'être continuellement « sucés » et aux adolescents le sentiment d'être tenus en laisse.

3 - Si cela ne crée pas pour vous une charge financière trop lourde, pourquoi ne pas accepter que votre fils s'établisse dans un autre logement ? Et pourquoi ne pas lui demander de participer, ne serait-ce que symboliquement, aux frais supplémentaires occasionnés ? Les étudiants qui parviennent à gagner de l'argent en dehors des périodes d'examens se sentent plus adultes.

Et puis, soyons réalistes : la vie en commun avec les enfants majeurs comporte des tensions pénibles pour tout le monde. Quand on ne vit plus sous le même toit, on s'apprécie davantage !









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